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27 juillet 1890 : Suicide de Vincent Van Gogh

Posted on juillet 26, 2025juillet 27, 2025 By Lordkelvin765@gmail.com Aucun commentaire sur 27 juillet 1890 : Suicide de Vincent Van Gogh

Vincent van Gogh : Génie Tourmenté et Pionnier de l’Art Moderne 🎨✨

Vincent van Gogh, dont le nom néerlandais se prononce /ˈvɪnsɛnt vɑŋ ˈɣɔx/, est sans conteste l’une des figures les plus emblématiques et influentes de l’histoire de l’art. Né aux Pays-Bas le 30 mars 1853 et décédé en France le 29 juillet 1890, à seulement 37 ans, ce peintre et dessinateur néerlandais a laissé derrière lui une œuvre colossale et avant-gardiste. Son art, imprégné de naturalisme et inspiré par des mouvements tels que l’impressionnisme et le pointillisme, a ouvert la voie aux courants majeurs du XXe siècle que sont le fauvisme et l’expressionnisme. Aujourd’hui, il est universellement reconnu comme l’un des plus grands artistes de tous les temps.

Son parcours de vie, jalonné de recherches artistiques intenses et de crises psychologiques profondes, a indéniablement marqué son œuvre, lui conférant une puissance expressive unique. Son héritage ne se limite pas à ses plus de 2 000 toiles et dessins, mais inclut également une correspondance abondante, composée de plus de 800 lettres, qui offre une plongée intime dans son esprit créatif et tourmenté.

Les Premières Années : De Groot-Zundert à la Quête de Sens 🛤️

Origines et Famille 👨‍👩‍👧‍👦

Vincent Willem van Gogh voit le jour le 30 mars 1853 dans le village de Groot-Zundert, situé près de Bréda, dans le sud des Pays-Bas. Il est le fils aîné d’une fratrie de six enfants. Son père, Theodorus van Gogh, était pasteur de l’Église réformée néerlandaise, une vocation traditionnelle dans la famille, tout comme le commerce de l’art. Sa mère, Anna Cornelia Carbentus, était la fille d’un relieur de la cour du Duché de Brabant. Un fait poignant de sa naissance est qu’il porte les mêmes prénoms que son frère aîné, mort-né exactement un an plus tôt, le 30 mars 1852.

La famille Van Gogh était issue de l’ancienne bourgeoisie, notable dès les XVIe et XVIIe siècles. Plusieurs oncles paternels ont joué un rôle significatif dans la vie de Vincent : Hendrik Vincent van Gogh, dit « Hein », était marchand d’art à Bruxelles ; Johannes van Gogh, « Jan », était amiral et l’accueillit à Amsterdam ; Cornelis Marinus van Gogh, « Cor », était également marchand d’art. Son parrain, Vincent van Gogh, « Cent », s’était même associé à la prestigieuse chaîne de galeries Goupil & Cie. Le jeune Vincent grandit dans un foyer à l’ambiance modeste et laborieuse, ce qui le marque profondément, le décrivant comme un enfant sérieux, silencieux et pensif.

Éducation et Premiers Contacts avec le Monde du Travail 📚

En janvier 1861, Vincent intègre l’école de Zundert. Cependant, dès la fin de cette année, il est retiré de l’école, et une gouvernante, Anna Birnie, est embauchée pour lui enseigner, ainsi qu’à sa sœur Anna, notamment le dessin. Ses premiers essais de dessin sont réalisés alors qu’il fréquente l’internat de Jan Provily à Zevenbergen, où il apprend également le français, l’anglais et l’allemand. Par la suite, il étudie au collège Guillaume II à Tilbourg, sous la houlette du peintre Constant Cornelis Huijsmans, son professeur de dessin. Cet éloignement de sa famille lui est difficile, et il quitte brusquement l’établissement en mars 1868 pour retourner chez ses parents.

À l’âge de 16 ans, le 30 juillet 1869, Vincent débute un apprentissage chez Goupil & Cie à La Haye, une filiale fondée par son oncle Hein. Cette firme internationale était spécialisée dans la vente de tableaux, dessins et reproductions. Il y réussit, gagnant à 20 ans plus que son père. Cependant, il vit une déception amoureuse qui le conduit à s’isoler et à développer un intérêt fervent pour la religion, un zèle qui inquiète sa famille. En mai 1875, ses proches l’envoient au siège principal de Goupil & Cie à Paris. C’est là qu’il est profondément choqué par la commercialisation de l’art, qu’il refuse de voir comme une simple marchandise. Cette conviction lui coûte son poste, et il est licencié le 1er avril 1876.

La Vocation Spirituelle et les Années de Préparation Artistique 🙏🎨

Prédicateur Laïc et l’Expérience du Borinage ⛏️

Après son licenciement, Van Gogh se sent une vocation spirituelle et religieuse. Il retourne en Angleterre où il travaille bénévolement comme professeur suppléant, puis comme assistant dans une église congrégationaliste, et rêve de « prêcher l’Évangile partout ». Il prononce son premier sermon à la Wesleyan Methodist Church à Richmond à la fin d’octobre 1876. Son comportement ascétique, se nourrissant avec parcimonie, marque cette période.

Soutenue par sa famille, son aspiration à devenir pasteur le mène à Amsterdam en mai 1877, où il séjourne chez son oncle Jan, l’amiral. Il se prépare alors à l’université et étudie la théologie avec son oncle Johannes Stricker, un théologien respecté. Cependant, il échoue à ses examens. Après un nouveau séjour familial à Etten, il suit des cours à l’école protestante de Laeken, près de Bruxelles, mais échoue encore et abandonne ses études pour devenir prédicateur laïc.

C’est au début de décembre 1878 qu’il obtient une mission d’évangéliste en Belgique, auprès des mineurs de charbon du Borinage. Il s’y installe, d’abord à Pâturages, puis à Wasmes et Cuesmes, et décide de vivre dans des conditions similaires à celles des mineurs qu’il sert, allant jusqu’à dormir sur la paille dans une petite hutte. Il se dévoue entièrement aux mineurs et à leurs familles, descendant même dans un puits de mine à 700 mètres de profondeur et sauvant un mineur lors d’un coup de grisou.

Cependant, ses activités de pasteur ouvrier, perçues comme celles d’un « meneur », sont désapprouvées, et il est contraint d’abandonner sa mission, suspendue par le comité d’évangélisation. Cette expérience de la misère humaine le marque profondément et imprègnera une partie de son œuvre future. Il retourne à Etten, où une période de désœuvrement et de tensions avec son père, qui envisage même de le faire admettre à l’asile de Geel, précède une dispute majeure avec Theo, les privant de communication pendant près d’un an.

Les Débuts de l’Artiste : Bruxelles, Etten, La Haye ✍️

À l’approche de 1880, Vincent van Gogh se tourne résolument vers la peinture. En octobre 1880, il part pour Bruxelles et s’inscrit le 15 novembre à l’Académie royale des beaux-arts, sur les conseils du peintre Willem Roelofs. Il a l’opportunité de travailler dans l’atelier du peintre Anthon van Rappard. À partir du 1er février 1881, son frère Theo, devenu gérant de la succursale de Goupil & Cie sur le boulevard Montmartre, décide de subvenir à ses besoins. Vincent est alors presque âgé de 28 ans.

Fin avril 1881, Van Gogh revient à la maison familiale à Etten. Il se consacre à la lecture et à l’étude de figures. C’est à cette période qu’il s’éprend de Kee Vos, la fille de son oncle Stricker, une veuve récente. Malgré son refus catégorique, Vincent insiste, créant une atmosphère de plus en plus tendue au sein de sa famille.

À la suite d’une violente dispute avec son père, il quitte Etten pour La Haye en décembre 1881, où il s’installe dans un modeste atelier. Il prend des leçons de peinture auprès de son cousin par alliance, Anton Mauve, et s’exerce principalement à l’aquarelle et à l’étude de la perspective. C’est à La Haye qu’il rencontre Sien Hoornik, une ancienne prostituée, qui devient son modèle. En 1882, son oncle Cornelis Marinus lui commande des dessins de La Haye, mais les résultats ne sont pas à la hauteur de ses attentes. Une hospitalisation pour une maladie vénérienne en juin 1882 lui permet de se réconcilier avec ses parents.

À sa sortie de l’hôpital, il s’installe dans un atelier plus grand avec Sien Hoornik et ses deux enfants. L’été 1882 marque le début de sa peinture à l’huile. Cette période est décisive pour son art, lui permettant de s’y consacrer pleinement et de rompre avec les conventions morales de son milieu social. Ses nombreuses lectures, incluant Honoré de Balzac, Victor Hugo, Émile Zola et Charles Dickens, enrichissent sa vision du monde et renforcent ses convictions sociales. Il exprime ses réflexions sur des peintres qu’il admire, comme Daumier et Jean-François Millet. Il réalise de nombreux tableaux et dessins, envoyant ses œuvres à Theo et correspondant avec Anthon van Rappard. Bien qu’il se tourne vers des compositions plus élaborées basées sur le dessin à partir du printemps 1883, la plupart sont détruites par Vincent lui-même, jugées manquer de nervosité et de fraîcheur par Theo. Sa relation avec Sien Hoornik prend fin en août 1883.

L’Évolution Artistique : Des Pays-Bas à la France 🇫🇷🇳🇱

La Période Sombre des Pays-Bas : Drenthe et Nuenen 🥔

De septembre à décembre 1883, Vincent séjourne en solitaire dans la province de Drenthe, au nord des Pays-Bas. Il s’y acharne à sa peinture, qu’il considère comme le seul remède à son profond sentiment de détresse. La solitude et le temps pluvieux, combinés aux difficultés financières de Theo, le décident à rejoindre sa famille à Nuenen, dans le presbytère paternel.

À Nuenen, Vincent bénéficie d’un petit atelier aménagé dans la maison familiale. C’est là que son travail s’affirme définitivement. Il y réalise des séries de tableaux sur des thèmes variés, notamment les tisserands, et des études puissantes à la pierre noire de paysans au travail. Sa palette est sombre et ses coups de brosse expressifs, confirmant sa force de dessinateur et de peintre. Theo propose de ne plus lui verser de pension mais d’acheter directement ses tableaux, dans l’espoir de les vendre. Vincent continue de peindre avec Van Rappard et donne des cours de peinture à des amateurs. En mai 1884, il loue un atelier plus grand.

C’est à Nuenen que Van Gogh tombe amoureux pour la troisième fois, entamant une relation avec sa voisine, Margot Begemann, une relation désapprouvée par leurs familles. Margot tente de se suicider, et sa convalescence se déroule à Utrecht. Le 26 mars 1885, son père meurt d’une crise cardiaque. Suite à ses relations difficiles avec son entourage, sa sœur lui demande de quitter le presbytère, et il s’installe dans son atelier entre avril et mai 1885.

Durant son séjour à Nuenen, il travaille sur une série de peintures destinées à décorer la salle à manger d’un ami à Eindhoven. Il s’intéresse aux artistes de l’école de La Haye, influencés par la peinture réaliste de l’école de Barbizon. Il mentionne des artistes comme Johan Hendrik Weissenbruch et Bernard Blommers dans ses lettres, et fait également des remarques sur les œuvres de Rembrandt et Frans Hals. En 1885, année de la publication de Germinal d’Émile Zola, Van Gogh peint Les Mangeurs de pommes de terre, une œuvre qui, comme le roman, expose la vie de la classe populaire. Après Nuenen, Van Gogh opère une transition du réalisme sombre vers le colorisme, sa palette devenant plus claire et plus colorée, avec des coups de pinceaux plus nets.

Anvers : Lumière, Japonisme et Autoportraits 🌟

En novembre 1885, Van Gogh se rend à Anvers. Il y est impressionné par les peintures de Rubens et découvre les estampes japonaises, qu’il commence à collectionner. C’est également dans la capitale flamande qu’il inaugure sa célèbre série d’autoportraits. Il suit divers cours de dessin et réalise des études de nus. L’idée de s’installer à Paris lui plaît, où il compte étudier à l’atelier de Fernand Cormon et loger chez Theo pour des raisons économiques. En février 1886, il débarque à Paris.

Paris : Le Tournant Impressionniste et Néo-Impressionniste ✨

Début mars 1886, Vincent rejoint Theo à Montmartre, avide de découvrir les nouveautés de la peinture impressionniste. Theo est alors gérant de la galerie Boussod, Valadon & Cie (successeurs de Goupil & Cie). C’est à Paris que Van Gogh comprend que la connaissance du milieu artistique est essentielle pour renouveler sa vision. Il découvre la dernière exposition impressionniste et se prépare à la première rétrospective de Millet en 1887. Il visite également d’autres expositions, dont celle de la galerie Georges Petit présentant des toiles d’Auguste Renoir et Claude Monet.

À Paris, entre 1886 et 1887, Van Gogh fréquente l’Académie du peintre Cormon, où il rencontre des artistes qui marqueront son parcours : Henri de Toulouse-Lautrec, Louis Anquetin, Émile Bernard et John Peter Russell (qui réalisera son portrait). Grâce à Theo, il se lie également avec presque tous les impressionnistes, en particulier Georges Seurat et Camille Pissarro, ainsi que Paul Gauguin. Chez le père Tanguy, il se lie d’amitié avec Paul Signac.

Sous l’influence des estampes japonaises, ses compositions gagnent en liberté et en aisance, et il expérimente la technique de l’aplat coloré. Pissarro l’initie aux théories nouvelles sur la lumière et au traitement divisionniste des tons. Sa palette s’enrichit alors de couleurs vives, et sa touche s’anime et se fragmente, notamment grâce à son travail avec Signac en 1887.

Exalté par le climat artistique parisien, Van Gogh progresse rapidement dans son renouvellement artistique en fréquentant les peintres les plus anticonformistes de l’époque. Il s’essaie au néo-impressionnisme avec Signac et Pissarro, explore les profondeurs psychologiques du portrait avec Toulouse-Lautrec, et s’informe du cloisonnisme auprès d’Anquetin et Bernard. Il admire également les toiles exotiques de Gauguin réalisées en Martinique. Régénéré par cette modernité, il est prêt à réaliser son rêve méditerranéen, en quête de la lumière éclatante de la Provence, qui met en valeur les couleurs pures de la nature, qu’il avait déjà étudiées dans sa collection d’estampes japonaises. Bien que cette période soit très fertile artistiquement, orientant son art vers l’impressionnisme, l’absinthe et la fatigue aggravent son état mental. Il quitte Paris le 19 février 1888.

La Créativité en Provence : Arles et Saint-Rémy-de-Provence ☀️🖼️

Arles : La Maison Jaune et le Rêve d’une Communauté d’Artistes 🏘️

Le 20 février 1888, Van Gogh s’installe à Arles. Malgré l’arrivée sous un temps neigeux, la découverte de la lumière provençale ouvre une nouvelle page de son œuvre. Il commence sa production arlésienne dès le 22 février, parcourant la région à pied pour peindre paysages, scènes de moissons et portraits. Trois de ses premières toiles sont présentées à la 4e exposition annuelle de la Société des artistes indépendants. Il rencontre les peintres américains Dodge MacKnight et Eugène Boch, dont il fait un portrait.

C’est à Arles qu’il relance l’idée de réaliser des séries de tableaux. Au printemps 1888, il crée une série sur les vergers fleurissants, souvent sous forme de triptyques, ainsi qu’une série de portraits, notamment celle de la famille Roulin. La première série des tournesols, une de ses œuvres les plus emblématiques, date également de cette époque.

Vincent, qui habite la « maison jaune » qu’il loue et envisage d’en faire son atelier, rêve d’y établir une communauté d’artistes. Dans cet espoir, Paul Gauguin vient le rejoindre le 23 octobre 1888, et ils commencent à travailler ensemble, notamment sur la série des Alyscamps. Cependant, la tension et l’exaltation permanentes de leur démarche créatrice débouchent sur un grave conflit.

Le 23 décembre 1888, à la suite d’une dispute particulièrement violente avec Gauguin, Van Gogh est retrouvé dans son lit avec l’oreille gauche tranchée. Plusieurs théories tentent d’expliquer cet incident. La thèse classique, basée sur le témoignage de Gauguin, soutient que Van Gogh le menaçait avec un rasoir, puis, dans un accès de délire, se coupa l’oreille lui-même avant de l’offrir à une employée du bordel. Différents diagnostics sont avancés pour expliquer cet accès de folie.

Le lendemain, il est admis à l’hôpital d’Arles et soigné par le docteur Rey, dont il peindra le portrait. Theo, inquiet, lui rend visite avant de retourner à Paris avec Gauguin. Une pétition, signée par une trentaine de personnes, demande l’internement ou l’expulsion de Van Gogh d’Arles en raison de troubles à l’ordre public. Suite à de nouvelles crises, il est interné d’office à l’hôpital d’Arles en mars 1889. Malgré l’échec de son projet d’atelier, il maintient un lien constant avec le milieu artistique parisien par sa correspondance avec Theo, Émile Bernard et Gauguin.

Saint-Rémy-de-Provence : Productivité malgré la Détresse 🌌

Le 8 mai 1889, Van Gogh quitte Arles pour entrer volontairement à l’asile d’aliénés Saint-Paul-de-Mausole, dirigé par le médecin Théophile Peyron, à Saint-Rémy-de-Provence. Il y reste un an et subit trois crises majeures durant cette période.

Malgré son état de santé fragile, Van Gogh est d’une productivité remarquable, ne cessant de peindre que pendant ses crises. Une pièce au rez-de-chaussée de l’asile lui sert d’atelier. Il continue d’envoyer ses tableaux à Theo, et deux de ses œuvres sont exposées à la 5e exposition annuelle de la Société des artistes indépendants à Paris. Parmi les premières toiles de cette période, on compte Les Iris. Les peintures de Saint-Rémy sont souvent caractérisées par des remous et des spirales. Il peint également ce qu’il voit de sa fenêtre, notamment une grande série de champs de blé.

Sa notoriété commence à grandir : en janvier 1890, un article d’Albert Aurier dans le Mercure de France souligne l’importance de ses recherches, et un mois plus tard, la peintre Anna Boch acquiert l’un de ses tableaux, La Vigne rouge, pour 400 francs. Theo, sur les recommandations de Pissarro, rencontre le docteur Paul Gachet et encourage Vincent à quitter l’asile pour se rapprocher de lui à Auvers-sur-Oise. Vincent quitte l’asile le 19 mai 1890. Le 31 janvier 1890, le fils de Theo naît, prénommé Vincent, et Van Gogh en est le parrain. La maladie du nouveau-né, bien que bénigne, plonge Vincent dans la tristesse et le découragement.

Les Derniers Jours : Auvers-sur-Oise et la Fin Tragique 🕊️

Sous la Protection du Docteur Gachet 👨‍⚕️

Après une brève visite à Theo à Paris, Van Gogh s’installe à Auvers-sur-Oise, une commune rurale du Vexin français, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Paris. Cette ville était déjà prisée des peintres paysagistes et impressionnistes. Il y passe les 70 derniers jours de sa vie, du 20 mai au 29 juillet 1890. Le docteur Paul Gachet, ami de Cézanne et des impressionnistes, et lui-même peintre amateur, s’engage à prendre soin de lui à la demande de Theo. Van Gogh loue une petite chambre à l’auberge Ravoux.

Auvers-sur-Oise marque l’apogée de sa maîtrise artistique. Il y dépeint la vie paysanne et l’architecture locale. Des articles élogieux paraissent dans la presse parisienne, bruxelloise et néerlandaise, signe important de sa reconnaissance croissante dans le milieu artistique. Grâce aux soins du docteur Gachet, son activité est intense : il peint 74 tableaux, réalise 45 dessins et une gravure. Cependant, Theo, dont la maladie perdure, lui fait part de ses inquiétudes pour son travail et pour le petit Vincent Willem, malade, et exprime son désir de retourner aux Pays-Bas.

Le Dénouement : Suicide ou Accident ? 🤔

L’instabilité mentale de Vincent van Gogh reprend vers la fin juillet 1890. Le dimanche 27 juillet 1890, après avoir peint son ultime toile, Racines d’arbres, il se tire un coup de revolver dans la poitrine. De retour à l’auberge Ravoux, il monte dans sa chambre. L’aubergiste, Arthur Ravoux, le découvre blessé et fait venir les docteurs Jean-Baptiste Mazery et Gachet. Une opération chirurgicale est jugée impossible. Theo est prévenu et arrive au chevet de son frère. Vincent van Gogh décède le 29 juillet, à 1h30 du matin, à l’âge de 37 ans.

Theo, souffrant de syphilis et de complications neurologiques, est hospitalisé en octobre 1890 et meurt le 25 janvier 1891, à 34 ans. Les deux frères reposent tous deux au cimetière d’Auvers-sur-Oise, le corps de Theo ayant été transféré en 1914 par Johanna van Gogh-Bonger, la femme de Theo.

En 2011, une hypothèse alternative sur la mort de Vincent van Gogh a été avancée par Steven Naifeh et Gregory White Smith, suggérant que Vincent aurait été victime accidentelle d’une balle tirée par René Secrétan, un jeune homme de 16 ans, et qu’il aurait endossé la responsabilité pour le protéger. Cette thèse s’appuie sur des rumeurs, des témoignages tardifs et l’analyse de l’impact de la balle. Cependant, un chercheur, Wouter van der Veen, a publié en 2020 une analyse de la dernière journée de Van Gogh, de son dernier tableau et de ses derniers écrits, corroborant la thèse du suicide.

L’Héritage Artistique de Van Gogh 🌠

Style et Technique Innovante 🖌️

Van Gogh a travaillé sans relâche pour perfectionner son dessin et sa peinture. Il a étudié et copié des manuels, comme le Cours de dessin de Charles Bargue. Son style, caractérisé par son usage audacieux des couleurs et ses touches de pinceaux distinctives, a eu une influence majeure sur l’art du XXe siècle. Son œuvre reflète son expérience de la vie quotidienne et porte la marque de sa personnalité tourmentée. Il a créé des œuvres emblématiques telles que Les Mangeurs de pommes de terre (1885), La Chambre de Van Gogh à Arles (1888), Les Tournesols (1888-1889), Autoportrait à l’oreille bandée (1889), La Nuit étoilée (1889), et L’Église d’Auvers-sur-Oise (1890).

Son art a constamment évolué. Il s’est intéressé aux estampes japonaises et aux gravures anglaises, réalisant des reproductions auxquelles il ajoutait sa touche artistique originale. Il a créé plusieurs séries de tableaux, notamment des autoportraits et Les Tournesols. Il accordait une importance particulière aux tableaux nocturnes, convaincu que « la nuit est bien plus vivante et richement colorée que le jour ». Sa technique se distingue par l’application de couleurs en touches épaisses, sans mélange sur la palette, se fondant à distance dans l’œil du spectateur.

Bien qu’il ait parfois détruit des œuvres qu’il jugeait imparfaites, comme certains dessins ou grandes peintures de Nuenen, il a rapidement compris l’importance des séries pour affiner son art et exprimer ses émotions profondes. Il a ainsi réalisé des séries sur les fleurs, les champs de blé, les vergers fleurissants, les portraits de la famille Roulin, et les semeurs.

La période de Saint-Rémy est marquée par des peintures aux tourbillons et spirales, dont la luminosité a été montrée conforme au modèle statistique de turbulence de Kolmogorov. Des études ont révélé qu’il basait ses œuvres sur la réalité, comme le tableau Maison sous un ciel nocturne, où l’étoile visible a été identifiée comme Vénus.

Van Gogh s’est peint 37 fois au cours de sa carrière. Ses autoportraits, souvent de petites dimensions, lui servaient d’expérimentations techniques et reflétaient l’évolution de ses choix et ambitions artistiques. Après l’incident de l’oreille, tous ses autoportraits réalisés à Saint-Rémy-de-Provence montrent son visage de gauche, côté opposé de l’oreille mutilée. Fait notable, il n’a peint aucun autoportrait durant les deux derniers mois de sa vie à Auvers-sur-Oise.

Le japonisme a fasciné Van Gogh dès son séjour à Nuenen. Les maîtres japonais comme Hokusai et Hiroshige l’ont profondément inspiré. Il a acheté ses premières reproductions à Anvers et a partagé cette passion avec Theo, accumulant plus de 400 œuvres japonaises. À Paris, il a réalisé plusieurs copies de crépons japonais, comme La Courtisane et Pruniers en fleurs (d’après Hiroshige). Il a également décoré le fond du portrait du père Tanguy avec des estampes japonaises. L’art japonais lui a notamment donné une justification pour délimiter les plans et les objets par du noir, une couleur que les impressionnistes tendaient à bannir. Il confia à son frère que tout son travail était « un peu basé sur la japonaiserie ». Cette fascination ne l’a jamais quitté, et même à la fin de sa vie, il cherchait à rencontrer des peintres français inspirés par le Japon.

Van Gogh aimait aussi contempler et réaliser des copies d’œuvres d’autres maîtres. Pendant sa période à Saint-Rémy-de-Provence, il a copié des lithographies et interprété des tableaux à l’huile d’après Delacroix, Rembrandt et Jean-François Millet. Ces copies, souvent de scènes religieuses ou de travailleurs des champs, lui permettaient de poursuivre son travail sans modèle lorsqu’il était confiné à l’asile. Il considérait le sujet comme un point de départ, l’interprétation de l’artiste étant la contribution principale. Ses copies, comme Le Semeur d’après Millet, montrent l’apport de ses couleurs intenses et de ses coups de pinceaux personnels, affirmant sa propre personnalité artistique.

Un Précurseur des Mouvements Modernes 💥

Van Gogh a expérimenté plusieurs styles avant de créer le sien, convaincu que la peinture pouvait exprimer l’émotion plutôt qu’imiter la réalité. Il a découvert l’impressionnisme à Paris, adoptant la peinture claire sans renoncer aux contours de ses figures. Il est considéré comme une figure majeure du postimpressionnisme, aux côtés de Gauguin et Cézanne, tous influencés par l’impressionnisme mais cherchant à le dépasser. Le postimpressionnisme englobe diverses tendances novatrices, dont le néo-impressionnisme et le symbolisme, partageant le refus du naturalisme et la volonté de transmettre davantage à travers la peinture. Van Gogh cherchait à exprimer ses sentiments, la tristesse, l’extrême solitude, et ce qu’il percevait de sain et fortifiant dans la campagne.

Son art a directement influencé la peinture ultérieure et plus moderne, en particulier l’expressionnisme et le fauvisme. Les prémices de l’expressionnisme apparaissent dans les deux dernières décennies du XIXe siècle, avec Van Gogh comme précurseur dès fin 1887. L’arrivée à Arles en 1888 et le choc de la lumière méridionale le poussent à la conquête de la couleur, comme en témoignent La Nuit étoilée ou Les Oliviers. Par la dramatisation des scènes et la simplification, voire la caricature, il annonce l’expressionnisme, où les peintres exposent la misère physique et morale. Des artistes comme Ernst Ludwig Kirchner et Oskar Kokoschka se sont inspirés de sa technique, notamment les coups de pinceau brutaux laissant des traces empâtées. Van Gogh se permettait de modifier les couleurs naturelles pour favoriser l’expression de ses sujets, se décrivant comme un « coloriste arbitraire ».

Le fauvisme, qui s’affirme au début du XXe siècle, voit en Van Gogh un précurseur. Sa palette remarquable, notamment durant sa période arlésienne, où il utilise des couleurs vives et des juxtapositions de tons non conventionnelles, notamment des teintes complémentaires, a inspiré des peintres fauves comme Vlaminck ou Derain. On retrouve chez eux les mêmes dispositions de couleurs que chez Van Gogh, comme l’accentuation du rouge et du vert dans Le Café de nuit.

Van Gogh a également contribué à l’élaboration du symbolisme à travers sa volonté d’exprimer une émotion par son art. Le symbolisme, en réaction au naturalisme, cherchait à « vêtir l’idée d’une forme sensible » et privilégiait l’expression des états d’âme. Pour Van Gogh, « toute réalité est en même temps symbole ». Il cherchait à dire quelque chose de consolant, comme une musique, et à peindre des hommes et des femmes avec ce « je ne sais quoi d’éternel » par le rayonnement et la vibration des couleurs. Il a ainsi préparé les voies de la peinture moderne, de l’impressionnisme à l’expressionnisme.

La Correspondance : Une Fenêtre sur l’Âme de l’Artiste 💌

L’œuvre de Van Gogh est indissociable de son abondante correspondance, rédigée entre 1872 et 1890. Composée de plus de 800 lettres, dont 652 envoyées à son frère Theo, cette correspondance est une source inestimable pour comprendre l’artiste. Ces textes, non destinés à la publication, révèlent les pensées les plus profondes et les sentiments intimes de leur auteur. Elles expliquent sa vision de la vie, sa démarche artistique, l’origine de ses tableaux, les méthodes et matériaux utilisés à l’époque, et ses relations avec ses proches et d’autres artistes.

La plupart de ces lettres sont adressées à Theo, qui était son plus grand soutien. Il a également écrit à d’autres membres de sa famille et à des amis comme Paul Gauguin et Émile Bernard. La toute dernière lettre, rédigée quelques jours avant sa mort et trouvée sur lui le jour de son suicide, était également destinée à Theo. Environ les deux tiers de ses lettres, jusqu’en 1886, sont en néerlandais, puis il passe au français, langue qu’il maîtrise depuis son enfance et qu’il perfectionne en France. Quelques lettres sont aussi écrites en anglais. En 2011, on recense 902 lettres, dont 819 écrites par lui et 83 qui lui sont adressées, toutes conservées au musée Van Gogh à Amsterdam.

La Postérité et la Reconnaissance Tardive 🌍🌟

À la mort de Vincent, son frère Theo devient propriétaire de la quasi-totalité de ses œuvres et de ses lettres. Cependant, Theo décède peu de temps après, en janvier 1891, des suites de la syphilis. C’est alors Johanna Bonger-Van Gogh, la femme de Theo, qui hérite de cette immense collection d’art, qui n’avait à l’époque pas une grande valeur marchande.

Le rôle de Johanna a été déterminant dans la valorisation de l’œuvre de Van Gogh. Dès février 1891, elle fait venir de Paris une grande partie des tableaux restants en Hollande et les assure pour une valeur de 2 600 florins. Elle commence à exposer et à placer les tableaux aux Pays-Bas, et entreprend le travail de lecture et de classement des lettres de Vincent. Elle récupère également les lettres que Theo avait envoyées à Albert Aurier, en vue de publication d’extraits. La même année, Émile Bernard publie dans le Mercure de France les lettres de Vincent qu’il possédait. Grâce à son travail acharné, la première publication des lettres sous forme d’ouvrage voit le jour en 1914, incluant celles adressées à Theo et Johanna. D’autres correspondances avec des artistes et critiques suivront dans les années 1920. Après la mort de Johanna en 1925, son fils Vincent Willem van Gogh prend le relais pour publier de nouvelles éditions de la correspondance. Les travaux de Jan Hulsker, qui a identifié les œuvres mentionnées dans les lettres et revu les datations, ont également été cruciaux.

Parallèlement, le père Tanguy à Paris vend 13 peintures et un dessin, marquant le début d’un succès commercial qui se prolongera. À la fin du XIXe siècle, Johanna organise plusieurs expositions aux Pays-Bas pour faire connaître Van Gogh. Au début du XXe siècle, une vingtaine d’expositions sont dédiées à son œuvre aux Pays-Bas. À Paris, le Salon des Indépendants de 1901 joue un rôle important dans sa reconnaissance, suscitant l’intérêt de nouveaux collectionneurs. Edgar Degas fut l’un des premiers acquéreurs de toiles de Van Gogh.

Les contacts que Johanna tisse avec des figures influentes de l’époque, comme Paul Cassirer et Ambroise Vollard, contribuent à diffuser l’œuvre. Cassirer, par exemple, vendra au moins 55 œuvres entre 1902 et 1911. La valeur des œuvres de Van Gogh augmente considérablement, et Johanna parvient à placer plus de 70 tableaux et une trentaine de dessins au Stedelijk Museum Amsterdam. La reconnaissance se concrétise en 1924 avec l’acquisition d’une nature morte de tournesols par la National Gallery de Londres pour 15 000 florins. L’exposition du Museum of Modern Art de New York en 1930 attire 120 000 personnes, témoignant de sa célébrité grandissante.

Bien que Salvador Dalí ait pu critiquer Van Gogh en 1972, la postérité le reconnaît comme un artiste complexe, intelligent et cultivé, dont la peinture est le « fruit d’un travail long, méticuleux, acharné et référencé ». Pour les historiens de l’art, il est un précurseur qui a ouvert de nouvelles voies à la peinture, influençant directement des artistes comme Derain et Vlaminck. Pour le grand public, Van Gogh demeure un maître à l’égal de Léonard de Vinci ou de Rembrandt, dont l’œuvre est aujourd’hui accessible dans les plus grands musées. Sa dernière lettre, trouvée sur lui le jour de son suicide, résume l’essence de son être : « Eh bien vraiment nous ne pouvons faire parler que nos tableaux ».

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