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Les Guignols de l’info : Trente Ans de Satire Politique et de Révolution Médiatique en France 🇫🇷📺
Les Guignols de l’info, une émission culte qui a marqué des générations, ont incarné pendant près de trente ans un miroir déformant, souvent hilarant, mais toujours pertinent, de la société française. De leurs débuts sous le nom des « Arènes de l’info » à leur disparition en 2018, en passant par des périodes d’influence politique majeure et des controverses mémorables, cette émission de marionnettes satiriques a profondément imprégné la culture populaire. Plongeons dans l’univers de PPD, Monsieur Sylvestre et de toutes les figures de latex qui ont fait rire et réfléchir la France.
1. Genèse d’une Légende : Des « Arènes de l’info » aux « Guignols » (1988-1991) 🎬✨
L’histoire des Guignols de l’info commence en 1988, sous l’impulsion d’Alain De Greef, alors directeur des programmes de Canal+. Son ambition était claire : créer un équivalent français de l’émission satirique britannique « Spitting Image », qui parodiait les personnalités du monde anglo-saxon avec des marionnettes. Cette nouvelle émission, initialement nommée « Les Arènes de l’info », était destinée à remplacer le « JTN des Nuls », une parodie de journal télévisé diffusée vers 20h sur la même chaîne.
1.1. Les Premiers Pas : Un Concept à Affiner 👶🕰️
Pour mener à bien ce projet ambitieux, Alain De Greef confie à Arnold Boiseau, un auteur des Nuls recommandé par Alain Chabat, la mission de constituer une équipe d’auteurs et d’imitateurs. L’objectif était de conserver l’audience du « JTN » tout en fusionnant son esprit avec celui de « Spitting Image », donnant ainsi naissance à une parodie de journal télévisé animée par des marionnettes. Des talents comme Christian Borde, Alexandre Pesle, Benoît Delépine et Yves Lecoq rejoignent rapidement l’aventure.
La première saison des « Arènes de l’info » fait ses débuts le lundi 29 août 1988, à 19h55, au sein de l’émission « Nulle part ailleurs ». Le concept initial met en scène deux marionnettes emblématiques à la présentation : celle de Patrick Poivre d’Arvor (PPD) et celle de Christine Ockrent. Ce choix n’est pas anodin, car il reflète la « confrontation » des vraies personnalités qui officiaient aux JT de TF1 et Antenne 2 à la même heure.
Cependant, les débuts sont teintés de difficultés. L’émission est enregistrée, avec des textes écrits jusqu’à huit semaines à l’avance, ce qui pose un problème majeur pour une émission censée commenter l’actualité en temps réel. La toute première émission, par exemple, tournait autour d’un événement fictif, le concert caritatif SOS-Myopie, avec des marionnettes de Patrick Sabatier, Béatrice Dalle et Lio. Le générique montrait un public enthousiaste et une voix-off introduisait PPD (interprété à l’époque par Alain Duverne, portant la tête en latex). Parmi les sujets abordés figurait une parodie de la publicité Pampers, avec des couches usagées « qu’elles durent tout le ramadan », et une interview du « dinosaure de la country-pop-rock », Johnny Hallyday.
1.2. Des Personnages et des Histoires Précurseurs 🎭👑
Dès cette première saison, « Les Arènes » développent des typologies de sketchs récurrentes, introduisant des personnages dans des situations similaires. La marionnette d’Anne Sinclair, qui co-présentait au début, est rapidement remplacée par celle de Christine Ockrent. C’est également à cette période que l’on découvre des personnages singuliers comme Richard Nobyl, une marionnette fictive dont le nom est un jeu de mots avec la catastrophe de Tchernobyl. Richard Nobyl est reconnaissable à son troisième œil sur la joue gauche et son surplus de peau, et les autres personnages le confondent constamment avec « Chantal Nobel ». La « Saga des Monaco » offre des scénettes moquant la famille Grimaldi, avec parfois des apparitions de Yannick Noah grimé en Stevie Wonder ou Sylvester Stallone en garde du corps.
Malgré ces tentatives d’originalité, l’émission est jugée pour son « humour maladroit » et son « concept bancal ». Elle doit par ailleurs faire face à la concurrence féroce du « Bébête Show » de TF1, une émission de marionnettes satiriques déjà établie depuis cinq ans et diffusée à la même heure.
1.3. La Transformation : « Les Guignols de l’info » Voient le Jour 🚀💡
C’est après la deuxième saison que les choses commencent à changer. Voyant que l’émission prenait de l’ampleur, Arnold Boiseau démissionne, non sans imposer Benoît Delépine comme son remplaçant à la tête de l’écriture. Cette période marque une restructuration profonde : l’émission est rebaptisée « Les Guignols de l’info », et sa formule se rapproche enfin d’un véritable format de journal télévisé. L’équipe d’auteurs est également remaniée, avec le départ de François Rollin et l’arrivée de Jean-François Halin et Franck Arguillère. Lorsque la vraie Christine Ockrent quitte Antenne 2 en 1990, la marionnette de PPD reste seule aux commandes, un rôle qu’il tiendra pendant des décennies.
2. L’Âge d’Or : Une Influence Incontournable (1991-Début des Années 2000) 🌟🌍
Les années 1990 marquent l’envol définitif des Guignols, qui s’imposent comme un acteur majeur du paysage audiovisuel et un baromètre de la société française.
2.1. La Guerre du Golfe et l’Avènement de Monsieur Sylvestre 💥🇺🇸
L’année 1991 est un tournant décisif. La Guerre du Golfe provoque une lassitude chez les téléspectateurs face à l’ambiance pesante des journaux télévisés traditionnels. Les Guignols offrent alors une bouffée d’air frais, une vision décalée et satirique du conflit. L’émission atteint des sommets d’audience, avec 10 à 14% de part de marché. C’est dans ce contexte qu’apparaît une marionnette qui deviendra culte : Monsieur Sylvestre. Caricature de Sylvester Stallone, il symbolise l’impérialisme américain et, plus tard, la World Company, une entité fictive de manipulation universelle n’ayant qu’un seul but : le profit. À partir de là, Les Guignols attirent en moyenne trois millions de téléspectateurs chaque jour.
2.2. Le Trio Emblématique et la Reconnaissance Officielle 🏆✍️
En mars 1992, Bruno Gaccio rejoint Jean-François Halin et Benoît Delépine, formant ainsi le trio emblématique qui écrira les grandes heures de l’émission. La même année, Canal+ lance « La semaine des Guignols », une émission dominicale reprenant les meilleurs extraits de la semaine.
La reconnaissance ne tarde pas. En 1993, Les Guignols de l’info reçoivent deux 7 d’or, l’une pour la meilleure émission de variétés et l’autre pour la meilleure émission de divertissement. En 1995, ils se voient décerner le Grand Prix de l’humour de la SACEM. D’autres collaborateurs, comme Jérôme Richebon, Jean-Paul Bathany et Franck Magnier, viennent enrichir l’équipe d’écriture des sketchs.
C’est aussi à cette période que le monde du football fait son entrée fracassante chez les Guignols. Bernard Tapie, alors président de l’OM, est caricaturé en « grande gueule sûre d’elle », avec son gimmick légendaire d’être « sévèrement burné ». L’Euro 1992 voit l’installation définitive de figures du ballon rond comme Michel Platini et Jean-Pierre Papin.
2.3. L’Influence Politique et les Premières Controverses 🗳️🤯
Les Guignols de l’info ne se contentent pas de distraire ; ils s’immiscent activement dans le débat public. En 1994, plusieurs de leurs sketchs sont diffusés, accompagnés de commentaires de sociologues, dans l’émission « Demain les jeunes » sur France 2. Cette émission est consacrée au Contrat d’Insertion Professionnelle (CIP), contesté par les jeunes qui reprenaient des expressions des Guignols lors de leurs manifestations. Le lendemain de la diffusion, le Premier ministre Édouard Balladur renonce au CIP.
L’élection présidentielle de 1995 est un moment clé. L’émission est alors suspectée d’avoir influencé les résultats en raison du traitement jugé trop sympathique accordé à la marionnette de Jacques Chirac, transformé par les auteurs en un « antihéros jovial » et devenu l’une des marionnettes les plus populaires. Benoît Delépine, l’un des auteurs, expliquera plus tard que l’équipe « détestait Balladur » pour sa « prétention hallucinante » et son « côté aristo », tandis que Chirac avait ce « côté un peu loser sympa » et bénéficiait d’une image d’homme neuf. Il admet que les Guignols ont « sans doute participé à le déstabiliser ». Pour cette élection, Les Guignols couvrent même la soirée électorale du second tour, avec l’annonce des résultats en direct par la marionnette de PPDA. Avec la disparition du « Bébête Show » en 1995, Les Guignols se retrouvent sans concurrent direct, renforçant encore leur position.
Après 1996, l’équipe d’écriture connaît de nouveaux changements, avec le départ de Benoît Delépine et Jean-François Halin, et l’arrivée d’Alexandre Charlot, Éric Lavaine et Yvan Longuet aux côtés de Bruno Gaccio et Franck Magnier. En 1997, l’émission décroche un troisième 7 d’or.
L’an 2000 est marqué par un canular retentissant : le 3 mars, Les Guignols annoncent la fin de leur émission après douze ans. Cet événement n’est en réalité qu’une blague orchestrée par les auteurs pour « tester l’état médiatique des Guignols » et « voir l’émotion que cela susciterait ». Le lundi 6 mars, 3,4 millions de téléspectateurs sont devant leur écran, dans l’attente d’une confirmation, témoignant de l’attachement du public à l’émission.
2.4. L’Élection Présidentielle de 2002 : L’Annonce Interdite 🚨🏛️
L’élection présidentielle de 2002 est un chapitre particulièrement controversé et mémorable dans l’histoire des Guignols de l’info. Une nouvelle fois, l’émission est accusée d’influencer les résultats, avec des sondages affirmant que plus de 15% des votants auraient été guidés dans leur choix par les Guignols. C’est à cette période que Jacques Chirac, le président sortant, est affublé du surnom de « Supermenteur » par l’émission.
Mais l’événement le plus marquant survient lors du premier tour. Les Guignols, défiant ouvertement la loi qui interdit toute annonce des résultats avant 20 heures, révèlent dès 19h45 la présence de Jean-Marie Le Pen en seconde position, juste derrière Jacques Chirac. Cette annonce précoce avait un double objectif, selon les sources :
- Inciter les derniers abstentionnistes à se rendre aux urnes pour tenter d’empêcher l’extrême droite d’accéder au second tour.
- Tenter d’invalider le résultat de l’élection en arguant que la loi n’avait pas été respectée.
Cependant, l’impact réel de cette transgression est sujet à débat. En raison de la nature satirique et parodique des Guignols, il est jugé « peu probable que l’annonce ait l’effet escompté, car la majorité des spectateurs croyait au canular ». Néanmoins, cet épisode a ravivé l’attention médiatique autour des Guignols, confirmant leur rôle unique et parfois provocateur dans le paysage médiatique français.
Après cet événement, l’émission déménage en 2003 dans les studios de la Plaine Saint-Denis, au nord de Paris. Après l’arrêt de « Nulle part ailleurs » en 2001, Les Guignols sont intégrés dans différentes émissions, pour finalement trouver leur place au sein du « Grand Journal » de Michel Denisot à la rentrée 2004.
3. Les Années 2000-2015 : Une Évolution Constante 🔄🗓️
La décennie suivante voit Les Guignols continuer à s’adapter, avec des changements d’équipe et des expérimentations, tout en maintenant une audience solide.
3.1. Les Départs, les Arrivées et les Records d’Audience 📈🚪
Le 9 mars 2007, l’émission réalise sa deuxième meilleure audience depuis 1995, avec 3,6 millions de téléspectateurs et 14,8% de part d’audience. Après seize ans de service, Bruno Gaccio décide de quitter l’émission après la présidentielle, estimant que le départ de Chirac marque la fin d’un cycle dont il a fait partie. Les Guignols consacrent d’ailleurs une émission spéciale au « pot de départ » de Jacques Chirac pour le second tour de l’élection de 2007.
Malgré ces changements, la marionnette de PPD reste aux commandes, même après le départ du vrai Patrick Poivre d’Arvor du journal télévisé de TF1 en juillet 2008. Les auteurs expliquent que ce n’est pas PPDA qui présente, mais PPD, un personnage à part entière. En septembre 2010, après 21 ans (correspondant aux années de présentation du JT de TF1 par PPDA), la marionnette de Harry Roselmack fait son apparition et présente l’émission tous les vendredis, comme un clin d’œil à la fin d’une ère. D’autres personnalités, comme Pierre Ménès et Hervé Mathoux, prennent ponctuellement les commandes pour commenter la Coupe du Monde de football en juin 2010.
3.2. Anniversaires et Hommages 🎂🥳
Le 16 mars 2009, Les Guignols de l’info fêtent leurs vingt ans sur Canal+ lors d’une soirée spéciale très suivie. Pour l’occasion, de vraies personnalités comme Patrick Poivre d’Arvor, Karl Lagerfeld ou Aimé Jacquet remplacent leurs marionnettes, offrant un moment de télévision mémorable.
En 2013, l’émission est présentée par la marionnette d’Antoine de Caunes, qui parodie « Nulle part ailleurs » au lendemain de l’annonce de son remplacement de Michel Denisot au « Grand Journal ». Pour l’occasion, le générique de 1994 est réutilisé, et des marionnettes d’anciens collaborateurs comme Jérôme Bonaldi, Philippe Vandel et Philippe Gildas font leur retour. Malgré une baisse globale des audiences depuis les années 2000, l’émission parvient encore à capter jusqu’à 37% de part de marché chez les moins de 30 ans, avec une audience moyenne de 12,5% toutes tranches confondues.
4. Le Déclin et la Fin d’une Ère : La Période Bolloré (2015-2018) 📉🔚
La dernière période des Guignols est marquée par des changements drastiques, une perte d’audience et, finalement, leur suppression.
4.1. L’Arrivée de Vincent Bolloré et les Inquiétudes 🌪️❓
En juin 2015, l’avenir des Guignols est sérieusement remis en question. Vincent Bolloré, nouveau président du conseil de surveillance de Vivendi, la maison mère de Canal+, exprime le souhait de supprimer l’émission ou, au minimum, de la rendre hebdomadaire. La décision est actée le 3 juillet 2015, jour du remplacement du directeur général du groupe.
Cette nouvelle suscite une forte émotion et des réactions de soutien. Cyril Hanouna propose d’accueillir Les Guignols sur D8, M6 étudie également une reprise, et Delphine Ernotte, alors future présidente de France Télévisions, déclare qu’ils seraient les bienvenus sur les chaînes publiques. Cependant, l’ancien auteur Bruno Gaccio explique que cela n’est pas possible en raison des droits d’auteur et de la propriété intellectuelle détenus par Canal+. Une pétition en ligne est lancée par des internautes pour s’opposer à la suppression.
Malgré les menaces, le programme est finalement maintenu pour la saison 2015-2016.
4.2. Le Passage en Crypté et la Chute d’Audience 🔒📉
La décision la plus controversée est celle de ne plus diffuser Les Guignols de l’info « en clair », réservant l’accès à l’émission aux seuls abonnés de Canal+. Cette mesure provoque une vague de mécontentement sur les réseaux sociaux. Bien que l’émission soit mise en ligne sur Dailymotion après sa diffusion et que « La Semaine des Guignols » (le best-of hebdomadaire) reste accessible à tous, le coup est dur. Dans le même temps, quatre des auteurs emblématiques — Lionel Dutemple, Julien Hervé, Philippe Mechelen et Benjamin Morgaine — sont licenciés fin juillet 2015.
La nouvelle formule des Guignols fait son retour le 14 décembre 2015, à 20h50, en crypté. L’émission est modifiée pour inclure des sketchs « en anglais et en espagnol », de nouvelles marionnettes, et une alternance entre le format JT et des scènes de coulisses dans une salle de rédaction. Son nom est également raccourci pour devenir simplement « Les Guignols ».
Cependant, ce retour est accueilli avec déception par le public. Après un redémarrage à 1,8 million de spectateurs, l’audience s’effondre rapidement, passant à 1 million trois jours plus tard, puis à 600 000 fin janvier, avant de remonter à 900 000. Il est à noter que ces chiffres ne mesurent que les premières minutes en clair de l’émission, suggérant des audiences réelles encore plus faibles. En 2016, l’émission est regardée en moyenne par 565 000 abonnés, un chiffre qui passe sous les 400 000 à la fin de l’année.
4.3. Les Derniers Soubresauts et la Fin Inéluctable 😔💔
En septembre 2016, Les Guignols quittent leurs studios historiques de La Plaine Saint-Denis pour s’installer à la Canal Factory à Boulogne-Billancourt, partageant le plateau du « Grand Journal », rappelant l’époque de « Nulle Part Ailleurs ». Mais les changements ne s’arrêtent pas là : Vincent Bolloré licencie Yves le Rolland, producteur artistique de l’émission depuis 1995, et le remplace par David Gauthier, un proche collaborateur. L’émission est réintégrée au « Grand Journal » et, après diverses modifications d’horaire, est finalement présentée par la marionnette de Monsieur Sylvestre.
La 30e saison débute le 4 septembre 2017. La marionnette de Jacques Chirac assure la présentation jusqu’en novembre, avant d’être rejointe par celle d’Anne-Sophie Lapix. La couleur rouge, emblématique des Guignols, est remplacée par le bleu, et la durée de l’émission est réduite de huit à environ quatre minutes. Des démissions d’auteurs, comme celle de Frédéric Hazan, et des remplacements se succèdent.
Finalement, le 1er juin 2018, la fin de l’émission est officiellement actée lors d’un comité d’entreprise à Canal+.
La dernière émission des Guignols est diffusée le vendredi 22 juin 2018, à 20h30. Elle est marquée par le retour émouvant de PPD. Cette ultime édition propose deux sketchs : un clip reprenant la chanson « Je suis venu te dire que je m’en vais » de Serge Gainsbourg, mettant en scène toutes les marionnettes cultes (Chirac, Tapie, Laguiller, DSK, etc.), et un sketch final où PPD et Jacques Chirac sont licenciés par Vincent Bolloré, représenté par Monsieur Sylvestre. Les deux personnages quittent alors les locaux du siège du groupe Canal+ à Issy-les-Moulineaux, là où l’émission était tournée depuis trente ans, marquant la fin d’une époque.
5. Postérité et Héritage : Les Guignols, Loin d’être Oubliés 🚀💡
Même après leur disparition des écrans français, l’héritage des Guignols de l’info perdure et des tentatives de résurrection continuent de voir le jour, témoignant de l’impact durable de cette émission.
5.1. Adaptations et Tentatives de Retour 🌎🔄
À peine l’émission achevée, la société de production américaine Propagate annonce fin juin 2018 un partenariat avec Vivendi pour développer une adaptation américaine des Guignols de l’info sous forme de série d’une demi-heure pour la chaîne Fox. Un signe de la reconnaissance internationale de leur formule satirique.
En France, l’idée de faire revivre les marionnettes n’a cessé de germer. En décembre 2020, Cyril Hanouna annonce une nouvelle version des Guignols incluse dans son émission « Touche pas à mon poste ! » sur C8. Cependant, cette « version C8 » est abandonnée au bout de seulement deux jours de diffusion, suite au mécontentement exprimé par les téléspectateurs sur les réseaux sociaux, prouvant qu’il est difficile de reproduire la magie des origines.
Plus récemment, en décembre 2022, l’émission « C Médiatique » sur France 5 annonce le « Projet M / Projet Marioles ». Ce projet de résurrection du programme mythique de Canal+ est mené par Bruno Gaccio, l’un des anciens auteurs emblématiques de l’émission. Il est destiné à une potentielle diffusion en 2023 sur Blast, un site d’information indépendant et web-TV fondé par le journaliste d’investigation Denis Robert, montrant une volonté de revenir aux racines de la satire politique et de l’indépendance éditoriale.
5.2. Un Impact Culturel Indélébile 💬🌟
Les Guignols de l’info ont laissé une empreinte indélébile dans la culture populaire française. La répétition de phrases fétiches et de stéréotypes associés à leurs personnages a souvent rendu les marionnettes plus populaires que les personnalités réelles qu’elles caricaturaient. L’émission a parfois contribué à forger l’image de certaines figures publiques, notamment politiques, comme ce fut le cas pour Jacques Chirac, dont la marionnette est devenue emblématique.
La marionnette de PPD reste la figure centrale et la plus célèbre du groupe, symbolisant à l’origine la couverture médiatique de la Guerre du Golfe en 1991. Il est souvent accompagné de Monsieur Sylvestre, qui incarne la domination économique et financière américaine, et plus largement, la « World Company ».
L’humour des Guignols, mélange de caricature acerbe, de détournement et de répliques cultes, a su capter l’essence des discours politiques et médiatiques pour mieux les subvertir. Ils ont offert une lecture décalée, souvent provocatrice, de l’actualité, permettant aux téléspectateurs de prendre du recul sur des sujets parfois graves.
Conclusion : Un Miroir Essentiel de la Société Française 🔍❤️
Les Guignols de l’info ont été bien plus qu’une simple émission de divertissement. Pendant trois décennies, ils ont représenté un laboratoire de la satire, une caisse de résonance des préoccupations françaises et un espace où le rire se mêlait à la réflexion. De leurs débuts difficiles à leur âge d’or comme phénomène d’influence politique et culturelle, en passant par l’épisode controversé de l’élection de 2002 où ils ont osé défier la loi, l’émission a toujours su se réinventer, même face aux tempêtes.
Leur déclin et leur disparition ont marqué la fin d’une époque, celle d’une télévision audacieuse et irrévérencieuse. Cependant, la persistance des tentatives de résurrection, l’engouement suscité par leurs archives et leur impact indéniable sur la mémoire collective prouvent que l’esprit des Guignols est toujours vivant. Ils resteront dans l’histoire comme un témoignage unique de la manière dont l’humour peut éclairer, critiquer et parfois même bousculer le cours des événements, laissant derrière eux une empreinte indélébile sur la culture populaire et le paysage médiatique français.
