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Sœur Emmanuelle : 🕊️ La Figure Incontournable de la Solidarité Internationale et la Révélation de son Engagement
Sœur Emmanuelle, de son nom de naissance Madeleine Cinquin, est une personnalité historique dont l’engagement auprès des plus démunis, notamment en Égypte, a marqué le XXe et le début du XXIe siècle. Surnommée la « petite sœur des chiffonniers » ou la « petite sœur des pauvres », cette religieuse enseignante et écrivaine franco-belge est rapidement devenue un symbole puissant de la cause des déshérités aux yeux de l’opinion française. Son action, menée avec un franc-parler et une détermination remarquables, lui a valu une popularité exceptionnelle et de nombreuses distinctions.
Née en 1908 et décédée en 2008, un mois avant son centième anniversaire, Sœur Emmanuelle a consacré sa vie à l’enseignement, avant de trouver sa véritable vocation à l’âge de la retraite, en partageant le quotidien des zabbalines (chiffonniers) du Caire. Son héritage perdure aujourd’hui à travers les fondations qu’elle a initiées, assurant la continuité de son travail humanitaire.
🇧🇪 Jeunesse et Fondement d’une Vocation Spirituelle
Madeleine Cinquin naît le 16 novembre 1908 à Bruxelles, en Belgique. Elle possédait une double nationalité, par son père, Jules Cinquin, qui était français, originaire de Calais, et par sa mère, Berthe Lenssens, qui était bruxelloise et belge.
Origines et Contexte Familial 🧬
La famille Cinquin était décrite comme aisée, ayant fait fortune dans le domaine de la lingerie fine. Madeleine partage ses années de jeunesse entre plusieurs grandes villes européennes : Paris, Londres et Bruxelles.
Un élément peu connu de ses antécédents familiaux est qu’elle possédait des origines juives alsaciennes par sa grand-mère paternelle, Laure Mélanie Cinquin-Dreyfus (1851-1920). Cette dernière était née d’un père juif, Emmanuel Dreyfus (1820-1901), et d’une mère chrétienne, Clémence Dreyfus-Tartar (1823-1857).
Le Choc Traumatique d’Ostende (1914) 🌊
En 1914, alors qu’elle n’a que six ans, un événement tragique marque profondément la jeune Madeleine et oriente son chemin spirituel. Son père est victime d’un accident mortel : il se noie sous ses yeux à Ostende, le 6 septembre. Madeleine, présente sur la plage, le vit nager au loin avant qu’il ne disparaisse dans la mer agitée.
Cette expérience traumatisante eut pour effet de la rapprocher de Dieu, et elle a déclaré plus tard que, dans son inconscient, sa vocation de religieuse remontait à cet accident.
L’Entrée dans la Vie Religieuse 🙏
Malgré le souhait initial de Madeleine d’intégrer l’université catholique de Louvain, sa mère s’y opposa, craignant qu’elle y soit trop inactive. Voyant sa fille se tourner vers la religion, sa mère tenta de l’en détourner en lui arrangeant une rencontre avec la supérieure du couvent de Notre-Dame de Sion à Londres. Ironiquement, cette tentative ne fit que consolider les convictions de Madeleine et renforcer sa quête, centrée sur l’aide à l’enfance malheureuse.
Après avoir un temps envisagé de rejoindre les Filles de la Charité, Madeleine choisit finalement la congrégation de Notre-Dame de Sion, où elle entre comme postulante le 6 mai 1929. Après des études de sciences philosophiques et religieuses, elle prononce ses vœux de religieuse le 10 mai 1931. C’est à ce moment qu’elle choisit le nom de sœur Emmanuelle, un nom qui, en hébreu, signifie « Dieu avec nous ».
👩🏫 Une Carrière d’Enseignante Itinérante : De l’Europe à l’Afrique
Avant de devenir la célèbre militante humanitaire, Sœur Emmanuelle a mené une longue carrière d’enseignante à travers le monde, une période qui, bien que parfois source de frustration, a forgé son désir d’engagement direct auprès des pauvres.
Les Premiers Pas en Turquie et la Maladie 🇹🇷
La carrière d’enseignante de Sœur Emmanuelle débute à Istanbul, en Turquie, où elle est affectée dans une école pour jeunes filles située dans un quartier défavorisé.
C’est là qu’elle contracte la fièvre typhoïde. Toutes les autres sœurs de la communauté proposèrent de donner leur sang pour l’aider à lutter contre la maladie. Une fois rétablie, pour exprimer sa gratitude, Sœur Emmanuelle donna une conférence sur la vie de Soliman le Magnifique. Elle impressionna tellement la directrice du collège, Mère Elvira, que celle-ci décida de l’affecter à son propre établissement.
Bien que Mère Elvira se soit engagée à l’envoyer au service des pauvres, elle parvint à convaincre Sœur Emmanuelle qu’elle serait plus efficace en enseignant à des jeunes filles issues de milieux aisés, car elles étaient destinées à jouer un rôle influent dans la société turque. Elle enseigna alors les lettres au Lycée Notre-Dame de Sion. Suite au décès de sa supérieure, Sœur Emmanuelle ne s’entendit pas avec la remplaçante et fut transférée.
Le Temps de la Dépression en Tunisie 🇹🇳
De 1954 à 1959, Sœur Emmanuelle passe cinq ans à enseigner en Tunisie, où elle s’occupe de filles de Français installés dans le pays. Cependant, ce nouveau poste ne lui convenait pas. En pleine période de décolonisation, les élèves qu’elle encadrait lui semblaient superficielles, et l’environnement général la fit glisser doucement dans une dépression.
Il fallut attendre trois ans avant que les responsables de Sion ne prennent conscience de son état et décident de la muter. Après avoir obtenu sa licence ès lettres à la Sorbonne à Paris, elle est affectée de nouveau à Istanbul en 1959 pour une courte période.
Le Déclic Égyptien à Alexandrie 🇪🇬
La destination suivante fut l’Égypte, où elle enseigna de 1964 à 1971 au collège de Sion à Alexandrie. Cette expérience fut à nouveau négative, car les élèves dont elle avait la responsabilité étaient peu sensibles à la pauvreté. En réaction, elle prit la décision d’arrêter d’enseigner la philosophie.
Elle se consacra alors aux filles du quartier défavorisé de Bacos. C’est durant cette période qu’elle tomba amoureuse de l’Égypte.
💖 Le Cœur de l’Action : La « Petite Sœur des Chiffonniers » au Caire
En 1971, Sœur Emmanuelle atteint l’âge de la retraite. Fidèle à son admiration pour le père Damien, elle voulait initialement partir s’occuper des lépreux au Caire, mais des complications administratives l’en empêchèrent, le lazaret se trouvant en zone militarisée.
L’Installation au Caire : Ezbet-El-Nakhl
Sœur Emmanuelle prit alors une décision radicale : partager la vie des plus démunis. Avec l’autorisation de sa congrégation, elle s’installa à Ezbet-El-Nakhl, l’un des bidonvilles les plus pauvres du Caire.
Elle rejoignit la communauté des zabbalines, majoritairement chrétienne copte, dont la subsistance reposait sur la récupération des déchets. En s’associant à plusieurs églises locales, elle parvint à établir une communauté et lança de nombreux projets. Ces initiatives visaient à améliorer les conditions de vie en se concentrant sur :
- La santé (dispensaires).
- L’éducation (écoles, jardins d’enfants).
- La protection sociale (centres de formation, club social).
La Rencontre de Sœur Sarah et l’Expansion de l’Œuvre 🤝
Un tournant majeur survint en 1976 avec sa rencontre avec Sarah Ayoub Ghattas (connue sous le nom de Sœur Sarah). Sœur Sarah était à l’époque la supérieure de la congrégation copte-orthodoxe des Filles de Marie de Béni-Souef. Issue de la bourgeoisie et francophone, Sœur Sarah obtint l’autorisation de l’évêque Athanasios pour rejoindre Sœur Emmanuelle. Elles partagèrent ensemble la même cabane à Ezbet-Al-Nakhl.
L’année 1977 vit la publication du premier livre de Sœur Emmanuelle, Chiffonnière avec les chiffonniers, dans lequel elle raconta son combat.
En 1978, accompagnée de Sœur Sarah, elle entreprit un voyage aux États-Unis dans le but de récolter des fonds. Le succès fut au rendez-vous : avec l’argent amassé, elles purent investir dans l’infrastructure. En 1980, le Centre Salam fut inauguré par l’épouse du président Sadate, offrant des services essentiels à la communauté.
Mokattam : La Plus Grande Communauté de Chiffonniers ⛰️
En 1982, après avoir confié la gestion du site d’Ezbet-Al-Nakhl à de jeunes religieuses de l’ordre des filles de Sainte-Marie, Sœur Emmanuelle porta son attention sur les chiffonniers de Mokattam. Ce lieu représentait la plus grande communauté de zabbalines du Caire, avec plus de 23 000 personnes vivant au milieu des détritus.
Son action se concentra sur l’amélioration des conditions d’habitat. En 1984, elle vint en aide à cinq familles très pauvres en leur permettant de construire chacune un abri, en le séparant de la zone de tri des déchets. Elle étendit ensuite ce modèle à une plus grande échelle pour accueillir un maximum de personnes.
Utilisant son charisme pour mobiliser les pouvoirs publics et les donateurs, elle parvint à réaliser des projets d’infrastructures majeurs :
- Le raccordement du bidonville à l’eau et à l’électricité.
- La poursuite de la construction de nombreuses habitations.
- La construction d’une usine de compost.
En 1985, elle s’installa brièvement dans le bidonville de Meadi Tora, puis se rendit à Khartoum, au Soudan, la même année, où elle créa également des foyers, des écoles, des fermes et des dispensaires.
Les Résultats Concrets de 22 Années de Présence 📈
En 1993, à la demande de sa congrégation, Sœur Emmanuelle quitta définitivement l’Égypte pour rejoindre sa communauté en France. Sœur Sarah reprit la direction de l’entreprise caritative, poursuivant seule le développement du bidonville de Mokattam.
L’impact de l’œuvre de Sœur Emmanuelle sur le terrain égyptien est quantifiable :
- Scolarisation : En 22 années, l’œuvre a permis de scolariser 85 % des enfants.
- Sécurité : Une diminution de la violence a été observée.
- Émancipation : Des moyens ont été donnés aux femmes pour se libérer.
Grâce à la mobilisation de fonds (comme l’Opération Orange ou le soutien du prince Albert de Monaco), un lycée pour filles, des écoles techniques pour garçons et même un hôpital ont été construits pour la communauté.
🇫🇷 Retraite, Notoriété et Héritage 🏆
L’action de Sœur Emmanuelle ne s’est pas arrêtée à son retour obligatoire en France en 1993. Au contraire, sa popularité lui a permis de continuer à se battre pour plus de solidarité à l’échelle nationale.
La Poursuite du Combat en France
Installée à la Maison de repos des religieuses de Notre-Dame de Sion à Callian (Var), Sœur Emmanuelle continua de donner « un souffle » à son association. Elle a activement sensibilisé le public en :
- Écrivant des livres, parfois avec sa nièce, Sofia Stril-Rever.
- Rencontrant des jeunes dans les lycées et les écoles.
- Donnant des conférences.
- S’occupant de l’association « Les Amis de Paola » à Fréjus, qui vient en aide aux personnes sans domicile fixe (SDF).
Ses principes d’actions, transmis à son association, insistaient notamment sur l’importance de l’éducation des femmes : « Éduquer un homme, c’est éduquer un individu ; éduquer une femme, c’est éduquer un peuple ».
Influence Politique et Distinctions Officielles
Sa notoriété et son engagement l’ont menée à influencer le débat public. En 1995, elle fut, avec Geneviève de Gaulle-Anthonioz, à l’origine de l’orientation de la campagne présidentielle de Jacques Chirac sur le thème de la fracture et de l’exclusion sociale.
Elle a reçu d’importantes distinctions honorifiques, reflétant la reconnaissance de ses actions par la France et la Belgique :
| Date | Distinction | Pays |
|---|---|---|
| 1991 | Nationalité égyptienne (remise par le président Moubarak, en reconnaissance de son œuvre). | Égypte |
| 2002 | Commandeur de la Légion d’honneur (promue par Jacques Chirac). | France |
| 2005 | Grand officier dans l’ordre de la Couronne. | Belgique |
| 2008 | Grand officier de la Légion d’honneur (élevée par Nicolas Sarkozy, le 31 janvier). | France |
Elle a également rejoint le comité d’honneur de Philanthropos, un institut d’études anthropologiques fondé en 2003 par le père Nicolas Buttet.
La Question de la Béatification et les Hommages 🏛️
Aujourd’hui, l’éventualité d’un Procès en béatification pour Sœur Emmanuelle pourrait être ouverte.
Quant aux hommages civils, la ville de Paris a nommé l’allée Sœur-Emmanuelle en sa mémoire, située boulevard Raspail (6e arrondissement), près de la congrégation Notre-Dame de Sion.
🗣️ Personnalité et Popularité Médiatique
Sœur Emmanuelle était une figure publique particulièrement aimée et médiatisée. Cette popularité reposait sur plusieurs traits de caractère qui la distinguaient :
Un Style Unique et un Franc-Parler
Sa personnalité était marquée par son caractère exubérant et son franc-parler. Cela contrastait souvent avec le ton traditionnellement employé par l’Église ou la simplicité d’autres figures religieuses populaires comme l’abbé Pierre ou Mère Teresa. Sa forte présence médiatique, notamment après son passage en 1990 à l’émission La Marche du siècle de Jean-Marie Cavada, a contribué à son statut d’icône.
Elle s’était construit une image iconique et immédiatement reconnaissable :
- Sa tenue caractéristique : sa blouse, son fichu (voile), et ses baskets.
- Son approche : elle avait l’habitude de tutoyer sans distinction les hommes politiques comme les journalistes.
Cette combinaison de l’engagement total, de l’exubérance et de la simplicité la plaçait régulièrement en tête des classements des personnalités préférées des Français.
Révélations Posthumes : Les Confessions d’une Religieuse 📖
Après sa mort, le livre Confessions d’une religieuse fut publié le 23 octobre 2008, conformément à ses dernières volontés. Ces mémoires avaient été rédigées pendant près de vingt ans.
Dans cet ouvrage, Sœur Emmanuelle abordait sans détour des sujets tabous pour l’époque, notamment sa sexualité. Elle y décrivait sa découverte de la masturbation et expliquait comment elle y avait renoncé en entrant dans les ordres : « À partir du moment où j’ai mis les pieds au noviciat, la tentation, restée toujours vivace, ne m’a plus jamais vaincue ».
📚 Postérité Institutionnelle et Littéraire
Pour s’assurer que son œuvre perdure au-delà de sa présence physique, Sœur Emmanuelle a créé des structures solides et a laissé une œuvre écrite prolifique.
Fondation et Associations Humanitaires
Afin de soutenir son œuvre et d’assurer sa relève, Sœur Emmanuelle a fondé plusieurs associations visant à développer des actions humanitaires en Égypte, mais aussi dans d’autres pays comme le Sénégal, le Liban et le Soudan.
- Les Amis de Sœur Emmanuelle (Belgique) : Fondée en 1980.
- ASMAE (Association Sœur Emmanuelle) : Fondée en France en 1985.
- Fondation Sœur Emmanuelle : Créée en 1993, à l’initiative des Amis de Sœur Emmanuelle (Belgique), de l’université catholique de Louvain et de la Katholieke Universiteit Leuven.
La Fondation Sœur Emmanuelle décerne tous les deux ans un prix récompensant une œuvre qui s’inscrit dans la continuité de son action en faveur des femmes, des enfants et des plus défavorisés.
En 2004, à sa demande, l’association humanitaire Les Amis des Enfants (A.D.E) a été créée spécifiquement pour venir en aide aux enfants du Soudan. Cette association bénéficiait du soutien de parrains célèbres, dont les acteurs George Clooney et Monica Bellucci.
Œuvres Écrites par Sœur Emmanuelle
Son rôle d’écrivaine a été essentiel pour transmettre son message et lever des fonds. Parmi ses œuvres personnelles et celles écrites en collaboration, on retrouve :
| Année | Titre de l’Œuvre | Détail ou Collaboration |
|---|---|---|
| 1989/2007 | Chiffonnière avec les chiffonniers | Préface de Jean-Marie Cavada. |
| 1991 | Une vie avec les pauvres | |
| 1995 | Le Paradis, c’est les autres | Collaboration avec Marlène Tuininga. |
| 1999 | Yalla, en avant les jeunes | |
| 2000 | L’Évangile des chiffonniers | Collaboration avec Edmond Blattchen. |
| 2001 | Les Mots du rosaire | |
| 2001 | Richesse de la pauvreté | Collaboration avec Philippe Asso. |
| 2003 | Jésus tel que je le connais | Collaboration avec Marlène Tuininga. |
| 2004 | Vivre, à quoi ça sert ? | Collaboration avec Philippe Asso (réédité seule en 2005). |
| 2005 | Un pauvre a crié, le Seigneur l’écoute | |
| 2005 | La Folie d’Amour. Entretiens avec sœur Emmanuelle | Collaboration avec Sofia Stril-Rever. |
| 2008 | J’ai 100 ans et je voudrais vous dire… | Collaboration avec Jacques Duquesne et Annabelle Cayrol (publié en août). |
| 2008 | Agenda 2009. Une année avec Sœur Emmanuelle | (Publié en août). |
| 2008 | 365 Méditations de Sœur Emmanuelle | (Publié en octobre). |
| 2008 | Je Te Salue Marie | (Publié en octobre). |
| 2008 | Les Confessions d’une religieuse | (Publié le 23 octobre, après son décès). |
| 2008 | Mon testament spirituel : De Sœur Emmanuelle | (Rédigé par Sofia Stril-Rever). |
Hommages Culturels 🎶
L’influence de Sœur Emmanuelle a également touché la sphère artistique :
- Musique : La chanson Yalla, écrite et chantée par Calogero en 2003, lui est dédiée en reconnaissance de son action auprès des enfants d’Égypte. Fabell a également chanté Ma grande sœur Emmanuelle en 2013.
- Théâtre : Le spectacle L’Amour plus fort que la mort ou une Fleur chez les chiffonniers de Pierrette Dupoyet a été créé en son honneur au Festival d’Avignon en 1997.
- Documentaire : Un film documentaire intitulé Sœur Emmanuelle, le cœur et l’esprit, réalisé par Elisabeth Kapnist, a été diffusé sur France 5 en 2007.
⚰️ Les Derniers Jours : Décès et Dernières Volontés
Sœur Emmanuelle est décédée à l’âge de 99 ans, le 20 octobre 2008, à Callian, dans le département du Var en France. Elle vivait dans la Maison de repos des religieuses de Notre-Dame de Sion depuis 1993.
Conformément à ses dernières volontés, elle fut inhumée dans la plus stricte intimité le 22 octobre 2008, et repose au cimetière de Callian.
Néanmoins, un hommage collectif fut rendu à Paris, le même jour, lors d’une messe de requiem tenue en la cathédrale Notre-Dame. Le lendemain, le 23 octobre 2008, une messe commémorative eut lieu à Bruxelles, en la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule. Les textes et les chants de cette cérémonie avaient été choisis par Sœur Emmanuelle elle-même quelques mois auparavant, initialement pour une messe qui devait marquer son centenaire. Le roi Albert II des Belges, son fils cadet, le prince Laurent, et son épouse, la princesse Claire, étaient présents à la cérémonie.
Sœur Emmanuelle reste une figure emblématique dont la vie illustre l’impact profond d’un engagement mené sans compromis auprès des communautés les plus marginalisées du monde. Son héritage, à la fois spirituel, littéraire et humanitaire, continue d’inspirer, symbolisant la force de la conviction face à l’exclusion.
