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13 Aout 1926 : Naissance de Fidel Castro, dictateur ou icône révolutionnaire ?

Posted on août 13, 2025août 13, 2025 By Lordkelvin765@gmail.com Aucun commentaire sur 13 Aout 1926 : Naissance de Fidel Castro, dictateur ou icône révolutionnaire ?

Fidel Castro : Portrait d’un Révolutionnaire Cubain et Leader Mondial 🇨🇺

Fidel Castro, une figure emblématique du XXe siècle, a marqué l’histoire de Cuba et du monde par sa détermination révolutionnaire et sa direction prolongée. Né le 13 août 1926 à Birán et décédé le 25 novembre 2016 à La Havane, il a dirigé la République de Cuba pendant 49 ans, d’abord comme Premier ministre de 1959 à 1976, puis comme président du Conseil d’État et président du Conseil des ministres jusqu’en 2008. Son parcours, jalonné de réformes sociales, de confrontations avec les États-Unis et d’une alliance étroite avec l’Union soviétique, fait de lui une personnalité complexe, perçue tantôt comme une icône révolutionnaire, tantôt comme un dictateur autoritaire. Cet article explore la vie, les actions et l’héritage controversé de ce leader cubain, s’appuyant sur des informations détaillées pour offrir une perspective nuancée de son impact historique.

Jeunesse et Formations : Les Racines du « Comandante » 🌱

Naissance et Origines

Fidel Alejandro Castro Ruz est né le 13 août 1926 à Birán, dans la province de Holguín. Issu de la bourgeoisie cubaine, son père, Ángel Castro Argiz, était un ancien soldat de la guerre d’indépendance cubaine de 1895, sympathisant franquiste et riche planteur sucrier. Sa mère, Lina Ruz González, était la cuisinière de son père, et Fidel était le troisième de sept enfants nés hors mariage. Son père l’a officiellement reconnu et Fidel a pris le nom de Castro en décembre 1943. Des rumeurs persistent sur sa date de naissance, certains biographes suggérant qu’elle aurait été modifiée pour lui permettre d’intégrer plus tôt le collège Dolorès des jésuites.

Éducation

L’enfance de Castro fut marquée par un environnement patriarcal brutal et le contact avec les fils de paysans pauvres. Après avoir été placé à Santiago de Cuba à l’âge de cinq ans et baptisé de père inconnu en 1935, il a fréquenté des écoles catholiques:

  • L’école des Frères des écoles chrétiennes à Santiago de Cuba (1934-1939).
  • L’école Dolores des jésuites (1939-1942).
  • Le prestigieux lycée Belén de La Havane (1942-1945).

En 1945, Fidel Castro intègre l’université de La Havane, où il obtient un doctorat en droit, une licence en droit diplomatique et un doctorat en sciences sociales en 1950.

Premiers Engagements Politiques

C’est à l’université que sa conscience politique s’éveille à travers le militantisme étudiant. Il devient délégué de la Fédération des étudiants d’université (FEU), qui s’oppose au régime corrompu de Ramón Grau San Martín. En mai 1947, il adhère au Parti orthodoxe, un parti nationaliste à tendance socialiste, anti-communiste mais aussi anti-impérialiste, dirigé par Eduardo Chibás (en). Il participe à plusieurs actions militantes, notamment une tentative manquée de débarquement en République dominicaine en juillet 1947 pour renverser le dictateur Trujillo, et les émeutes de Bogota, le Bogotazo, en avril 1948.

L’Ascension Révolutionnaire : La Chute de Batista ✊

Opposition à Batista

En octobre 1948, Fidel Castro épouse Mirta Díaz-Balart, sœur du ministre de l’Intérieur de Fulgencio Batista. Le mariage, qui ne dure que quelques années, donne naissance à leur unique enfant, Fidel, dit Fidelito, en 1949. De 1950 à 1952, Castro se consacre au droit, défendant les pauvres depuis son cabinet d’avocat à La Havane. Il se présente au Parlement pour le Parti orthodoxe, mais le coup d’État de Fulgencio Batista en 1952 annule les élections. Castro attaque Batista en justice, l’accusant de violation de la Constitution, mais sa demande est jugée irrecevable.

La Révolution Cubaine

Face à l’échec des voies légales, Castro opte pour la lutte armée.

  • Attaque de la caserne de Moncada (26 juillet 1953): L’assaut, visant à provoquer une insurrection, est un désastre, entraînant l’exécution sommaire de quatre-vingts assaillants. Castro est arrêté mais épargné grâce au sergent Pedro Sarría.
  • « L’histoire m’acquittera »: Durant son procès, il prononce une plaidoirie passionnée, exposant ses thèses politiques.
  • Exil et Mouvement du 26 juillet: Libéré en mai 1955, il s’exile au Mexique, où il rencontre Ernesto « Che » Guevara, puis aux États-Unis pour collecter des fonds afin d’organiser le débarquement du Granma. Il fonde alors le mouvement du 26 juillet. À cette époque, il se définit comme un adepte de la philosophie jeffersonienne et ne prévoit aucune nationalisation.

Guérilla dans la Sierra Maestra

Le 2 décembre 1956, Castro, Guevara et 80 autres exilés débarquent clandestinement à Cuba sur le navire Granma. Attaqués par l’armée de Batista, seuls 16 des 82 hommes survivent, se réfugiant dans la Sierra Maestra. De là, ils mènent une guérilla contre l’armée de Batista, qui est soutenue par les États-Unis en termes d’argent et d’armes. Malgré l’infériorité numérique, les forces révolutionnaires gagnent le soutien des paysans pauvres et voient leurs rangs croître à 800 hommes. Le mouvement est populaire aux États-Unis, où Castro est perçu comme un héros de la démocratie. Le traitement des prisonniers par les guérilleros, qui prodiguent des soins aux soldats capturés, contraste fortement avec les exactions des forces de Batista, favorisant les désertions.

Prise du Pouvoir

Le 31 décembre 1958, Fulgencio Batista fuit Cuba avec 40 millions de dollars. Le 1er janvier 1959, les forces castristes prennent La Havane. Fidel Castro et Camilo Cienfuegos entrent triomphalement dans la capitale le 8 janvier 1959. Un gouvernement temporaire est mis en place, reconnu par les États-Unis le 7 janvier 1959, avec Manuel Urrutia Lleó comme président et Fidel Castro nommé Premier ministre en février. Ce gouvernement devait préparer des élections sous 18 mois. Rapidement, Castro fait face à un choix: renoncer aux réformes nationalistes ou s’orienter vers la nationalisation complète de l’industrie, des banques et la réforme agraire, qu’il choisit.

Direction de Cuba : La Révolution au Pouvoir 🇨🇺

Rétablissement de la Peine de Mort

Le gouvernement de Castro rétablit la peine de mort, abolie pour les civils en 1940, et l’étend aux délits contre-révolutionnaires et aux actes préjudiciables à l’économie. Des procès publics et des exécutions d’anciens partisans du régime de Batista ont lieu. L’épuration touche également l’opposition démocratique et d’anciens partisans de Castro, comme le commandant Huber Matos, condamné à vingt ans de prison. En 1960, 631 condamnations à mort sont recensées, principalement exécutées par Che Guevara. Face aux protestations, Castro déclare que « la justice révolutionnaire n’est pas fondée sur des principes légaux, mais sur des convictions morales ».

Élimination des Oppositions

Après sa victoire, une épuration des anciens cadres cubains a lieu. Fort de sa popularité, Castro reporte les élections démocratiques et promulgue des lois par décret, nommant des membres radicaux du mouvement du 26 Juillet et des militants communistes aux postes stratégiques.

  • Rébellion de l’Escambray (1959-1965): Des opposants, y compris d’anciens guérilleros et paysans réfractaires à la réforme agraire, se regroupent dans le massif de l’Escambray, considérant que Castro a trahi les idéaux révolutionnaires en refusant la démocratie. Soixante-dix mille miliciens sont mobilisés pour le « nettoyage de l’Escambray ». Des actes de torture sont signalés à Fidel Castro, qui les considère comme nécessaires et efficaces pour « anéantir l’ennemi ».

Rapprochement avec l’URSS et Socialisation

Fidel Castro comprend vite que le Parti communiste est la seule force organisée à Cuba. Il resserre ses relations avec ce parti, qui devient le pilier central du régime. Des nationalisations des secteurs clés (énergie, industrie sucrière) sont effectuées, les salaires des ouvriers augmentent, des terres sont distribuées aux paysans et les loyers diminuent de moitié. Les journaux sont placés sous la tutelle du Parti communiste.

  • Réformes sociales: Toutes les formes de ségrégation raciale sont interdites (accès à l’emploi, plages, parcs). Les biens de la mafia, très influente sous Batista, sont nationalisés, ruinant notamment Meyer Lansky.
  • Confrontation avec les États-Unis: Les États-Unis reconnaissent le nouveau gouvernement, mais les tensions montent avec l’expropriation d’industries américaines comme United Fruit, notamment en raison de compensations jugées insuffisantes. En mars 1960, le gouvernement Eisenhower décide de renverser le gouvernement cubain, annulant la quote-part sucrière, arrêtant les livraisons de pétrole, et mettant en place une campagne de terrorisme et de sabotage. En avril 1960, Castro signe un accord avec l’URSS pour l’achat de pétrole, entraînant la nationalisation des raffineries américaines refusant de le raffiner. Les États-Unis suppriment alors l’importation de sucre cubain, qui représente 80 % des exportions de Cuba.
  • Alliance avec l’URSS: Cuba resserre ses liens avec l’Union soviétique, signant des conventions d’aide économique et militaire. Dès 1960, la CIA tente d’assassiner Fidel Castro, parfois en collaboration avec la mafia.
  • Débarquement de la Baie des Cochons (avril 1961): Les États-Unis soutiennent et entraînent des exilés cubains anti-castristes. Malgré l’information des services cubains sur la préparation du débarquement, la Brigade 2506, composée de 1400 exilés, débarque à la Baie des Cochons (Playa Girón). La CIA espérait un soulèvement populaire, qui n’a pas eu lieu. Les forces débarquées sont capturées, et le président Kennedy retire son soutien au dernier moment. Castro, présent sur le champ de bataille, gagne en popularité.
  • Déclaration de socialisme et communisme: Le 17 avril 1961, juste avant le débarquement, Castro déclare la nature « socialiste » de la révolution. Le 2 décembre 1961, il se définit comme un « marxiste-léniniste » et annonce que Cuba adopte le communisme.

Crise des Missiles de Cuba (Octobre 1962) 🚀

Khrouchtchev a eu l’idée de placer des missiles à Cuba pour dissuader les États-Unis. Des missiles balistiques R-12 devaient être déployés sur le sol cubain, mais les États-Unis découvrent les installations le 15 octobre 1962. Le gouvernement américain, considérant cette installation nucléaire à 90 miles de Miami comme une menace directe, met en place un embargo autour de Cuba. Castro demande à Khrouchtchev de réagir par la force nucléaire en cas d’invasion de Cuba, mais l’idée est rejetée par le premier secrétaire. Cependant, les militaires soviétiques à Cuba sont autorisés à utiliser des armes tactiques nucléaires en cas d’attaque américaine. Khrouchtchev accepte finalement de retirer les lance-missiles en échange d’une promesse américaine de non-invasion de Cuba et du retrait secret de leurs missiles Jupiter de Turquie et d’Italie. Après cet événement, les États-Unis ne tentent plus d’invasion de Cuba, mais leurs relations restent tendues, l’embargo persistant. La CIA aurait continué à soutenir de nombreux projets d’assassinat contre Castro (638 selon l’ancien chef des services secrets cubains, Fabian Escalante).

Politique Étrangère et Influence Internationale 🌍

Fidel Castro a utilisé des ressources financières importantes pour construire une force armée capable de jouer un rôle international de premier plan. L’armée cubaine est passée de 40 000 hommes en 1958 à 240 000 en 1960, devenant la plus grande force armée d’Amérique latine en 1961.

Soutien aux Mouvements Révolutionnaires

Dès les années 1960, Cuba a soutenu, de manière plus ou moins discrète, des mouvements de guérillas communistes en Amérique latine, dans les Caraïbes et en Afrique.

Intervention en Angola (Operación Carlota) 🇦🇴

À partir de 1975, l’armée cubaine est intervenue directement dans des conflits africains.

  • Déploiement: En été 1975, Cuba envoie des conseillers militaires au MPLA (Mouvement populaire de libération de l’Angola), qui a pris le pouvoir lors de l’indépendance de l’Angola. En novembre, en réponse à l’intervention militaire sud-africaine, des unités régulières sont déployées, atteignant jusqu’à 50 000 hommes en permanence, avec 300 000 soldats cubains présents sur 13 ans de conflit.
  • Rôle de l’armée cubaine: L’armée cubaine constitue la principale force militaire du MPLA, avec de l’artillerie et des blindés, tandis que l’URSS assure le pont aérien et fournit des avions MiG-21.
  • Phases de l’intervention: La première phase fut décisive pour vaincre les milices soutenues par le Zaïre, les États-Unis et l’Afrique du Sud. La seconde phase a lieu lorsque les forces cubaines sont presque entièrement retirées, et l’armée sud-africaine lance une offensive.
  • Bataille de Cuito Cuanavale (janvier 1988): Cette bataille majeure, opposant des milliers de soldats angolais et cubains à l’armée sud-africaine et à l’UNITA, se solde par un échec relatif, marquant les limites de la solution militaire.
  • Accords de paix: Un accord en 14 points est trouvé le 20 juillet 1988 entre l’Afrique du Sud, l’Angola et Cuba, prévoyant des élections en Namibie et le repli du contingent cubain.
  • Reconnaissance: Le soutien de Cuba à la lutte contre l’apartheid est reconnu par Nelson Mandela dès 1990 lors de sa libération et de sa visite à Cuba.

Autres Interventions

  • Éthiopie (1977): Cuba envoie des troupes lorsque la junte militaire dirigée par Mengistu Haile Mariam s’allie à l’URSS.
  • Nicaragua (années 1980): Plusieurs milliers de conseillers militaires sont envoyés pour soutenir le gouvernement sandiniste.

Relations avec le Canada 🇨🇦

En 1976, Pierre Elliott Trudeau, alors Premier ministre du Canada, effectue l’une des premières visites d’État d’un dirigeant occidental à Cuba durant l’embargo américain. Cette démarche visait à se démarquer des États-Unis. Trudeau apporte une aide canadienne et déclare: « Longue vie au commandant en chef Fidel Castro. Longue vie à l’amitié cubano-canadienne ». Leur amitié perdure après le retrait de Trudeau, et Castro assiste à ses funérailles au Canada en 2000, l’une des rares fois où il n’a pas revêtu son uniforme militaire.

Défis et Controverses Internes 😔

Problèmes des Demandeurs d’Asile

Le 28 mars 1980, plus de 10 000 Cubains entrent dans l’ambassade péruvienne à La Havane pour demander l’asile. Castro annonce alors que ceux qui le souhaitent peuvent quitter le pays via le port de Mariel. La « flottille de la liberté » voit 124 776 Cubains quitter le pays avant la fermeture du port le 26 septembre. Castro profite de l’occasion pour expulser 20 000 citoyens criminels. En 1994, le massacre du remorqueur 13 de Marzo, où 41 personnes dont 10 enfants meurent, est suivi d’une émeute à La Havane. Castro annule alors l’interdiction d’émigrer, et des dizaines de milliers de Cubains, les « Balseros », tentent de rejoindre la Floride sur des embarcations improvisées.

Critiques envers les États-Unis

Fidel Castro a été au pouvoir face à dix présidents des États-Unis. Il a critiqué virulemment la politique américaine d’embargo, les tentatives de renversement de son gouvernement, la mainmise des entreprises américaines sur les pays en développement, et la politique de santé publique des États-Unis. Il a même accusé les États-Unis d’avoir organisé les attentats du 11 septembre 2001. Le gouvernement cubain a attribué aux États-Unis de nombreuses attaques secrètes, comme l’importation d’une épidémie de peste porcine africaine en 1971 par des organisations anti-castristes soutenues par la CIA, ou l’introduction de pathologies affectant le tabac et la canne à sucre.

Procès du Général Arnaldo Ochoa Sánchez

En 1989, le général Arnaldo Ochoa Sánchez, héros de la guerre civile angolaise et très populaire, est arrêté pour trafic de drogue. José Abrantes, ministre de l’Intérieur et ancien compagnon de Castro, est également arrêté. Après avoir reconnu leur culpabilité, quatre accusés, dont le général Ochoa, sont condamnés à mort et exécutés le 13 juillet 1989. L’ancien ministre José Abrantès est condamné à 20 ans de prison et décède en détention.

  • Interprétations: Pour certains opposants, ce procès est une décision de Castro de réaffirmer son autorité en neutralisant un militaire réformateur. Pour d’autres, la sévérité de la peine s’explique par la volonté de maintenir une moralité intransigeante. L’ex-garde du corps Juan Reinaldo Sanchez affirme que ce trafic impliquait d’autres personnalités du régime et que les coupables ont été exécutés pour empêcher la vérité d’éclater. Castro a déclaré que l’affaire Ochoa était « un acte de trahison » et que peu de gens avaient autant souffert que lui de cette exécution.

Projet Varela et Répression

La pétition du Projet Varela, réclamant une démocratisation de la société cubaine, a recueilli 25 000 signatures. En réponse, Fidel Castro organise en novembre 1999 une manifestation d’un million de personnes à La Havane, dénonçant les opposants comme des « laquais de l’impérialisme ». En juin 2002, le régime, fort d’une pétition de 11 millions de signataires, inscrit dans la Constitution l’irrévocabilité du socialisme. En mars 2003, lors du « Printemps noir de Cuba », 75 opposants, dont des personnalités liées au Projet Varela, sont arrêtés et condamnés à de lourdes peines de prison. Le moratoire sur la peine de mort est interrompu le 11 avril 2003, et trois Cubains sont exécutés pour « terrorisme ». Cette répression entraîne une réprobation internationale et la perte de soutiens importants, comme José Saramago.

Les Dernières Années et Succession 🕰️

Problèmes de Santé et Retrait

Le 31 juillet 2006, suite à une crise intestinale aiguë, Fidel Castro cède temporairement ses pouvoirs à son frère Raúl Castro, premier vice-président du Conseil d’État, et subit une opération chirurgicale. Des doutes persistent quant à son état de santé réel, des rapports américains parlant de cancer en phase terminale, tandis que des vidéos ultérieures le montrent en regain de forme. Il réapparaît progressivement à la télévision et dans la presse officielle cubaine à partir de mars 2007. En décembre 2007, il est choisi comme candidat à l’Assemblée nationale, mais laisse entendre qu’il est prêt à abandonner formellement le pouvoir. Le 19 février 2008, Fidel Castro annonce son retrait de la tête de l’État cubain. Il détient le record de longévité à la tête d’un État, avec 49 ans d’exercice du pouvoir. Raúl Castro lui succède le 24 février 2008.

La Vie Après le Pouvoir

Après son départ, Fidel Castro vit dans une résidence confortable à l’ouest de La Havane. Il ne voyage plus à l’étranger et ses apparitions publiques se raréfient. Il se consacre principalement à l’écriture, publie des livres comme « La Paz en Colombia » et le premier tome de ses Mémoires, « Les chemins de la victoire ». Il continue d’intervenir dans le débat politique par des chroniques périodiques dans la presse cubaine. Il reçoit également des visiteurs importants, y compris des chefs d’État comme Nicolás Maduro, Dilma Rousseff, Cristina Kirchner, Vladimir Poutine, et même le pape Benoît XVI et le pape François.

Mort et Héritage 🌟

Annonce et Réactions Nationales

Le 25 novembre 2016, son frère et successeur Raúl Castro annonce la mort de Fidel à l’âge de 90 ans, survenue la veille au soir. Sa dépouille est incinérée selon ses dernières volontés, et neuf jours de deuil national sont décrétés.

  • Réactions à Cuba: Les réactions sont divisées. Berta Soler, leader des Dames en blanc, appelle à la fête. Le graffeur Danilo Maldonado Machado est arrêté pour avoir écrit « Se fue ». Eduardo Cardet est condamné à trois ans de prison pour avoir critiqué Castro. Cependant, plusieurs millions de Cubains (plus de six millions selon les estimations officielles) participent aux hommages officiels.
  • Réactions des Cubains à l’étranger: Sa sœur Juanita Castro, exilée à Miami, déclare ne pas se réjouir de sa mort mais refuse de se rendre à Cuba pour les funérailles. Zoé Valdés estime qu’un tyran est mort mais qu’un autre lui succède, et que le combat pour la liberté doit continuer.

Réactions Internationales

La mort de Fidel Castro suscite des déclarations contrastées de nombreux chefs d’État:

  • Donald Trump: « Fidel Castro est mort ! ».
  • Barack Obama: « l’Histoire jugera l’impact énorme de Fidel Castro ».
  • Xi Jinping (Chine): « Le peuple chinois a perdu un camarade bon et sincère ».
  • Vladimir Poutine (Russie): « Cet homme d’État émérite est à juste titre considéré comme le symbole d’une époque de l’Histoire moderne du monde ».
  • Mikhaïl Gorbatchev: « Fidel a résisté et a fortifié son pays au cours du blocus américain le plus dur ».
  • Narendra Modi (Inde): « l’une des personnalités les plus iconiques du XXe siècle ».
  • Robert Fico (Slovaquie): « Cuba n’a jamais menacé quiconque et ne veut que vivre sa propre vie ».
  • Justin Trudeau (Canada): « les Canadiens s’associent au peuple cubain dans le deuil […] la perte d’un leader remarquable ».
  • Mohammad Javad Zarif (Iran): « une personnalité unique qui a combattu contre le colonialisme et l’exploitation », « un modèle des luttes pour l’indépendance des nations opprimées ».
  • Nicolás Maduro (Venezuela): « Tous les révolutionnaires du monde, nous devons poursuivre son héritage et sa bannière d’indépendance, de socialisme, de patrie humaine ».

Funérailles et Sépulture

Au cours des neuf jours de deuil national, l’urne funéraire de Fidel Castro parcourt 13 des 15 provinces cubaines. Il est inhumé dans la plus stricte intimité au cimetière Santa Ifigenia à Santiago de Cuba, berceau de la révolution. Sa sépulture est un simple bloc de granit portant l’inscription « Fidel ». Raúl Castro annonce qu’aucun monument ni statue ne sera édifié à sa mémoire, en respect des volontés de son frère qui rejetait le culte de la personnalité.

Aspects de sa Politique et de sa Personnalité 🤔

Système Politique

Après la prise de pouvoir, Fidel Castro s’est engagé à organiser des élections, mais a rapidement changé d’avis, déclarant qu’une « révolution exprimant la volonté du peuple est une élection chaque jour ». Cuba est devenue une république socialiste à parti unique.

  • Absence d’élections compétitives: Pour Castro, les élections sont devenues inutiles, car la révolution n’a « pas de temps à perdre avec de telles folies ».
  • Parti unique: En juillet 1965, il déclare: « Nous avons un parti qui représente uniquement les ouvriers et nous ne voulons pas de partis politiques qui représentent ceux qui les exploitent ».
  • Constitution de 1976: Une nouvelle Constitution est adoptée en 1976 par 97,7 % des votants.
  • Perspectives critiques: L’écrivain Reinaldo Arenas estime que Castro a choisi la « tyrannie communiste » pour s’assurer un pouvoir à vie. Cependant, l’ancien ambassadeur français Jean Mendelson considère que Cuba ne correspond ni à une démocratie représentative ni à une dictature comparable aux dictatures latino-américaines, notant l’absence d’assassinats politiques ou de disparitions récentes.

Politique Économique

Fidel Castro a consolidé le contrôle de l’État sur la production par des nationalisations et des expropriations. Un carnet d’alimentation, la libreta, est mis en place en 1963. De nombreux Cubains ont quitté l’île pour des raisons politiques, économiques ou de pauvreté. Cuba est devenue de plus en plus dépendante des échanges commerciaux avec l’URSS et le bloc de l’Est. La dissolution de l’Union soviétique en 1991 a eu de sévères répercussions sur l’économie cubaine.

  • Impact de l’embargo américain: Les sanctions économiques américaines, interdisant le tourisme américain et restreignant le commerce, sont un facteur majeur du sous-développement de l’île. Les États-Unis sont pourtant le premier partenaire commercial de Cuba.
  • Sources de revenus: Le tourisme est la deuxième destination des Caraïbes. L’île reçoit d’importants revenus des exilés cubains. En échange de personnel médical, Cuba reçoit du pétrole du Venezuela.
  • Développement de la biotechnologie: Castro a encouragé le développement de la biotechnologie pour soutenir l’économie et réduire la dépendance extérieure.

Systèmes d’Éducation et de Santé 📚🩺

Le gouvernement cubain met un fort accent sur les réalisations en éducation et en santé, qui affichent des statistiques officielles très bonnes, parmi les meilleures d’Amérique latine.

  • Éducation: Cuba était déjà le pays le plus alphabétisé des Caraïbes avant la révolution. En 2000, le taux d’alphabétisation officiel atteint 99 %. Une campagne d’alphabétisation massive a été menée, notamment dans les campagnes. La télévision cubaine diffuse des cours du second degré. Cependant, l’opposant Jacobo Machover critique un système éducatif tendant à l’endoctrinement, avec des écoles à plusieurs vitesses et une exclusion des étudiants « déviants ».
  • Santé: Le système de santé est d’excellente qualité. Castro a reçu la médaille de la Santé pour tous de l’OMS. La mortalité infantile est la plus basse de la région, bien qu’il y ait un fort taux d’avortements. L’espérance de vie est passée de moins de 60 ans en 1959 à 79 ans en 2012. Environ 20 000 médecins cubains ont été envoyés dans 60 pays du tiers-monde.

Une Personnalité Controversée

Le gouvernement de Fidel Castro est régulièrement qualifié de dictature par de nombreux observateurs, think-tanks et ONG comme Amnesty International, en raison de ses dérives autoritaires, des restrictions à la liberté d’expression et de la répression des opposants. Le journaliste cubain en exil Jacobo Machover parle de « pouvoir absolu ».

  • Vision contestée par les partisans: Castro jouissait d’une certaine popularité auprès de nombreux hommes politiques et intellectuels en Amérique latine (Hugo Chávez, Evo Morales, Nelson Mandela), en Afrique, en France (Danielle Mitterrand, Jean-Luc Mélenchon) et aux États-Unis (Jesse Jackson). Un sondage Gallup de 2006 indiquait que 49 % des populations urbaines de La Havane et Santiago soutenaient le gouvernement.
  • Absence de culte de la personnalité: Castro n’a pas organisé de culte de la personnalité. Il n’y a pas de statues de lui, et il a été représenté seulement trois fois sur des timbres. Le régime a plutôt encouragé l’admiration envers José Martí ou Che Guevara.
  • Un leader charismatique: Pour Elizabeth Burgos, proche de Castro, il était un « grand, un énorme séducteur, très conscient de son charisme », capable de charmer n’importe qui.

Désillusions des Intellectuels Occidentaux

Deux crises majeures ont conduit à la rupture de nombreux intellectuels occidentaux avec le régime castriste:

  • Soutien à l’invasion de la Tchécoslovaquie (1968): Simone de Beauvoir a noté un basculement du régime vers un style soviétique totalitaire après le discours de Castro soutenant l’intervention du Pacte de Varsovie.
  • Affaire Heberto Padilla (1971): L’arrestation et l’emprisonnement du poète Heberto Padilla, qui a dû faire son autocritique, ont provoqué une réprobation internationale. Des intellectuels comme Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Susan Sontag, et Mario Vargas Llosa ont dénoncé la « mauvaise orientation » de Castro, exprimant leur « honte » et leur « colère ». Pour Simone de Beauvoir, « La lune de miel de la révolution qui nous avait tant séduit est bien finie ».

Oppositions Internes

Des milliers de Cubains ont quitté le pays depuis 1959 pour des raisons politiques ou économiques. Plusieurs milliers se sont engagés dans des organisations pour contester le régime, bien que la grande majorité n’ait pas recherché l’aide de la CIA.

  • Unités Militaires d’Aide à la Production (UMAP): Dans les années 1960, ces camps ont accueilli des antimilitaristes, des homosexuels et des opposants politiques. Fidel Castro a reconnu sa responsabilité dans ces « moments de grande injustice ».
  • Prisonniers politiques: Des opposants politiques sont morts en prison, comme le poète Pedro Luis Boitel. Des écrivains comme Reinaldo Arenas ont été persécutés. Des compagnons d’armes de Castro, comme Mario Chanes de Armas (30 ans de prison) et Huber Matos (20 ans de prison), ont été emprisonnés pour s’être opposés à la tournure du régime.
  • Répression continue: Amnesty International a signalé une augmentation des actes de harcèlement public et d’intimidation des critiques du régime, notamment par des « opérations de répudiation ». Des arrestations pour « dangerosité sociale » ont été appliquées aux opposants. En 2005, 294 prisonniers politiques étaient encore détenus selon un rapport.

Vie Privée et Fortune 💰

Décrit comme un grand séducteur au charisme irrésistible, Fidel Castro a eu une vie privée complexe. Il a été marié à Mirta Díaz-Balart, mère de Fidelito. Il a eu plusieurs maîtresses, dont Natalia Revuelta (mère d’Alina Fernández) et Marita Lorenz, qui a affirmé avoir eu un enfant de lui et avoir ensuite tenté de l’assassiner. Dalia Soto del Valle a fréquenté Fidel Castro à partir des années 1960 et a vécu à ses côtés jusqu’à la fin de sa vie, lui donnant cinq fils.

  • Fortune controversée: Le magazine Forbes a estimé la fortune de Fidel Castro à des centaines de millions de dollars entre 2003 et 2006, en attribuant la valeur des entreprises d’État à sa fortune personnelle. Castro a démenti ces affirmations, déclarant qu’il ne gagnait que 900 pesos par mois et qu’il quitterait ses fonctions si la preuve d’une telle fortune était apportée. En 2014, son ancien garde du corps, Juan Reinaldo Sánchez, a décrit une propriété luxueuse à Cayo Piedra, contredisant l’image de « cabane de pêche » et affirmant que Castro était impliqué dans des trafics de cocaïne.

Conclusion : Un Héritage Complexe et Indélébile ✨

Fidel Castro demeure l’une des figures les plus controversées et influentes de l’histoire contemporaine. Pour ses partisans, il est le héros de la révolution cubaine qui a libéré son pays de la dictature de Batista et de l’impérialisme américain, instaurant des systèmes d’éducation et de santé accessibles à tous. Il est salué pour son rôle dans la lutte anti-apartheid et son soutien aux mouvements de libération à travers le monde. Son image est celle d’un homme intègre qui n’a pas cherché l’enrichissement personnel et qui a conservé l’estime de son peuple.

Cependant, ses détracteurs le décrivent comme un dictateur implacable qui a instauré un régime autoritaire à parti unique, réprimé toute opposition, et violé les droits humains. L’absence de liberté politique, les exécutions sommaires, les camps d’internement et les conditions de vie difficiles pour de nombreux Cubains ont marqué son règne. Les critiques des intellectuels occidentaux, autrefois sympathisants, témoignent d’une désillusion face à la nature réelle de son régime.

Le départ de Fidel Castro, d’abord temporaire puis définitif pour raisons de santé, a clos un chapitre de près d’un demi-siècle de pouvoir personnel à Cuba. Sa mort en 2016 a rouvert le débat sur son héritage, révélant la persistance de profondes divisions d’opinions tant à Cuba qu’à l’étranger. L’histoire, comme il l’avait lui-même prédit, continuera de juger l’impact immense de cet homme singulier sur Cuba et sur le monde.

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