Plongez dans l’Univers d’Antoine de Saint-Exupéry : L’Aviateur, le Poète et l’Humaniste ✈️✍️
Antoine de Saint-Exupéry, figure emblématique de la littérature française et héros de l’aviation, continue de fasciner des décennies après sa disparition mystérieuse. Né à Lyon en 1900 et disparu en vol au large des côtes marseillaises en 1944, il a su allier une vie d’aventures et d’exploits aériens à une œuvre littéraire profonde et intemporelle. Cet article vous invite à explorer la vie riche et complexe de cet homme d’exception, depuis son enfance rêveuse jusqu’au mystère de son dernier vol, en passant par ses engagements professionnels et artistiques.
1. Une Jeunesse Entre Rêves et Réalité (1900-1921) 👶💭
Antoine de Saint-Exupéry voit le jour le 29 juin 1900 au 8, rue du Peyrat, dans le 2e arrondissement de Lyon. Issu d’une famille de la noblesse française, il est le fils de Martin Louis Marie Jean de Saint Exupéry, inspecteur d’assurances, et d’Andrée Marie Louise Boyer de Fonscolombe. Son enfance est décrite comme heureuse, malgré les pertes précoces de son père en 1904, terrassé par une hémorragie cérébrale à seulement quarante et un ans, et de son frère François en 1917. Sa mère, une femme artiste d’une grande sensibilité qui pratiquait la peinture, joue un rôle essentiel dans son éducation, lui transmettant des valeurs fondamentales comme l’honnêteté et le respect d’autrui, qu’il gardera toute sa vie.
Sa jeunesse se déroule entre l’appartement lyonnais de sa mère, le château de La Môle dans le Var, propriété de sa grand-mère maternelle, et le château de Saint-Maurice-de-Rémens dans l’Ain, appartenant à sa tante. C’est au Mans, où sa mère s’installe en 1909, qu’Antoine intègre le collège jésuite Notre-Dame-de-Sainte-Croix. Élève indiscipliné et rêveur, il se distingue néanmoins en remportant le prix de la narration française en classe de Troisième.
C’est aussi durant cette période que naît sa fascination pour l’aviation. Dès 1912, il se rend fréquemment à l’aérodrome d’Ambérieu-en-Bugey, passant des heures à interroger les mécaniciens. Il y réalise son baptême de l’air sur un Berthaud-Wroblewski W3, piloté par Gabriel Salvez. Cette expérience marque profondément le jeune Antoine, qui en tire un poème témoignant de sa passion naissante : « Les ailes frémissaient sous le souffle du soir / Le moteur de son chant berçait l’âme endormie / Le soleil nous frôlait de sa couleur pâle ».
Après l’obtention de son baccalauréat en 1917 et le décès de son frère François, un événement qu’il considéra comme le passage de l’adolescence à l’âge adulte, Saint-Exupéry tente le concours de l’École navale, qu’il échoue à l’oral à trois reprises entre 1918 et 1920. Il se tourne alors vers les beaux-arts et l’architecture, s’inscrivant comme auditeur libre à l’École nationale supérieure des beaux-arts. Cette période est marquée par une certaine incertitude quant à son avenir, comme en témoignent ses poèmes empreints de mélancolie. Il fait également la connaissance de Louise de Vilmorin, qui lui inspire des poèmes romantiques et avec qui il se fiancera avant une rupture douloureuse en 1923.
2. L’Ère des Pionniers : De l’Armée de l’Air à l’Aéropostale (1921-1932) 🛩️✉️
L’année 1921 marque un tournant majeur dans la vie de Saint-Exupéry : il entame son service militaire en tant que mécanicien au 2e régiment d’aviation de Strasbourg. Il finance lui-même ses cours de pilotage civil et effectue son premier tour de piste en solo le 9 juillet, validant ainsi sa formation malgré un atterrissage mouvementé. Il obtient son brevet de pilote civil, puis son brevet de pilote militaire au Maroc en décembre 1921.
Promu caporal puis sous-lieutenant, il se spécialise comme observateur d’aviation. Cependant, un grave accident d’avion au Bourget le 1er mai 1923, qui lui vaut une fracture du crâne, met un terme temporaire à sa carrière militaire et le conduit à être démobilisé. Bien qu’il souhaite réintégrer l’Armée de l’air, la famille de sa fiancée, Louise de Vilmorin, s’y oppose, entraînant une période d’ennui professionnel où il travaille comme contrôleur de fabrication. Ses fiançailles avec Louise de Vilmorin sont finalement rompues en septembre 1923, une rupture qui le marquera profondément. Il s’essaie alors à d’autres petits métiers, comme représentant de camions, expérience qui le laisse insatisfait.
C’est en 1926 que sa véritable vocation se dessine. Grâce aux recommandations de Beppo di Massimi, il est engagé par Didier Daurat, directeur de la compagnie Latécoère, future Aéropostale. Il devient alors un pilote de transport de courrier, effectuant des vols périlleux entre Toulouse et Dakar, puis rejoignant l’Amérique du Sud en 1929 pour développer les lignes jusqu’en Patagonie. C’est à Toulouse qu’il fait la connaissance de ses futurs amis et légendes de l’aviation, Jean Mermoz et Henri Guillaumet.
Fin 1927, il est nommé chef d’escale à Cap Juby au Maroc, une mission qui le confronte à la solitude et à la magie du désert, tout en nécessitant de délicates relations avec les dissidents maures et les Espagnols. Cette expérience enrichissante nourrit ses premières œuvres littéraires.
Parallèlement à ses exploits aériens, Saint-Exupéry développe sa carrière d’écrivain, en s’inspirant directement de ses expériences de pilote.
- Son premier roman, Courrier sud, est publié en 1929. À travers le personnage de Jacques Bernis, il y raconte sa propre vie et ses émotions de pilote, avec le personnage de Geneviève inspiré par Louise de Vilmorin.
- En 1931, il publie Vol de nuit, qui connaît un immense succès et lui vaut le prestigieux Prix Femina. Préfacé par André Gide, ce roman met en scène le personnage de Rivière, inspiré par Didier Daurat, et explore les thèmes de la primauté de la mission, de l’importance du devoir et de la responsabilité. L’ouvrage est un succès mondial, adapté même à Hollywood.
Le 22 avril 1931, il se marie civilement à Nice, puis religieusement à Agay, avec Consuelo Suncin Sandoval de Gómez, une écrivaine et artiste salvadorienne.
3. L’Écrivain-Reporter et les Grands Raids (1932-1939) 🌍✈️📝
À partir de 1932, alors que l’Aéropostale est intégrée à Air France, Saint-Exupéry peine à subsister financièrement et se consacre davantage à l’écriture et au journalisme. Il devient pilote d’essai pour Latécoère, puis est engagé au service de propagande d’Air France, tout en poursuivant des missions de pilote de raid et de reporter.
Il entreprend de grands reportages qui nourrissent sa réflexion sur les valeurs humanistes. Il se rend à Moscou en 1935, et couvre la guerre civile en Espagne en 1936 et 1937. Ces voyages donnent lieu à des textes marquants comme « Moscou », « L’Espagne ensanglantée » et « Madrid ».
L’une de ses expériences les plus formatrices est le crash dans le désert Libyque en décembre 1935. Accompagné de son mécanicien André Prévot, il tente un raid Paris-Saïgon pour battre un record. Leur avion s’écrase en pleine nuit, les laissant perdus dans le désert avec des réserves minimes. Les deux aviateurs endurent la déshydratation, des mirages et des hallucinations, avant d’être miraculeusement découverts et sauvés par deux Bédouins le quatrième jour. Cette épreuve existentielle, où la survie dépend de la force intérieure et de la rencontre humaine, est largement considérée comme l’inspiration principale du début du Petit Prince, avec le pilote échoué dans le désert.
En 1937, Saint-Exupéry continue ses explorations aériennes en Afrique, ouvrant des routes entre Casablanca, Tombouctou et Bamako, parcourant plus de 9 000 kilomètres.
Le 15 février 1938, il tente un nouveau périple audacieux : un raid New York-Punta Arenas. Malheureusement, une confusion sur les unités de carburant entraîne une surcharge de son avion, qui s’écrase au décollage au Guatemala. Grièvement blessé, il est transféré à New York où, pendant sa convalescence, il achève la rédaction de Terre des hommes.
Publié en 1939, Terre des hommes est récompensé par le Grand Prix du roman de l’Académie française. Cet ouvrage est un recueil de récits, de témoignages et de méditations qui synthétisent ses expériences et émotions de voyageur et de pilote. C’est un hommage vibrant à l’amitié, notamment à Mermoz et Guillaumet, et un exposé clé de son humanisme. Des phrases célèbres, devenues des citations universelles, en sont extraites, telles que : « Quant à toi qui nous sauves, Bédouin de Libye, (…) tu es le frère bien-aimé. Et (…) je te reconnaîtrai dans tous les hommes. » ou encore « Aimer, ce n’est point nous regarder l’un l’autre mais regarder ensemble dans la même direction. ». La phrase emblématique de Guillaumet, après son propre accident dans les Andes – « Ce que j’ai fait, je te le jure, jamais aucune bête ne l’aurait fait » – y est également citée, soulignant la grandeur de l’esprit humain face à l’adversité. L’œuvre porte aussi des réflexions sur la richesse des relations humaines, affirmant : « La grandeur d’un métier est peut-être, avant tout, d’unir les hommes : il n’est qu’un luxe véritable, et c’est celui des relations humaines. ».
4. L’Engagement et la Disparition en Temps de Guerre (1939-1944) ⚔️🇫🇷✈️
Avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Saint-Exupéry s’engage comme capitaine dans l’Armée de l’air en 1939, affecté à une escadrille de reconnaissance aérienne, le Groupe aérien de reconnaissance 2/33. Son rôle est de voler au-dessus des lignes ennemies pour collecter des informations vitales. Le 23 mai 1940, lors d’une mission périlleuse au-dessus d’Arras, son avion est criblé de balles par la DCA allemande, mais il réussit à regagner sa base, sain et sauf. Cet exploit lui vaut la Croix de guerre avec palme et inspire le titre et la trame de son œuvre Pilote de guerre.
Après l’armistice de juin 1940, Saint-Exupéry est démobilisé. Il quitte la France en novembre 1940 pour New York, avec l’objectif de faire entrer les États-Unis dans le conflit et de devenir une des voix de la Résistance. Cependant, sa position est complexe : il est initialement favorable au gouvernement de Vichy, qu’il perçoit comme une continuité de l’État et un facteur de cohésion nationale face à l’Occupation. Cette stance, non gaulliste, le fait considérer par certains comme pétainiste, et il peine à faire entendre sa voix. En réalité, il cherche avant tout à protéger les Français et à réconcilier les factions opposées, comme en témoigne son appel radiophonique du 29 novembre 1942 depuis New York : « Français, réconcilions-nous pour servir ». Il tente également de repousser l’épuration à venir. Malgré cela, il reste incompris dans un contexte d’affrontement généralisé. Une rumeur, semble-t-il infondée, le nomme même au Conseil national de Vichy, une appartenance qu’il réfute publiquement.
En mai 1942, alors qu’il est en route pour les États-Unis, il séjourne cinq semaines au Québec en raison de problèmes de visa. C’est à New York qu’il publie Pilote de guerre en février 1942. Le livre, qui décrit une France ayant mené une héroïque bataille malgré la défaite, est un succès commercial et contribue grandement à sensibiliser l’opinion nord-américaine au conflit européen. Cependant, l’auteur est en proie à la dépression.
C’est durant cette période, au cours de sa relation avec la journaliste Silvia Hamilton, que Saint-Exupéry écrit et illustre avec ses propres aquarelles son œuvre la plus célèbre : Le Petit Prince. Ce conte philosophique, empreint à la fois de légèreté et de pessimisme sur la nature humaine, est publié en 1943 à New York, puis posthume en France en 1946. Il confie le manuscrit à Silvia Hamilton avant de repartir pour le front. Le Petit Prince est devenu un succès mondial colossal, se classant parmi les livres les plus vendus de l’histoire, avec plus de 134 millions d’exemplaires.
Malgré son âge et sa santé fragile due à de multiples accidents aériens, Saint-Exupéry ne pense qu’à reprendre l’action. Pour lui, comme du temps de l’Aéropostale, seuls ceux qui participent aux événements peuvent en témoigner. En avril 1943, grâce à ses relations et aux pressions du commandement français, il quitte les États-Unis pour reprendre du service actif en Tunisie. Il rejoint le prestigieux Groupe de reconnaissance 2/33 et se « transforme » sur l’avion américain Lockheed P-38 Lightning, malgré les réticences des Alliés qui le jugent trop âgé pour un tel appareil.
Promu commandant, il effectue quelques missions de reconnaissance aérienne. Cependant, des incidents répétés le placent « en réserve de commandement » dès août 1943. Il endure difficilement cette inaction forcée, tout en continuant à travailler sur son œuvre posthume, Citadelle. Au printemps 1944, le général Eaker l’autorise à réintégrer son unité en Sardaigne.
Saint-Exupéry semble avoir une prémonition de sa fin. De passage à Alger début juillet 1944, il confie à l’écrivain Jacques Meyer : « Un jour ou l’autre, je tomberai en croix dans la Méditerranée ».
Le 31 juillet 1944, Antoine de Saint-Exupéry décolle de l’aéroport de Poretta, en Corse, aux commandes de son Lockheed P-38 Lightning (version reconnaissance F-5B-1-LO), pour une mission de cartographie essentielle au futur débarquement en Provence. Il est seul à bord, son avion n’est pas armé et emporte du carburant pour six heures de vol. Son dernier écho radar est enregistré à 8h30. Il ne reviendra jamais. Il est officiellement déclaré « mort pour la France » en 1945 et cité à l’ordre de l’armée aérienne à titre posthume en 1950 pour sa « passion de servir et sa foi en le destin de la patrie ».
5. Le Mystère du Dernier Vol : À la Recherche de la Vérité (1944-Présent) 🕵️♀️🌊✈️
La disparition d’Antoine de Saint-Exupéry a longtemps été un mystère insondable, alimentant de nombreuses spéculations. C’est en 1998 qu’un premier indice majeur est découvert : un patron pêcheur marseillais, Jean-Claude Bianco, remonte fortuitement dans ses filets une gourmette en argent oxydée portant le nom d’Antoine de Saint-Exupéry, le prénom de son épouse Consuelo, et l’adresse de son éditeur à New York.
Puis, en 2000, le plongeur professionnel Luc Vanrell retrouve des morceaux de l’avion — une jambe de train d’atterrissage et des éléments de carlingue — en Méditerranée, au large de Marseille, face nord-est de l’île de Riou. Ces découvertes localisent avec précision la zone de disparition du commandant. En 2003, les vestiges de l’avion sont formellement identifiés grâce à un numéro matricule gravé par le constructeur Lockheed (Californie). Ces pièces ont été exposées au musée de l’air et de l’espace du Bourget.
Malgré ces découvertes essentielles, les circonstances exactes de sa mort n’ont pas pu être éclaircies de manière définitive. L’étude des vestiges renfloués suggère un piqué dans l’eau, presque à la verticale et à grande vitesse, et une panne du moteur gauche. Cependant, la cause de ce piqué reste inconnue : panne technique, malaise du pilote, attaque aérienne, ou même, hypothèse douloureuse pour ses proches, le suicide. Le pessimisme de ses derniers écrits, comme les dernières lignes d’une lettre à Pierre Dalloz la veille de sa mort – « Si je suis descendu, je ne regretterai absolument rien. La termitière future m’épouvante. Et je hais leur vertu de robots. Moi, j’étais fait pour être jardinier. » – ont pu conforter cette dernière théorie. Saint-Exupéry était alors diminué physiquement et désespéré par le monde qu’il voyait s’annoncer.
Plusieurs hypothèses sur les circonstances de sa mort ont circulé au fil des ans :
- Le pilote Robert Heichele : En 1972, un témoignage « posthume » d’un jeune officier allemand, Robert Heichele, qui aurait abattu le Lightning, est apparu dans une revue. Cependant, ce témoignage a été démenti et provient de l’imagination d’un passionné allemand.
- L’officier Erich Herot : En 1963, un ancien officier allemand, Erich Herot, témoigne avoir vu un avion s’écraser en mer près de Carry-le-Rouet, sans constater de tirs de DCA ni d’avion poursuivant. Cela suggérerait un accident.
- Le Lightning de Carqueiranne : Dans les années 1990, une habitante de Carqueiranne, Simone Boudet, aurait vu l’avion être abattu et un corps être rejeté sur la plage, puis enterré anonymement. La famille de Saint-Exupéry s’est opposée à l’exhumation pour une comparaison ADN, d’autant que les débris de vêtements auraient été allemands, et plusieurs épaves d’avions allemands se trouvent dans cette baie.
- L’aveu de Horst Rippert : En mars 2008, Horst Rippert, un ancien pilote de la Luftwaffe, affirme avoir abattu un P-38 Lightning le 31 juillet 1944, dans la zone où se trouvait Saint-Exupéry. Rippert, qui admirait l’écrivain, a déclaré : « Si j’avais su qui était assis dans l’avion, je n’aurais pas tiré. Pas sur cet homme. ». Cependant, aucune preuve matérielle n’est venue étayer ou infirmer ce témoignage à ce jour.
- La mort en captivité : En 2017, une nouvelle piste est explorée par quatre auteurs, mais les archives américaines consultées ont écarté tout lien avec Saint-Exupéry, localisant les faits en Normandie.
Ainsi, le « mystère Saint-Ex » demeure, relancé régulièrement par de nouvelles découvertes ou témoignages, captivant à la fois les spécialistes et le grand public.
6. L’Héritage Littéraire et Philosophique : Une Œuvre Éternelle 📚🌟
L’œuvre d’Antoine de Saint-Exupéry, bien que non strictement autobiographique, est largement inspirée de sa vie de pilote. Elle est une méditation constante sur la condition humaine, le sens de l’existence, la responsabilité et les liens qui unissent les hommes.
Voici un aperçu de ses principales œuvres, classées chronologiquement selon leur publication :
- L’Aviateur (1926) : Son tout premier texte édité, fragmentaire, qui servira de matière première pour Courrier sud.
- Courrier sud (1929) : Roman qui relate ses propres expériences et émotions de pilote, avec des échos de sa relation avec Louise de Vilmorin.
- Vol de nuit (1931) : Immense succès, récompensé par le prix Femina. Il y explore la primauté de la mission et la responsabilité. La phrase « Chacun est responsable de tous » extraite de Pilote de guerre souligne cette importance de la notion de responsabilité qui traverse toute son œuvre.
- Terre des hommes (1939) : Grand prix du roman de l’Académie française. Une succession de récits, témoignages et réflexions qui forment les clés de son humanisme et un hommage à l’amitié.
- Pilote de guerre (1942) : Récit de son expérience de pilote de reconnaissance durant la Campagne de France.
- Le Petit Prince (1943) : Son conte philosophique le plus populaire, écrit à New York et illustré de ses aquarelles. Un dialogue tendre et surprenant entre un pilote échoué et un jeune garçon venu d’un astéroïde, qui aborde des thèmes universels sur l’enfance, l’amour, la perte et le sens de la vie.
- Lettre à un otage (1943) : Un texte court et poignant écrit pendant la guerre.
Après sa mort, plusieurs ouvrages posthumes sont publiés, offrant des aperçus supplémentaires sur sa pensée et son travail :
- Citadelle (1948) : Œuvre monumentale et inachevée, commencée en 1936, qui devait condenser la quintessence de sa pensée philosophique.
- Lettres de jeunesse (1953) et Lettres à sa mère (1955) : Des recueils de sa correspondance, révélant son intimité et ses réflexions.
- Carnets (1953) : Notes éclectiques couvrant les sciences, la religion, la littérature, et ses aphorismes.
- Un sens à la vie (1956) et Écrits de guerre (1982) : Autres recueils d’écrits variés.
- Manon, danseuse (2007) : Un court roman achevé en 1925, explorant une histoire d’amour complexe.
- Lettres à l’inconnue (2008) : Une collection de lettres d’amour ornées de dessins du Petit Prince, découvertes lors d’une vente publique.
Saint-Exupéry n’était pas seulement un homme de lettres, mais aussi un homme de sciences, détenant près d’une dizaine de brevets d’inventions techniques et ayant résolu plusieurs problèmes mathématiques, dont le « problème du Pharaon ». Son influence s’étend au-delà de la littérature et de l’aviation : son effigie a orné le billet de cinquante francs français, et Google lui a rendu hommage en 2010 avec une illustration du Petit Prince sur son logo.
Antoine de Saint-Exupéry incarne le héros moderne, explorateur des cieux et de l’âme humaine. Son destin tragique et sa quête incessante de sens résonnent encore aujourd’hui, faisant de lui une figure intemporelle de courage, de responsabilité et d’humanité.
Chronologie Détaillée
1900
- 29 juin : Naissance d’Antoine Jean-Baptiste Marie Roger de Saint-Exupéry à Lyon.
1904
- Décès du père d’Antoine, Martin Louis Marie Jean de Saint Exupéry.
1908
- Antoine entre en classe de huitième chez les frères des Écoles chrétiennes à Lyon.
1909
- 7 octobre : Antoine intègre le collège jésuite Notre-Dame-de-Sainte-Croix au Mans.
1912
- Antoine effectue son premier vol en avion avec le pilote Gabriel Salvez (sur un W2 bis).
1915
- Antoine et son frère François intègrent le collège jésuite Notre-Dame-de-Mongré, puis la Villa Saint-Jean à Fribourg, Suisse.
1917
- Antoine obtient son baccalauréat.
- Décès de son frère cadet, François.
1918-1920
- Antoine échoue à l’oral du concours de l’École navale.
- Il s’inscrit en tant qu’auditeur libre en architecture à l’École nationale supérieure des beaux-arts.
- Il fait la connaissance de Louise de Vilmorin.
1921
- Avril : Début de son service militaire en tant que mécanicien au 2e régiment d’aviation de Strasbourg.
- Juin : Il suit des cours de pilotage civil à ses frais.
- 9 juillet : Premier vol solo.
- 2 août : Affectation au 37e régiment d’aviation au Maroc, à Casablanca.
- 23 décembre : Il obtient son brevet de pilote militaire.
1922
- Janvier : Promu caporal à Istres.
- 3 avril : Reçu au concours d’élève officier de réserve (EOR) à Avord.
- 10 octobre : Nommé sous-lieutenant.
- 4 décembre : Breveté observateur d’aviation.
1923
- 1er mai : Premier accident d’avion au Bourget, avec une fracture du crâne.
- 5 juin : Il est démobilisé.
- Septembre : Rupture des fiançailles avec Louise de Vilmorin.
1924
- Il travaille comme représentant pour l’usine suisse Saurer.
- Il commence l’œuvre en prose, Manon, danseuse.
1926
- Il est engagé par Didier Daurat à la compagnie Latécoère (future Aéropostale) pour le transport de courrier entre Toulouse et Dakar.
- Publication de son premier texte édité, « L’Aviateur ».
- Rencontre avec Jean Mermoz et Henri Guillaumet.
1927
- Fin de l’année : Nommé chef d’escale à Cap Juby au Maroc.
1929
- Publication de son premier roman, Courrier sud.
- Septembre : Il rejoint Henri Guillaumet en Amérique du Sud pour développer l’Aéropostale.
1931
- Publication de son second roman, Vol de nuit, qui obtient le prix Femina.
- 22 avril : Mariage civil avec Consuelo Suncin Sandoval de Gómez à Nice.
- 23 avril : Mariage religieux à Agay.
1932-1933
- Pilote d’essai pour Latécoère.
1934
- Engagé au service de propagande d’Air France.
1935
- Décembre : Il entreprend un raid Paris-Saïgon avec son mécanicien André Prévot à bord d’un Caudron-Renault Simoun.
- 29 décembre : Départ de Benghazi.
- 30 décembre : L’avion s’écrase dans le désert Libyque.
- 4ème jour après le crash : Secouru par des Bédouins.
- Il effectue un grand reportage à Moscou.
1936
- Il part comme reporter en Espagne pour couvrir la guerre civile.
1937
- Il parcourt plus de 9 000 kilomètres en Afrique avec André Prévot, ouvrant la route des airs entre Casablanca, Tombouctou et Bamako.
- Il continue ses reportages en Espagne.
1938
- 15 février : Il tente un raid New York-Punta Arenas avec André Prévot. L’avion s’écrase au Guatemala.
- Il termine la rédaction de Terre des hommes pendant sa convalescence à New York.
- Il écrit le scénario du film Anne-Marie.
1939
- Publication de Terre des hommes, qui reçoit le Grand prix du roman de l’Académie française.
- Il sert comme capitaine dans l’Armée de l’air, affecté au Groupe aérien de reconnaissance 2/33.
1940
- 23 mai : Il survole Arras, son avion est criblé de balles mais il rentre sain et sauf. Il reçoit la Croix de guerre avec palme.
- 20 juin : Démobilisé à Perpignan après l’armistice.
- Novembre : Départ pour New York.
- 31 décembre : Arrivée à New York.
1941
- Janvier : Refuse sa prétendue nomination au Conseil national de Vichy.
- 8 décembre : Les États-Unis entrent en guerre.
1942
- Février : Publication de Pilote de guerre à New York.
- Mai : Il séjourne au Canada.
- Il rencontre Silvia Hamilton, qui l’inspire pour Le Petit Prince.
1943
- Avril : Il quitte les États-Unis et reprend du service actif dans l’aviation en Tunisie, rejoignant le groupe 2/33.
- 5 mai : Il se présente devant le général René Chambe à Alger.
- Publication de Le Petit Prince à New York.
- Publication de Lettre à un otage.
- Août : Il est mis « en réserve de commandement » en raison de son âge et de sa santé.
1944
- Printemps : Le général Eaker l’autorise à rejoindre à nouveau son unité combattante, basée à Alghero, en Sardaigne.
- 3 ou 4 juillet : De passage à Alger, il confie à Jacques Meyer sa prémonition de sa disparition en Méditerranée.
- 17 juillet : Le groupe 2/33 s’installe à Borgo, Corse.
- 31 juillet : Il décolle de l’aéroport de Poretta pour une mission de reconnaissance photographique. Il disparaît en vol au large des côtes marseillaises.
1945
- Il est reconnu « mort pour la France ».
1946
- Publication posthume du Petit Prince en France chez Gallimard.
1948
- Publication posthume de Citadelle.
1950
- 12 mars : Le commandant Antoine de Saint-Exupéry est cité à l’ordre de l’armée aérienne à titre posthume.
1998
- 7 septembre : Une gourmette gravée au nom de Saint-Exupéry est remontée dans les filets d’un pêcheur au large de Marseille.
2000
- 25 mai : Des morceaux de son avion sont retrouvés et identifiés en Méditerranée au large de Marseille.
2003
- 1er au 3 septembre : Les vestiges de l’avion sont remontés à la surface par la Comex.
- 27 septembre : Les pièces du Lightning F-5B # 42-68223 sont formellement identifiées.
2008
- Mars : Horst Rippert, ancien pilote de la Luftwaffe, affirme avoir abattu l’avion de Saint-Exupéry le 31 juillet 1944.
2010
- 29 juin : Le logo Google.fr est agrémenté d’une illustration du Petit Prince pour le 110e anniversaire de sa naissance.
Personnages Principaux
- Antoine de Saint-Exupéry (dit « Tonio ») : Écrivain, poète, aviateur et reporter français, né en 1900 et disparu en vol en 1944. Il est connu pour ses romans inspirés de ses expériences de pilote, notamment Vol de nuit, Terre des hommes, et surtout le conte philosophique Le Petit Prince. Il a servi dans l’Armée de l’air pendant la Seconde Guerre mondiale et a joué un rôle dans la sensibilisation des États-Unis au conflit.
- Martin Louis Marie Jean de Saint Exupéry : Le père d’Antoine, inspecteur d’assurances, décédé prématurément en 1904.
- Andrée Marie Louise Boyer de Fonscolombe (Mère d’Antoine) : D’une sensibilité artistique, elle élève seule ses cinq enfants après le décès de son mari et tisse des liens privilégiés avec Antoine, lui transmettant des valeurs humanistes.
- François de Saint-Exupéry : Le frère cadet d’Antoine, décédé en 1917, dont la mort a profondément marqué Antoine et a symbolisé son passage à l’âge adulte.
- Paula Hentschel : La gouvernante autrichienne de la famille Saint-Exupéry, à laquelle Antoine rend hommage dans Pilote de guerre pour son rôle protecteur durant son enfance.
- Louise de Vilmorin : Jeune femme avec qui Antoine a eu des fiançailles (qualifiées plus tard de « fiançailles pour rire » par elle-même) et qui l’a inspiré pour des poèmes romantiques. Elle est représentée par le personnage de Geneviève dans Courrier sud.
- Didier Daurat : Directeur de l’exploitation des lignes de la compagnie Latécoère (future Aéropostale), qui a engagé Saint-Exupéry en 1926. Il a inspiré le personnage de Rivière dans Vol de nuit.
- Jean Mermoz : Célèbre aviateur de l’Aéropostale, ami et collègue de Saint-Exupéry.
- Henri Guillaumet : Autre célèbre aviateur de l’Aéropostale, ami et collègue de Saint-Exupéry, à qui est dédié Terre des hommes et dont la phrase « Ce que j’ai fait, je te le jure, jamais aucune bête ne l’aurait fait » est célèbre.
- Consuelo Suncin Sandoval de Gómez : Écrivaine et artiste salvadorienne, épouse d’Antoine de Saint-Exupéry, mariée en 1931. Son prénom est gravé sur la gourmette retrouvée.
- André Prévot : Mécanicien de Saint-Exupéry, l’accompagnant lors de plusieurs raids aériens, notamment le crash dans le désert en 1935 et l’accident au Guatemala en 1938.
- André Gide : Écrivain français, qui a préfacé Vol de nuit.
- Général Joseph-Édouard Barès : Général qui a encouragé Saint-Exupéry à entrer dans l’Armée de l’air après son accident de 1923.
- Suzanne Massu (née Torrès) : Infirmière en chef de l’escouade des Rochambelles, qui dit avoir voyagé dans le même avion que Saint-Exupéry en 1940 lors de son repli vers Oran.
- Henry du Moulin de Labarthète : Personne qui a délivré les passeports permettant à Saint-Exupéry de se rendre à New York en 1940.
- Maréchal Pétain : Chef du régime de Vichy. Saint-Exupéry a été initialement favorable à son gouvernement par souci de cohésion nationale, mais a refusé une prétendue nomination à son Conseil national.
- Général de Gaulle : Chef de la France libre. Saint-Exupéry était initialement méfiant envers lui, lui reprochant de nier la défaite française.
- Charles De Koninck : Philosophe canadien qui a accueilli Saint-Exupéry et sa famille au Québec en 1942.
- Lewis Galantière : Traducteur de Saint-Exupéry, qui l’a présenté à Silvia Hamilton.
- Silvia Hamilton : Journaliste américaine avec qui Saint-Exupéry a eu une relation amoureuse et à qui il a confié le manuscrit du Petit Prince avant de retourner au combat.
- Général René Chambe : Ami de Saint-Exupéry, devenu ministre de l’Information du général Giraud à Alger.
- Général Giraud : Général français en Afrique du Nord, à qui Saint-Exupéry a exprimé la nécessité de contrer la propagande gaulliste.
- Général Eisenhower : Commandant en chef des forces alliées, qui a autorisé Saint-Exupéry à se reformer sur le Lockheed P-38 Lightning.
- René Gavoille : Ancien camarade de Saint-Exupéry, devenu commandant du Groupe 2/33.
- Docteur Pélissier : Ami de Saint-Exupéry chez qui il a vécu à Alger pendant sa période d’inactivité forcée.
- Général Eaker : Commandant en chef des forces aériennes en Méditerranée, qui a autorisé Saint-Exupéry à reprendre le service au printemps 1944.
- Jacques Meyer : Administrateur général de « Radio France » à Alger, à qui Saint-Exupéry a fait part de sa prémonition de sa mort.
- Luc Vanrell : Plongeur professionnel marseillais qui a retrouvé des morceaux de l’avion de Saint-Exupéry en 2000 et a enquêté sur sa disparition.
- Jean-Claude Bianco : Patron pêcheur marseillais qui a fortuitement remonté la gourmette de Saint-Exupéry dans ses filets en 1998.
- Habib Benhamor : Second de Jean-Claude Bianco.
- Robert Heichele : Aspirant allemand dont le pseudo-témoignage (plus tard démenti) affirmait avoir abattu l’avion de Saint-Exupéry.
- Erich Herot : Ancien officier de Génie allemand qui a témoigné en 1963 avoir vu un avion s’écraser dans la mer près de Carry-le-Rouet le 31 juillet 1944.
- Simone Boudet : Habitante de Carqueiranne qui aurait vu le Lightning se faire abattre le jour de la disparition de Saint-Exupéry.
- Horst Rippert : Ancien pilote de la Luftwaffe qui a affirmé en 2008 avoir abattu l’avion de Saint-Exupéry le 31 juillet 1944, sans savoir qui était à bord. Il est le frère d’Ivan Rebroff.
