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Pompéi et le réveil du Vésuve: Les dernières heures de la cité romaine :
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L’Éruption Dévastatrice du Vésuve en 79 Apr. J.-C. : Histoire, Témoignages et Révisions Chronologiques 🌋
L’éruption du Vésuve en 79 apr. J.-C. est sans conteste la plus célèbre des manifestations volcaniques de ce volcan situé en Campanie, Italie. Cet événement majeur de l’Antiquité romaine a non seulement enseveli de nombreuses localités de l’ancienne Campanie, dont les célèbres Pompéi et Herculanum, mais il a également marqué l’histoire par le récit détaillé et unique d’un témoin oculaire, l’administrateur romain Pline le Jeune.
Longtemps estimée au mois d’août par la tradition historiographique, des découvertes archéologiques récentes et des études scientifiques ont remis en question cette datation, suggérant que la catastrophe s’est produite plus tardivement, probablement en octobre.
Contexte Géographique et Historique 🇮🇹
Le Vésuve, un Géant Oublié
Avant la catastrophe de 79, le Vésuve était considéré par les Romains comme un volcan éteint. Sa dernière éruption remontait probablement à 217 av. J.-C.. Les auteurs latins de l’époque décrivaient la montagne comme étant peu élevée et de forme double, mentionnant le « joug vésuvien » ou les « collines du Vésuve ». Cette montagne était alors recouverte d’une végétation luxuriante, de forêts et de vignobles, dont le fruit inondait les pressoirs. Elle était un lieu de prédilection, que Bacchus préférait aux collines de Nysa et que Vénus affectionnait plus encore que Lacédémone.
Ce contraste entre l’aspect splendide de la montagne avant la catastrophe et la désolation qui s’ensuivit fut d’ailleurs l’objet de l’un des Épigrammes de Martial, qui déplora que les flammes aient tout détruit et enseveli sous d’affreux monceaux de cendres.
Les Signes Précurseurs de la Catastrophe
L’éruption fut précédée par une série de séismes qui auraient dû alerter la population, mais qui furent considérés comme des phénomènes banals dans la région.
Un puissant séisme frappa la région autour de la baie de Naples le 5 février 62. Ce tremblement de terre causa des dégâts considérables, notamment à Pompéi, et certains de ces dommages n’avaient pas encore été réparés lors de l’éruption de 79. Sénèque rapporta la mort de 600 moutons causée par un « air vicié » dans les environs de Pompéi, un phénomène que le chercheur Haraldur Sigurðsson a comparé à la mort de moutons en Islande due à des bassins de dioxyde de carbone volcanique. Ceci amène à l’hypothèse que le séisme de 62 était déjà lié à une nouvelle activité du Vésuve.
Un autre séisme, de moindre ampleur, eut lieu en 64. Suétone et Tacite y firent référence, notant qu’il survint pendant que l’empereur Néron se produisait pour la première fois dans un théâtre public à Naples. Néron continua de chanter malgré l’ébranlement, bien que Tacite ait précisé que « quand les spectateurs furent sortis, le théâtre s’écroula ».
La population s’était habituée à ces tremblements de terre. Pline le Jeune écrivit que « on avait ressenti des signes avant-coureurs d’un tremblement de terre, mais sans en être effrayé car c’est chose courante en Campanie ». De petits séismes se produisirent quatre jours avant l’éruption et se multiplièrent durant les quatre jours suivants, mais la population ne reconnut pas ces signaux comme des signes précurseurs d’une éruption imminente.
D’autres signes précédèrent la catastrophe : les puits se tarirent, les eaux de la nappe phréatique étant « pompées » par le volcan. De même, les fontaines étaient vides et les thermes fermés, probablement en raison d’éboulements typiques de la phase précédant l’entrée en activité, entraînant des brèches ou l’effondrement partiel de l’aqueduc.
Le Débat Crucial sur la Date Exacte 🗓️
L’éruption est incontestablement datée de l’an 79, une année établie grâce au compte rendu d’événements notoires du règne de Titus, qui était le seul dirigeant à l’époque et qui alla donner des ordres à Pompéi pour le secours des déplacés. Toutefois, la date précise a fait l’objet d’une réévaluation majeure au fil des siècles.
La Tradition du 24 Août
La date exacte, le 24 août, provient d’un unique document historique: la première lettre que Pline le Jeune adressa à l’historien Tacite. Bien que ce document original soit perdu, il subsiste de nombreuses copies. La plus fiable d’entre elles mentionne nonum kal. septembres, soit neuf jours avant les calendes de septembre, ce qui correspond au 24 août (le 1er septembre entrant dans le calcul romain des neuf jours).
Pendant longtemps, cette date a prévalu, bien qu’une partie des Histoires de Tacite qui aurait pu confirmer la date fournie par Pline ne nous soit pas parvenue.
Les Preuves Archéologiques Contredisent Août
Dès 1797, avec les travaux de Carlo Maria Rosini, la date du 24 août commença à être sérieusement remise en question à la suite de découvertes faites lors des fouilles archéologiques.
Une série de preuves archéologiques suggère que la ville fut ensevelie deux ou trois mois plus tard que la date traditionnellement acceptée:
- Vêtements : Les corps retrouvés sous les cendres portaient des vêtements qui semblaient plus chauds que les légers vêtements d’été portés en août. Des restes de feu de foyer ont également été découverts.
- Aliments : Les fruits frais découverts dans les boutiques, tels que les figues, les mûres, les grenades et les olives, sont typiques du mois d’octobre. Inversement, les fruits d’été, qui auraient été frais en août, étaient déjà retrouvés séchés ou en conserve.
- Vinification : Les vases de fermentation du vin (dolia) étaient scellés. Cette pratique était habituellement réalisée vers la fin du mois d’octobre.
- Numismatique : Une pièce de monnaie trouvée dans la bourse d’une femme ensevelie commémorait la quinzième acclamation de Titus au titre d’imperator (le 8 septembre), ce qui indique qu’elle fut sans doute frappée à la fin de septembre.
L’Analyse Météorologique et les Graffitis Révélateurs
Ces preuves archéologiques en faveur de l’automne ont été renforcées par des études scientifiques sur les régimes climatiques.
En 2007, Rolandi, De Lascio et Stefani ont publié une étude sur la direction des vents à haute altitude (plus de 14 km) dans la région du Vésuve. Ils ont déterminé que :
- De juin à fin août, les vents soufflent fortement de l’ouest.
- Le reste de l’année, les vents soufflent de l’est.
Or, les vents qui soufflèrent lors de l’éruption de 79 produisirent de longs dépôts et venaient de l’est. Les auteurs de l’étude ont conclu que les régimes climatiques étaient incompatibles avec une date en août, la période de transition entre les vents d’ouest et d’est se produisant en septembre, et non en août. Ils rejettent donc la date d’août, suggérant que des copistes du manuscrit original de Pline le Jeune ont pu modifier la date, le mois étant omis dans certains manuscrits médiévaux. Rolandi et ses collaborateurs ont avancé que la date originale devait être a.d. IX kal dec (le 23 novembre) ou a.d. IX kal nov (le 24 octobre), plus conforme aux observations météorologiques.
Cette hypothèse d’une éruption automnale a été fortement corroborée par une découverte majeure en 2018 : Un graffiti réalisé au charbon de bois fut retrouvé lors de fouilles à Pompéi, dans la « maison au jardin ». Cette inscription, attribuée à l’an 79, contient la date XVI K NOV, soit le seizième jour avant les calendes de novembre, ce qui correspond au 17 octobre. Une telle inscription n’aurait pas pu être faite si la ville avait été détruite fin août.
De plus, une autre découverte faite fin 2020 de deux corps intacts a montré que l’un d’eux portait les marques d’une cape en laine, un élément qui pourrait conforter l’hypothèse d’une éruption en automne.
Déroulement et Nature de l’Éruption Plinienne 💥
La Chronologie des Deux Jours Fatals
L’éruption du Vésuve dura deux jours. Selon les reconstitutions, elle commença dans la matinée du jour fatidique (probablement le 24 octobre).
- Jour 1 (Matin/Début d’Après-midi) : C’est en début d’après-midi qu’un appel de détresse parvint à Misène, à environ 32 km du Vésuve. À ce moment, vers 13 heures, le panache éruptif avait déjà atteint une hauteur impressionnante de 30 km. Le panache est décrit par Pline le Jeune comme rappelant la forme d’un arbre, et plus précisément d’un pin parasol.
- Jour 1 (Suite) : La première phase de l’éruption (appelée aujourd’hui éruption plinienne) dura de dix-huit à vingt heures. Elle se caractérisa par une pluie de ponces qui s’accumulèrent, atteignant jusqu’à 2,8 mètres d’épaisseur à Pompéi. Les vents du nord-ouest poussèrent initialement les cendres et les ponces sur Pompéi (au sud-est), épargnant Herculanum (en amont).
- Jour 2 (Nuit et Matinée) : La dynamique changea radicalement. La colonne éruptive verticale, qui projetait 200 000 tonnes de fragments de magma par seconde (libérant une énergie équivalente à 50 000 bombes d’Hiroshima), s’effondra. La phase éruptive devint alors phréato-magmatique (réaction avec l’eau). La colonne s’effondra à six reprises, libérant des coulées pyroclastiques (ou nuées ardentes).
- Les Coulées Pyroclastiques : Ces coulées déferlèrent vers l’ouest et le sud. Elles étaient rapides, denses et extrêmement chaudes. Elles enveloppèrent Pompéi (les déferlantes 4 et 5 étant celles qui auraient détruit la ville) et atteignirent Oplontis et Herculanum. Ces flux abattirent les constructions, brûlèrent ou asphyxièrent la population restante, et modifièrent de manière irréversible le paysage. Elles étaient accompagnées de nouveaux séismes légers et d’un petit tsunami dans la baie de Naples.
- Fin de l’Éruption : Dans la soirée du second jour, l’activité cessa, laissant derrière elle une brumasse à travers laquelle le soleil brillait faiblement.
L’Indice d’Explosivité Volcanique (VEI)
L’éruption du Vésuve en 79 est classée avec un Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) estimé à 5. Bien que dévastatrice pour les populations humaines, il est à noter que ce ne fut pas la plus violente éruption connue du Vésuve, celle de 1700 av. J.-C. ayant atteint un VEI de 6.
Les déferlantes pyroclastiques laissent des traces caractéristiques, reconnaissables par la formation de dunes et une stratification oblique, des caractéristiques non produites par de simples retombées volcaniques.
Les Récits de Pline le Jeune : Témoignage Oculaire Unique 📜
Le seul compte rendu détaillé de l’événement nous vient de Pline le Jeune, alors âgé de 18 ans. Il rédigea deux lettres adressées à l’historien Tacite. Ces lettres décrivent à la fois les actions de son oncle, Pline l’Ancien (rapportées par des témoins), et ses propres observations depuis Misène.
L’Observation depuis Misène
Pline le Jeune et sa mère virent la première activité volcanique depuis Misène, située à environ 35 km du volcan. Ils observèrent une nuée s’élever, sans savoir initialement qu’il s’agissait du Vésuve.
Pline le Jeune décrit la nuée ainsi :
« Une nuée donc apparaissait, qui par son aspect et sa forme rappelait un arbre et plus précisément un pin. En effet, dressée tel un tronc svelte, elle semblait étendre ses rameaux […] elle devenait évanescente, s’élargissant, très blanche ici, ailleurs poussiéreuse et souillée par la terre et la cendre qu’elle avait soulevées. »
Après le départ de son oncle pour la mission de sauvetage, Pline le Jeune poursuivit ses activités courantes. Cependant, les secousses devinrent si violentes la nuit suivante qu’il sortit avec sa mère dans la cour.
Au petit matin, la population de Misène commença à fuir. Pline le Jeune nota alors un autre phénomène inquiétant : « On voyait d’autre part la mer retirée et comme tenue à l’écart du rivage par les secousses de la terre », un signe évident de tsunami.
Bien que le jour fût levé, une nuit « plus épaisse qu’aucune autre » régnait, même si elle était atténuée par « un grand nombre de feux et de diverses lumières ». Cette nuée sombre était percée de traînées de flammes que Pline compara à des éclairs, mais « bien plus grands ». La cendre devint si dense et abondante qu’il fallait se secouer pour éviter d’être enseveli ou écrasé sous son poids.
Finalement, la cendre cessa de tomber, le soleil réapparut (jaunâtre comme lors d’éclipses), et tout le paysage fut recouvert d’une cendre abondante semblable à une couche de neige. Les dommages à Misène causés par les séismes et le tsunami ne furent pas assez graves pour empêcher Pline et sa mère de rentrer chez eux. Fait curieux, Pline le Jeune ne mentionne ni Pompéi ni Herculanum dans ses lettres.
Le Départ Héroïque et la Mort de Pline l’Ancien
Pline l’Ancien, l’oncle de Pline le Jeune, commandait la flotte romaine à Misène. Initialement, il décida d’étudier le phénomène de près dans un bateau léger. Cependant, à sa sortie, il reçut une demande de secours d’une amie, Rectina. Pline l’Ancien ordonna alors le lancement immédiat de quadrirèmes pour évacuer la population de la côte et monta lui-même à bord de l’une d’elles.
Sa tentative de sauvetage fut vite compliquée : à l’approche du rivage, les bateaux subissaient une pluie dense de cendres chaudes, de pierre ponce et de cailloux. Un bas-fond et des rochers effondrés obstruaient le chemin. Pline ordonna alors de poursuivre la route jusqu’à la maison de Pomponianus (Pomponien) à Stabies, située à environ 4,5 km de Pompéi.
Le même vent du large qui amena le bateau de Pline empêchait Pomponianus, qui avait déjà chargé ses propres bateaux, de prendre le large. Pline tenta de rassurer le groupe, attribuant les lueurs de flammes qu’ils voyaient sur la montagne à la combustion de foyers et de villas abandonnées.
Le groupe finit par quitter le bâtiment à cause de l’amas croissant de matière (probablement des éjectas) qui menaçait de bloquer toute issue. Ils décidèrent de s’éloigner en se couvrant la tête d’un oreiller pour se protéger de la pluie de fragments de pierre ponce. Arrivé au rivage, le vent n’avait toujours pas changé de direction.
Pline l’Ancien y trouva la mort. Son neveu émit l’hypothèse que la mort était due à la faiblesse de ses poumons et au passage d’un nuage de gaz sulfureux. Cependant, des analyses modernes suggèrent une cause différente : Stabies se trouvant à 16 km de la cheminée volcanique, et ses compagnons n’ayant apparemment pas été incommodés, il est plus probable que l’oncle corpulent soit mort d’une autre cause, telle qu’une crise cardiaque, due à l’effort et au stress. Son corps fut retrouvé intact le lendemain.
Tragédie Humaine et Bilan des Victimes 💀
Le nombre de citoyens morts dans la région de Pompéi et d’Herculanum sous les nuées ardentes est estimé à environ 3 000.
Pompéi sous les Ponceuses et les Déferlantes
À Pompéi, les restes de 1 044 corps dans les dépôts de ponces et pyroclastiques, ainsi que les os épars de 100 autres corps, avaient été recueillis en 2003.
Les victimes pompéiennes ont péri de deux manières principales:
- Par Éboulis (38% des morts) : Ces victimes se trouvaient majoritairement à l’intérieur des bâtiments, tuées par l’effondrement des toits. Un mètre cube des débris pyroclastiques pèse en effet plus d’une demi-tonne. Un nombre plus faible de victimes à l’extérieur furent tuées par la chute d’ardoises ou par les gros fragments de roche projetés. Ces résultats contrastent fortement avec l’expérience moderne des éruptions explosives, où seulement 4 % des victimes sont tuées par les pluies de cendres.
- Par Coulées Pyroclastiques (62% des morts) : Ces victimes moururent d’asphyxie due à la forte teneur de l’atmosphère en cendres, ou à la suite d’un traumatisme physique causé par l’énergie cinétique de la déferlante.
L’étude des moulages de victimes a permis de déterminer la cause et la nature de leur mort. La surinterprétation des positions contractées comme des postures de protection contre la chaleur est contredite par la thanatologie moderne. Les victimes sont généralement figées dans une posture naturelle (73 %) ou de sommeil (27 %) en raison du spasme cadavérique (rigor mortis immédiat). Ce spasme est la conséquence d’un choc thermique à près de 300 °C. Elles présentent souvent une contraction des membres (76 %) ou l’« attitude pugilitique » (64 %), qui correspond à un réflexe nociceptif de flexion (position du boxeur). L’examen des squelettes de Pompéi permet d’exclure les brûlures comme cause majeure de la mortalité.
Herculanum : Asphyxie par Choc Thermique
Herculanum, bien que plus proche du cratère, fut initialement épargnée par les pluies de téphras grâce à la direction du vent. Cependant, la ville fut ensevelie sous 23 mètres de matière apportée par les déferlantes pyroclastiques.
La quasi-totalité des morts connus d’Herculanum fut tuée par les déferlantes. Les victimes, dont environ 332 corps ont été découverts (300 sous des voûtes dans les années 1980), présentent des signes d’une chaleur extrême.
Les flux pyroclastiques, dont la température oscillait entre 300 et 500 °C, ont provoqué une mort par choc thermique chez toutes les victimes surprises par la première déferlante. Bien que certaines aient été en partie carbonisées par des déferlantes postérieures et plus chaudes, la mort n’a pas été immédiate : les restes présentent des signes d’agonie.
Les voûtes où les corps furent découverts étaient fort probablement des remises à bateaux. La concentration des restes (trois personnes par mètre carré) et l’absence de bateaux indiquent que ces derniers ont pu servir à la fuite précoce d’une partie de la population. Les fouilles n’ayant couvert que 85 mètres de rivage, les morts restant à exhumer pourraient se compter par milliers.
Les Figures Illustres
Outre Pline l’Ancien, les sources mentionnent d’autres nobles victimes connues, notamment Agrippa, fils de la princesse juive Drusilla et du procureur Antonius Felix, ainsi que son épouse.
Toutefois, les tremblements de terre des années précédentes avaient endommagé à plusieurs reprises les villas des familles patriciennes riches, incitant beaucoup de ces familiae à déménager vers des régions moins sismogènes. Leurs propriétés avaient été vendues à de nouveaux riches, souvent des esclaves affranchis ayant fait fortune dans le commerce, l’agriculture ou des activités diverses.
Transformation du Paysage 🏞️
Le Contraste Antérieur et Postérieur
Avant l’éruption de 79, le Vésuve, bien que déjà reconstruit à l’intérieur de la caldeira par des éruptions modérées (après l’éruption plinienne d’Avellino), était perçu comme une montagne aux vignobles luxuriants.
L’éruption détruisit les forêts, les vignobles et toute la végétation qui recouvrait la partie touchée du Vésuve. Le contraste entre cet aspect idyllique antérieur et la désolation post-catastrophe fut frappant.
L’épigramme XLIV du Livre IV de Martial capture cette perte :
« Le voilà, ce Vésuve jadis ombragé de pampres verts dont le fruit inondait nos pressoirs de son jus délectable. Les voilà ces coteaux que Bacchus, préférait aux collines de Nysa : naguère, sur ce mont, les Satyres formaient des danses légères. C’était la demeure de Vénus, qui l’affectionnait plus encore que Lacédémone : Hercule avait par son nom illustré ces lieux. Les flammes ont tout détruit, tout enseveli sous d’affreux monceaux de cendres : les dieux voudraient que leur puissance ne fût pas allée si loin. »
Postérité du Vésuve
Après l’événement de 79, le Vésuve connut de nombreuses périodes d’activité et de repos. Des coulées de lave eurent lieu entre 787 et 1139 .
Le volcan entra ensuite dans un long repos de près de cinq siècles, durant lequel il se recouvrit à nouveau de jardins et de vignes, l’intérieur même du cratère se couvrant d’arbustes. Son activité reprit de 1631 jusqu’en 1944, date à laquelle elle a cessé depuis.
