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13 Septembre 1515, François Ier remporte la bataille de Marignan

Posted on septembre 13, 2025septembre 14, 2025 By Lordkelvin765@gmail.com Aucun commentaire sur 13 Septembre 1515, François Ier remporte la bataille de Marignan

Voici quelques ouvrages ou média pour approfondir la réflexion :

Marignant 1515 :

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La bataille de Marignan: La conquête du Duché de Milan par François :

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La Bataille de Marignan (1515) : Un Tournant Majeur des Guerres d’Italie et un Symbole de la Gloire Royale ✨

La bataille de Marignan, livrée les 13 et 14 septembre 1515 près de l’actuelle Melegnano en Italie, marque un événement cardinal dans l’histoire militaire européenne et le règne de François Ier. Cette confrontation sanglante, opposant les forces françaises et vénitiennes aux redoutables mercenaires suisses, s’inscrit au cœur des ambitions françaises sur le duché de Milan et eut des répercussions profondes sur la diplomatie, la guerre et l’image royale.

Contexte Historique : Les Guerres d’Italie et les Enjeux Milanais 🌍

Pour comprendre la portée de Marignan, il est essentiel de se plonger dans le contexte des Guerres d’Italie, une série de conflits qui déchirèrent la péninsule italienne au XVIe siècle.

Des Droits Héréditaires comme Prétexte aux Conquêtes 👑

Les souverains français de l’époque poursuivaient des droits héréditaires sur le royaume de Naples, puis sur le duché de Milan. Le royaume de Naples avait été, jusqu’en 1442, sous le contrôle de la maison d’Anjou, une branche cadette des Capétiens. Après que l’Aragon en eut pris possession en 1442, la maison d’Anjou tenta sans relâche de le reprendre. À la mort de son dernier représentant, René d’Anjou, en 1480, ses droits passèrent au royaume de France, d’abord à Louis XI, puis à Charles VIII à partir de 1483. Des barons napolitains fidèles aux Angevins se révoltèrent en 1486 et, vaincus, se réfugièrent en France, incitant les monarques français à faire valoir leurs prétentions pendant près de soixante ans. C’est ainsi que Charles VIII lança la première des Guerres d’Italie en 1494, avec l’objectif de contrôler le duché de Milan, une ambition poursuivie par ses successeurs.

Le Rôle Crucial des Mercenaires Suisses 🛡️

Au tournant du XVIe siècle, les Suisses étaient une puissance militaire incontournable, opérant pour leur propre compte ou comme mercenaires dans une Italie du Nord affaiblie et fragmentée. Leur réputation de discipline et de quasi-invincibilité en faisait des alliés ou des adversaires redoutables.

En 1495, ils avaient déjà aidé le roi Charles VIII à vaincre les Milanais et les Vénitiens à Fornoue. En 1499, une alliance de dix ans fut conclue avec le roi de France, permettant à ce dernier d’engager 5 000 mercenaires suisses. Grâce à leur soutien, Louis XII réussit à conquérir le duché de Milan et à en expulser son souverain, Lodovico Sforza, dit le More.

Cependant, les relations entre la France et les Suisses étaient souvent fluctuantes, dictées par les intérêts financiers et territoriaux. Le non-paiement de la solde promise entraîna des mécontentements, provoquant des changements d’allégeance. Par exemple, des mercenaires suisses se retrouvèrent parfois face à d’autres mercenaires suisses, une situation évitée grâce à l’intervention de la Diète de Zurich. Un nouveau différend concernant Bellinzone en 1503 força Louis XII à renoncer à certaines de ses exigences.

L’expiration de l’alliance de dix ans en 1509 marqua un tournant. Le pape Jules II, par l’intermédiaire de l’évêque de Sion, Matthieu Schiner, parvint à rallier les Suisses à sa cause contre une solde substantielle et des pensions annuelles dès 1510. Cette nouvelle alliance permit au pape d’ouvrir les hostilités contre le roi de France. En 1511, les Suisses marchèrent sur Milan, forçant les Français à l’abandonner sans combat. En 1512, 24 000 Suisses, dirigés par Ulrich von Hohensax (qui s’était distingué lors de la guerre de Souabe), s’allièrent aux Vénitiens et chassèrent les Français d’Italie en quelques semaines, ne rencontrant de résistance qu’à Pavie. Avec le soutien suisse, Maximilien Sforza récupéra Milan fin 1512, concédant en retour aux Suisses plusieurs vallées et territoires importants (Maggia, Locarno, Lugano, Mendrisio, Bormio, Valteline, Chiavenna).

En 1513, une tentative de Louis XII pour récupérer le Milanais se solda par un échec cuisant à Novare, où les troupes françaises furent mises en déroute par les Suisses. Cette période renforça le prestige militaire de la Suisse, bien que des tensions internes apparaissent entre les familles suisses percevant des rentes françaises et le peuple qui en tirait peu d’avantages. Une fausse nouvelle de défaite suisse à Novare mena même au siège de Dijon par 30 000 Suisses, qui furent finalement indemnisés par La Trémoille via le traité de Dijon en septembre 1513, bien que Louis XII refusa d’honorer cette dette, empêchant la paix.

La Préparation de Marignan : L’Avènement de François Ier 🚀

Le 1er janvier 1515, la mort de Louis XII, alors qu’il préparait une nouvelle campagne, ouvrit la voie à son successeur, François Ier.

Un Nouveau Roi, des Ambitions Renouvelées ⚜️

Dès le début de son règne, François Ier affirma ses prétentions sur le Milanais, s’appuyant sur les droits de son épouse Claude, héritière des Orléans et donc de Louis XII. Il s’assura le soutien de Venise, un allié crucial, mais se heurta aux Suisses. Ces derniers exigeaient le paiement des indemnités promises lors de la prise de Dijon avant toute normalisation des relations.

L’Échec de la Diplomatie et la Constitution d’une Armée Géante 💰

Dans une ultime tentative de conciliation, François Ier se déclara prêt à honorer la dette de Dijon à condition de récupérer le Milanais. Cependant, sous l’influence du cardinal Schiner et la prédominance des cantons anti-français, la proposition fut repoussée.

Face à cet échec diplomatique, François Ier résolut de recourir à la force. Il assembla une armée colossale de 50 000 hommes. Pour financer cette entreprise militaire d’envergure, le roi augmenta les impôts et contracta des emprunts. Il dut également acheter la neutralité d’Henri VIII d’Angleterre et de Charles de Gand (futur Charles Quint), versant d’importantes sommes. Quatre cents kilos d’or et 150 000 écus furent même destinés à la garnison suisse. Pendant son absence, la régence fut assurée par sa mère, Louise de Savoie.

L’armée française était impressionnante par sa composition et son commandement. Elle fut placée sous l’autorité de figures éminentes telles que le Connétable Charles III de Bourbon, La Trémoille, Jacques de Trivulce, Lautrec, Bayard et Robert III de La Marck de Bouillon. L’arrière-garde stratégique était sous la responsabilité d’Anthoine Du Prat, Chancelier de France.

Cette armée était un mélange de forces variées :

  • Des nobles français.
  • Des arquebusiers et arbalétriers gascons et navarrais.
  • Plus de 22 000 lansquenets allemands.
  • 2 500 cavaliers lourdement armés des compagnies d’ordonnance, perpétuant les traditions de la chevalerie médiévale.
  • Vingt compagnies de Navarrais, Basques et Gascons, soit 10 000 hommes, sous le commandement du général basco-navarrais Pedro Navarro.
  • 8 000 fantassins français et 3 200 sapeurs ou charpentiers.
  • Une artillerie massive de 69 grosses pièces (couleuvrines, serpentines).
  • Un important train d’équipages, commandé par Galiot de Genouillac, sénéchal d’Armagnac.

Les Forces Suisses en Position 🏔️

De leur côté, les Suisses, anticipant l’offensive française, avaient déjà positionné 32 000 hommes entre mai et août à Suse, Pignerol et Saluces pour bloquer le passage des Alpes. Leur infanterie était structurée en trois corps :

  • L’avant-garde : composée d’arbalétriers et d’arquebusiers, dont le rôle était encore limité par la précision et la portée de leurs armes, servant principalement à la reconnaissance.
  • Le corps de bataille : constitué de piquiers organisés en carrés, protégés par des hallebardiers et des arquebusiers sur les flancs, leur mission première étant de repousser les charges de cavalerie.
  • L’arrière-garde : avec d’autres arquebusiers, prêts à intervenir en tant que réserves générales ou pour exécuter des mouvements tournants.

Les Suisses étaient sous la direction de leurs meilleurs généraux : Werner Steiner de Zoug, Hugues de Hallwyl et l’avoyer de Watteville de Berne. Toutefois, leur commandant en chef habituel, Ulrich von Hohensax, qui les avait menés à la victoire lors des précédentes campagnes d’Italie, était retenu par la maladie.

L’Audacieux Franchissement des Alpes 🏞️

Le printemps 1515 vit François Ier ordonner la concentration de ses troupes à Grenoble, sous la supervision de Bayard. En mai, les forces françaises avancèrent vers Gênes et occupèrent la ville, alertant la Diète suisse.

Une Manœuvre Inattendue 🧩

Les Suisses réagirent en envoyant 8 500 hommes supplémentaires à Novare pour rejoindre Schiner, désormais cardinal, et firent occuper les cols des Alpes du Piémont, par où l’armée française était attendue. Les Confédérés s’établirent solidement à Suse, tenant la route traditionnelle du Mont-Cenis.

Cependant, l’armée française, forte d’environ 63 000 personnes (incluant chevaux et artillerie, avec 60 canons de bronze), entreprit une manœuvre audacieuse et inattendue. Grâce à l’aide technique de l’officier et ingénieur militaire Pedro Navarro, qui utilisa des explosifs pour élargir les chemins de montagne – une innovation pour l’époque –, les Français franchirent les Alpes par une route secondaire. Ils contournèrent les troupes suisses par le sud, via le col de l’Argentière (Colle della Maddalena), un sentier à peine praticable. Fin juillet 1515, trois mille sapeurs travaillèrent d’arrache-pied pour ouvrir un chemin carrossable. En seulement cinq jours, du 4 au 9 août 1515, environ 30 000 fantassins, 9 000 cavaliers, 72 gros canons et 300 pièces de petits calibres purent traverser ce col.

Le Repli Suisse et les Premiers Affrontements ⚔️

Cette prouesse logistique et militaire prit les Suisses par surprise, les forçant à se replier vers Milan. Des combats d’arrière-garde eurent lieu en août 1515 à Villafranca Piemonte, Chivasso et sur la Doire Baltée. Malgré l’envoi d’un contingent supplémentaire de 15 000 hommes, les Suisses comptaient désormais 45 000 hommes répartis entre Varèse, Monza et Domodossola, en plus de la garnison de Milan. Cependant, une partie de l’armée suisse, prise de peur dans la plaine du Piémont, proposa le 8 septembre à Gallarate de passer au service de la France.

Manœuvres Pré-Bataille : Négociations et Divisions Suisse 🤝

Avant la confrontation directe, une série de manœuvres politiques et diplomatiques eurent lieu, révélant les faiblesses internes des Confédérés.

Les Négociations de Gallarate 🗣️

Une campagne de propagande française, très efficace, visait à dissuader les cantons suisses de poursuivre les hostilités. Cette campagne exacerba le mécontentement au sein des troupes suisses et sema la discorde parmi leurs chefs, tout en permettant aux Français de progresser dans la partie occidentale du Milanais.

Des pourparlers furent engagés en septembre 1515 à Gallarate. François Ier y offrit d’importantes concessions aux Suisses pour qu’ils abandonnent leurs revendications. Ces négociations aboutirent même à la signature du traité de Gallarate le 9 septembre. Cependant, ce traité ne fit qu’accentuer la dissension au sein des Confédérés, qui souffraient d’un manque de commandement unifié.

La Division et le Départ des Cantons Suisses 💔

En parallèle, les Français se mirent à négocier directement avec le pape, contournant les Confédérés. La situation des Suisses était précaire : le duc de Milan tardait à verser leur solde, et les vivres commençaient à manquer. Suite à la signature du traité de Gallarate, qui divisa encore plus les forces suisses, les Bernois, Fribourgeois, Valaisans et Soleurois, peu enclins à combattre pour un commanditaire qui ne respectait pas ses obligations, décidèrent de rentrer en Suisse. Ce départ signifia la perte de 10 000 Confédérés pour la coalition suisse.

Malgré ces départs et l’échec des négociations, certains cantons, tels qu’Uri, Schwyz, Unterwald et Glaris, refusèrent de battre en retraite. Les Suisses restés à Milan se laissèrent entraîner au combat, principalement sous l’insistance du cardinal Schiner, fervent anti-français.

L’Épique Confrontation : Marignan, les 13 et 14 Septembre 1515 ⚔️🔥

Devant l’échec des négociations et la division des troupes suisses, François Ier fit mouvement vers Milan et établit son camp près de Marignan, dans une plaine maraîchère ensoleillée et irriguée.

Les Forces en Présence au Début de la Bataille 🔢

La bataille s’annonçait déséquilibrée en termes d’équipement. Quelque 20 000 Suisses (voire jusqu’à 30 000 selon certains auteurs), équipés de 8 canons et 1 000 arquebusiers, allaient affronter plus de 30 000 Français dotés de la plus puissante artillerie de siège de l’époque.

Le 13 Septembre : Un Premier Jour de Combat Acharné 🌙

Craignant que les dernières troupes confédérées ne repartent sans combattre les Français, le cardinal Schiner usa de ruse pour provoquer l’affrontement devant Milan. Avec la complicité secrète de certains capitaines suisses (dont un Winkelried, à ne pas confondre avec le héros légendaire Arnold Winkelried), il envoya la garde ducale et des cavaliers pontificaux provoquer la cavalerie française.

Le jeudi 13 septembre 1515, dès l’engagement du combat, les cavaliers du pape feignirent un repli et appelèrent les troupes suisses à l’aide. Les Suisses, menés par Schiner, sortirent immédiatement de Milan pour affronter l’ennemi. Une fois hors de la ville, ils constatèrent la tromperie : La Trémoille et de Fleuranges s’étaient repliés après une légère escarmouche, et Winkelried, prétendument en danger, se reposait tranquillement. Malgré un moment de confusion, les Suisses décidèrent de poursuivre leur marche. Suivant l’usage de leurs pères, ils se mirent à genoux pour prier le Seigneur avant de s’engager.

Le combat s’engagea avec une férocité inouïe. Les Confédérés durent faire face au feu dévastateur de l’artillerie française ainsi qu’aux charges de cavalerie commandées par Bourbon, Guise et Gaillards, qui les attaquaient par les flancs. La première ligne de l’armée française fut momentanément enfoncée, mais elle se reforma, soutenue par la cavalerie, qui elle-même luttait contre les difficultés du terrain et la densité des piques suisses.

François Ier, en personne, à la tête de la cavalerie et des lansquenets allemands, ordonna une attaque généralisée contre les Suisses. Un corps à corps furieux s’ensuivit. De nombreux nobles français y trouvèrent la mort, comme Jacques d’Amboise, fils aîné de Jean IV. François du Bourbon fut capturé, et le chevalier Bayard, malgré sa bravoure légendaire, évita la mort de justesse et fut contraint de ramper hors du champ de bataille.

Le combat sanglant se poursuivit jusqu’au soir et dans l’obscurité grandissante. Vers 23 heures, la lune disparut, plongeant le champ de bataille dans une nuit noire où il devenait impossible de distinguer amis et ennemis. Tambours et trompettes sonnèrent le ralliement après six heures de lutte ininterrompue. Après quelques instants d’hésitation, et contre l’avis de Schiner, les Confédérés décidèrent de maintenir leur position, légèrement à leur avantage, plutôt que de retourner à Milan, malgré le froid et la faim. Ainsi s’acheva la première journée de cette bataille hors norme. La confusion sur le terrain était telle que l’on raconta que le roi de France avait passé la nuit appuyé contre une pièce de canon, à seulement 50 toises (environ 90 mètres) d’un bataillon suisse.

Le 14 Septembre : L’Arrivée Vénitienne et la Victoire Franco-Vénitienne ☀️

Au petit matin du 14 septembre, le combat reprit avec la même intensité. L’artillerie française, sous le commandement du sénéchal d’Armagnac, continua de faire des ravages, bien qu’elle ne parvînt pas à ralentir l’avancée des Suisses. L’aile gauche de l’armée française, dirigée par le duc d’Alençon, fléchit face à la masse ennemie, et les lansquenets commençaient également à faiblir.

La bataille battait son plein quand, soudain, à 8 heures du matin, retentit le cri de ralliement : « Marco ! Marco !« . C’était l’arrivée opportune des Vénitiens, menés par Bartolomeo d’Alviano, qui débouchèrent sur l’aile avec 3 000 cavaliers à la tête de leurs fantassins et estradiots (cavaliers légers des Balkans). Leur intervention fut décisive : ils écrasèrent le gros des forces suisses, tandis que les lansquenets français repartaient à l’assaut avec une nouvelle vigueur.

À 11 heures du matin, les Suisses, ayant subi des pertes effroyables, furent contraints de battre en retraite vers Milan.

Un Bilan Humain Dévastateur 💀

Le soir du 14 septembre, entre 9 000 et 10 000 Suisses gisaient sans vie sur le champ de bataille, soit près de la moitié des contingents engagés. Le camp franco-vénitien déplorait également un lourd tribut, avec 5 000 à 8 000 morts. En seize heures de combat, la bataille de Marignan fit environ 16 000 morts.

La Légende de l’Adoubement de François Ier par Bayard ⚜️

Plusieurs auteurs ont rapporté que François Ier fut adoubé par Bayard sur le champ de bataille de Marignan le 15 septembre 1515. Cependant, cette histoire est souvent considérée comme un mythe, forgé à la demande royale. L’objectif aurait été de masquer le fait que François Ier avait été adoubé lors de son sacre par le Connétable de Bourbon, l’un des artisans de la victoire de Marignan, mais qui trahirait le roi en 1523 pour Charles Quint, et serait l’organisateur de la future défaite de Pavie.

La légende aurait été inventée par Symphorien Champier pour effacer les liens entre le roi et son futur traîtreux sujet, et pour renforcer un lien, inexistant au départ, entre le souverain et Bayard, symbole de courage et de vaillance. Bien que le roi ait fait ses premières armes avec Bayard lors d’une campagne malheureuse en Navarre en 1512 et l’ait récompensé dès 1515, l’invention de l’adoubement pourrait aussi être liée à la volonté de François Ier de se montrer l’exemple parfait du chevalier alors qu’il était prisonnier. Néanmoins, étant captif à Madrid, il n’aurait pu orchestrer une telle opération de propagande. Le maréchal de Florange, rédigeant ses mémoires en captivité et coupé du monde, n’aurait pas pu non plus recevoir un tel message de la cour. L’épisode, s’il n’est pas une invention des panégyristes de Bayard, relève probablement d’un « jeu chevaleresque » que le roi appréciait tant.

Les Conséquences de Marignan : Un Monde Réorganisé 📜

La victoire de Marignan apporta une renommée immédiate au jeune roi de France. Ses conséquences diplomatiques et politiques furent nombreuses et durables.

Le Contrôle de la Lombardie et la Redéfinition des Alliances 🤝

François Ier prit rapidement le contrôle de la Lombardie, qu’il conserva jusqu’à la défaite de Pavie en 1525. Le 13 octobre 1515, il signa avec le pape Léon X le traité de Viterbe. Par cet accord, le pape reconnaissait l’autorité du roi de France sur le duché de Milan et lui offrait Parme et Plaisance, en échange du soutien français à Florence contre Venise.

La « Paix Perpétuelle » avec les Suisses 🕊️

L’une des conséquences les plus importantes fut la signature de la Paix perpétuelle de Fribourg le 29 novembre 1516 avec les cantons suisses. Ce traité, qui resta en vigueur jusqu’à la fin de la monarchie en France en 1792 et l’invasion française de la Confédération, marqua une ère de paix durable. En échange de cet engagement, François Ier octroya aux cantons suisses 700 000 écus d’or de dédommagement, une pension annuelle de 2 000 francs pour chacun d’eux, ainsi que divers privilèges commerciaux. De plus, les Suisses purent conserver une grande partie de leurs acquisitions territoriales de 1512, à l’exception de Luino et Domodossola.

Le traité de Genève, signé le 7 novembre 1515, confirma la mise au service du roi de France des mercenaires suisses.

Le Traité de Noyon et les Ambitions Impériales 🌍

Le 13 août 1516, François Ier et le jeune roi des Espagnes, Charles Ier (futur Charles Quint), signèrent le traité de Noyon. Cet accord confirmait la possession du Milanais à François Ier, restituait la Navarre à Henri d’Albret, et promettait à Charles la main de Louise, la fille aînée de François Ier, alors âgée d’un an (mais qui ne survécut pas à son troisième anniversaire). La dot de la future mariée incluait les droits sur le royaume de Naples, perpétuant les enjeux hérédéditaires des Guerres d’Italie.

Le Concordat de Bologne : Une Révolution dans les Relations Église-État ⛪

La redéfinition des relations entre le roi de France et le pape était cruciale, l’accord pontifical étant indispensable pour la pérennité des conquêtes et la perception des décimes sur le clergé. En décembre 1515, la rencontre de Bologne ouvrit les négociations. Antoine Duprat signa le Concordat de Bologne le 18 août 1516. Cet accord régla les relations entre le royaume de France et la Papauté jusqu’à la Révolution française. Désormais, c’est le roi qui nommait les évêques et archevêques, dont la nomination était ensuite confirmée par le pape, renforçant considérablement l’autorité royale sur l’Église de France.

Marignan dans l’Imaginaire : Gloire Royale, Propagande et Héritage Artistique ✨🎨

La bataille de Marignan devint instantanément célèbre, sa date facile à retenir (« quinze cent quinze ») contribuant à son ancrage dans la mémoire collective, notamment scolaire.

La Gloire du Roi François Ier et la Fabrication d’un Mythe 🌟

À l’aube du règne de François Ier, Marignan, une bataille ayant duré deux jours (chose inhabituelle pour l’époque), fut érigée en symbole de la gloire du nouveau roi. Dès la victoire, le récit de la bataille fut publié et diffusé, raconté sur les places publiques et lors des prêches à l’église.

Elle servit également à justifier une croisade imaginée par Léon X et que devait mener François Ier. Lors de leur entrevue en décembre 1515, le roi français abandonna la Pragmatique Sanction de Bourges en échange de la proposition du pape de diriger cette croisade héroïque. Dans le cadre de la préparation de cette croisade, la geste de François Ier fut réécrite, le présentant comme l’unique vainqueur à Marignan, le jour symbolique de la Sainte-Croix, tandis que ses alliés vénitiens disparaissaient complètement du récit.

Cette image du « roi chevalier » fut renouvelée en 1519, lorsque François Ier brigua l’élection impériale. Après la défaite française de Pavie en 1525, la propagande s’efforça de minimiser cet échec en soulignant l’insignifiance de Pavie par rapport à la splendeur de Marignan (« Tout est perdu, fors l’honneur »). Même à la fin de son règne, alors que François Ier était malade et ne participait plus aux combats, la propagande rappelait sa présence symbolique sur les champs de bataille, le présentant toujours comme le chef de guerre qu’il avait été à Marignan. Des médailles furent frappées, associant François Ier à de grands chefs de l’Antiquité comme Jules César, illustrant cette propagande royale.

L’Invincibilité Suisse Ébranlée 💔

La défaite des Suisses à Marignan fut un événement retentissant. Leur discipline et leurs victoires passées leur avaient forgé une réputation d’invincibilité qui fut brisée lors de cette bataille. Cet événement eut un impact profond sur la perception militaire des Confédérés.

Marignan et l’Évolution de l’Art Militaire ⚔️

La bataille de Marignan, s’inscrivant dans les débuts de la Renaissance, fut également remarquable par l’utilisation décisive de l’artillerie. L’efficacité des 69 grosses pièces françaises, notamment pendant le second jour de combat, fut un facteur clé de la victoire, soulignant l’évolution des techniques de guerre et l’importance croissante des armes à feu sur les champs de bataille.

Un Héritage Artistique et Culturel Durable 🖼️🎶

La gloire de Marignan ne se limita pas aux sphères politique et militaire ; elle inspira également les arts.

  • Compositions musicales et poétiques : La bataille devint le thème de nombreuses œuvres, comme la célèbre composition de Clément Janequin, « La Guerre (La Bataille de Marignan) », publiée à Paris en 1528.
  • Léonard de Vinci et les Fêtes Royales : Les artistes italiens, dont le génial Léonard de Vinci, se dirigèrent vers la France après la victoire, contribuant à la diffusion de la Renaissance. En mai 1518, Léonard de Vinci organisa au château d’Amboise, avec l’aide de l’architecte Boccador, un simulacre grandiose de la bataille de Marignan. Cette reconstitution spectaculaire, à l’occasion du baptême du dauphin et du mariage de Laurent II de Médicis, mettait en scène l’assaut et la prise d’un faux château en bois et toile, attaqué par des canons tirant à blanc. François Ier y paraderait à cheval au milieu de 10 000 figurants, renforçant son image de « roi chevalier ». L’ambassadeur de Mantoue en témoigna, décrivant une fête somptueuse.
  • Représentations ultérieures : Bien plus tard, des artistes continuèrent de s’inspirer de Marignan. En 1987 (la source indique 1987, mais il s’agit probablement d’une erreur de frappe et devrait être 1897 pour Hodler), Ferdinand Hodler peignit un « Guerrier suisse de Marignan ». En 1939, le compositeur suisse Jean Daetwyler écrivit une marche militaire pour orchestre à vent, qu’il intitula « Marignan », en mémoire de l’engagement des Valaisans aux côtés des Confédérés, préférant ce titre évocateur à la commande initiale pour le cinquantenaire de la Fédération des musiques du Valais central.
  • Littérature : Une version romancée de la bataille fut également présentée dans le livre « 1515-1519 » par le Chroniqueur de la Tour.

Conclusion : Marignan, Symbole d’une Époque Nouvelle 👑📜

La bataille de Marignan transcende son statut de simple affrontement militaire pour devenir un véritable emblème de l’aube du règne de François Ier et un jalon majeur des Guerres d’Italie. Non seulement elle assura la mainmise française sur le Milanais et redessina la carte diplomatique de l’Europe à travers des traités fondamentaux comme la Paix perpétuelle de Fribourg et le Concordat de Bologne, mais elle façonna aussi durablement l’image du monarque.

La « victoire de Marignan » fut érigée en mythe fondateur, symbole de la chevalerie et de la puissance royale, habilement orchestré par une propagande efficace et magnifié par les arts. Elle marqua également un tournant dans l’art militaire, avec l’emploi décisif de l’artillerie, et brisa la réputation d’invincibilité des Suisses. Cinq cents ans plus tard, la mémoire de Marignan résonne encore comme le reflet d’une époque de profonds bouleversements, où la diplomatie, la guerre et la culture se sont entremêlées pour forger l’identité d’un royaume et de son roi.

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