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8 Juillet 1947 : Début de l’affaire Roswell

Posted on juillet 8, 2025juillet 9, 2025 By Lordkelvin765@gmail.com Aucun commentaire sur 8 Juillet 1947 : Début de l’affaire Roswell

L’Affaire Roswell : Mythe, Réalité et Controverse Perpétuelle 👽🛸

L’affaire de Roswell demeure l’une des énigmes les plus fascinantes et débattues de l’histoire moderne, divisant les opinions entre ceux qui y voient la preuve ultime d’une visite extraterrestre et ceux qui la considèrent comme un simple mythe forgé par le temps et les spéculations. Au cœur de cette controverse se trouve un événement survenu le 4 juillet 1947, lorsqu’un objet s’est écrasé au sol près de Roswell, au Nouveau-Mexique, aux États-Unis. Ce qui a été initialement présenté par l’armée comme un « disque volant » a été rapidement rectifié en « ballon-sonde », déclenchant une saga qui, des décennies plus tard, continue de captiver l’imagination populaire et d’alimenter des théories du complot.

Les Origines de l’Incident de Roswell (1947) 🗓️

L’histoire de Roswell prend racine dans la découverte fortuite de débris en plein désert du Nouveau-Mexique, un événement qui, à l’époque, n’a suscité qu’un bref intérêt avant de sombrer dans l’oubli pendant plusieurs décennies.

La Découverte Mystérieuse du Rancher Mac Brazel

Le 8 juillet 1947, William Brazel, connu sous le nom de Mac, propriétaire d’un ranch situé dans une zone désertique et difficile d’accès près de Roswell, a fait une découverte inhabituelle. Alors qu’il travaillait, il a remarqué des débris étranges éparpillés sur ses terres, couvrant une zone d’environ 80 mètres de large sur 1 kilomètre de long. Brazel, comme de nombreux habitants du secteur, avait déjà trouvé des débris de ballons météo par le passé. Cependant, l’aspect des matériaux découverts cette fois-ci l’a intrigué. Il a décrit au Roswell Daily Record avoir vu « une large zone de débris brillants, bandes de caoutchouc, feuilles d’étain, un papier plutôt dur et des barres ».

Intrigué par la nature de ces éléments, Brazel a décidé de les montrer à ses plus proches voisins, la famille Proctor, qui se trouvaient à plusieurs kilomètres de là. Ceux-ci l’ont conseillé de contacter le shérif de Roswell. Le 7 juillet, Brazel a confié au shérif Wilcox qu’il pensait avoir trouvé une soucoupe volante.

Le Communiqué Initial du Roswell Army Air Field (RAAF)

Le shérif Wilcox a jugé opportun d’avertir la base militaire la plus proche, le Roswell Army Air Field (RAAF). Le major Jesse Marcel, responsable de la sécurité de la base de bombardiers atomiques, est envoyé sur les lieux. Un homme en civil est également venu au ranch pour récupérer les débris que Brazel avait ramassés. Marcel a déclaré avoir passé « quelques heures le 7 juillet à chercher des morceaux de l’engin météo » et avoir trouvé « d’autres bouts de caoutchouc et d’aluminium ». Ils ont tenté de réassembler l’objet, mais Brazel a affirmé qu’ils n’y étaient pas parvenus. Marcel a ensuite apporté les débris à la base le lendemain matin.

Tôt le mardi 8 juillet, le lieutenant Walter Haut, porte-parole du RAAF, a émis un communiqué de presse à la demande du colonel William Blanchard, commandant de la base de Roswell. Ce communiqué, immédiatement relayé par de nombreux journaux, annonçait une nouvelle sensationnelle: « Les nombreuses rumeurs faisant état d’une soucoupe volante sont devenues réalité hier, lorsque le service des renseignements du 509e escadron de l’air force de la base de Roswell a pris possession d’un disque grâce à la coopération d’un rancher et du bureau du shérif du comté de Chaves au Nouveau Mexique. L’objet volant a atterri dans un ranch près de Roswell durant la semaine dernière. Sans téléphone, le rancher a conservé le disque jusqu’à ce qu’il puisse contacter le bureau du shérif, qui informa le major Jesse A. Marcel du 509e escadron de l’Air Force. Une action fut immédiatement lancée, et le disque fut récupéré au domicile du rancher. Il a été examiné à la base de Roswell, puis transmis à de plus hautes autorités ».

La Rétractation Officielle : Le Ballon-Sonde 🎈

Moins de vingt-quatre heures après l’annonce retentissante, une nouvelle version des faits a été rapidement diffusée par les autorités militaires, modifiant radicalement la perception de l’incident.

Le lendemain du communiqué initial, le brigadier général Roger M. Ramey, de la base de Fort Worth au Texas, où les débris avaient été transportés par avion pour examen, a publié un rectificatif. Il a annoncé que le « disque volant » n’était en fait qu’un ballon-sonde. Une conférence de presse a été organisée dans la foulée, au cours de laquelle des débris ont été présentés aux journalistes. Ces débris correspondaient bien à la description d’un ballon météo et de son réflecteur, confirmant ainsi officiellement la thèse du ballon. L’adjudant Irving Newton a corroboré l’avis de Ramey, identifiant l’objet comme un ballon météo et son réflecteur.

Des photos ont été prises à Fort Worth, montrant le général Ramey, le colonel Thomas J. Dubose et le major Marcel posant avec les débris. Cependant, malgré la présentation officielle, le rancher Brazel, interviewé par le Roswell Daily Record, a infirmé la thèse militaire, déclarant qu’il avait déjà retrouvé des ballons météo par le passé et qu’il était certain que ce qu’il avait trouvé n’était pas un ballon d’observation.

Après cette rectification, l’affaire a été rapidement oubliée par le grand public, pour ne refaire surface que bien plus tard.

L’Émergence du Mythe OVNI 📈

Bien que l’incident de Roswell ait été rapidement classé par les autorités en 1947, il a connu une renaissance spectaculaire des décennies plus tard, devenant un phénomène de culture populaire alimenté par des témoignages révisés et une soif croissante de vérité cachée.

L’Oubli et la Renaissance (des années 1950 aux années 1970)

Après la rectification de 1947, l’affaire de Roswell est tombée dans l’oubli. Ce n’est qu’en 1950 que Frank Scully a publié un ouvrage sensationnel affirmant que des soucoupes volantes s’étaient écrasées, citant des scientifiques anonymes. Cependant, le journaliste Donald Keyhoe a analysé cette affaire et a conclu à un canular. Une enquête menée par J.P. Kahn a révélé que les prétendus scientifiques étaient en réalité deux escrocs notoires, Newton et Gebauer, déjà condamnés. Ces individus avaient raconté l’histoire d’une soucoupe écrasée près d’Aztec au Nouveau-Mexique en mars 1948, avec seize « extraterrestres » morts qui auraient été récupérés et une technologie alien utilisée pour fabriquer un « détecteur de pétrole ». Karl Pflock a même suggéré que l’ouvrage de Philip J. Corso, The Day After Roswell, n’était qu’un remake de cette affaire de détecteur de pétrole, orchestrée par Newton et Gebauer.

En 1977, Léonard Stringfield a écrit un autre ouvrage sensationnel relatant des crashs d’OVNI, bien que les témoins cités soient le plus souvent anonymes.

Le Rôle Clé de Jesse Marcel (1978) 🎙️

La véritable relance de l’affaire de Roswell, en tant que phénomène médiatisé et objet de controverse, a eu lieu en 1980, principalement grâce à la parution du livre de Charles Berlitz et William Moore, The Roswell Incident. Cependant, l’étincelle qui a ravivé l’intérêt est venue deux ans auparavant.

En 1978, le lieutenant-colonel en retraite Jesse Marcel, qui avait été le premier sur les lieux du crash en 1947 en tant que responsable de la sécurité de la base de bombardiers atomiques, a fait des déclarations fracassantes. Interviewé par l’ufologue Stanton Friedman, puis à la télévision, Marcel a affirmé que les débris qu’il avait récupérés étaient sûrement d’origine extraterrestre. Il a ajouté que les débris montrés aux journalistes par le général Ramey n’étaient pas ceux qu’il lui avait apportés de Roswell, suggérant que les militaires avaient en réalité caché la découverte d’un vaisseau spatial. Son histoire, d’abord circonscrite au milieu des ufologues, est devenue le catalyseur de plusieurs enquêtes et livres évoquant une politique du secret imposée par les autorités militaires.

En février 1980, le The National Enquirer a interviewé le major Marcel, ce qui a attiré l’attention mondiale sur l’incident de Roswell.

La Vulgarisation par les Livres et Médias

Suite aux révélations de Marcel, l’affaire de Roswell est devenue un terrain fertile pour de nombreuses publications et productions médiatiques. Charles Berlitz et William L. Moore ont publié le premier livre majeur sur le sujet en 1980, The Roswell Incident. Ils ont déclaré avoir interviewé plus de quatre-vingt-dix témoins. Dans leur ouvrage, ils ont présenté le récit de Jesse Marcel, qui décrivait les débris comme « ne ressemblant à rien de fabriqué sur cette terre ». Ils ont également suggéré que le matériau récupéré par Marcel était d’une solidité et de qualités uniques, impossibles pour une matière d’origine terrestre, et ont introduit l’idée que les débris originaux avaient été remplacés par des débris de ballon-sonde pour masquer la vérité. Marcel aurait posé avec les vrais débris, qui auraient ensuite été échangés pour la mise en scène médiatique. Des livres d’autres auteurs, comme Randle et Schmitt, ont défendu cette même thèse.

Avec le temps, de nombreux livres, articles, documentaires télévisés, et même une série télévisée ont contribué à rendre l’incident de 1947 si célèbre. Au milieu des années 1990, des sondages, notamment celui publié par CNN/Time en 1997, ont révélé qu’une grande majorité de la population croyait que des extraterrestres étaient venus sur Terre et avaient atterri à Roswell, et que le gouvernement avait dissimulé les événements.

En 1997, l’officier de l’armée de l’air Philip J. Corso a publié son livre The Day After Roswell, prétendant que les artefacts trouvés à Roswell avaient été à l’origine du développement de technologies de pointe comme le laser ou le kevlar. Bien que sa préface ait été désavouée par le sénateur Thurmond pour tromperie sur le contenu, et que ses descriptions de certains avions aient été jugées flagrantes d’erreurs par Karl Pflock, Corso a affirmé avoir étudié ces artefacts au Pentagone à partir de 1961.

Les Arguments et Preuves en Contention ⚖️

L’affaire de Roswell est caractérisée par une opposition fondamentale entre deux thèses principales : celle d’un crash d’OVNI avec récupération d’entités extraterrestres et celle d’un simple accident de ballon-sonde militaire secret.

La Thèse Extraterrestre : Corps et Vaisseau 👽

Les principaux partisans de la thèse extraterrestre considèrent l’événement de Roswell comme l’une des preuves les plus solides d’une visite de la Terre par une civilisation avancée. Ils soutiennent que l’épave retrouvée était celle d’un ovni extraterrestre, récupéré et dissimulé par les militaires.

Des auteurs comme Stanton Friedman et Don Berliner ont suggéré une dissimulation par les hautes autorités de la récupération d’un OVNI, en se basant notamment sur des documents tels que les archives du groupe Majestic 12. Cependant, le FBI a reconnu que ces documents étaient faux. Selon cette théorie du complot, une agence gouvernementale haut placée aurait été chargée d’enquêter sur les extraterrestres découverts à Roswell et de garder ces informations secrètes du public. Il a même été suggéré que pas moins de huit corps extraterrestres auraient été récupérés sur deux sites de crash: trois morts et peut-être un vivant au ranch de Foster, et trois morts et un vivant sur le site de Sorocco.

L’astronaute Edgar Mitchell, qui a grandi à Roswell, s’est plusieurs fois prononcé en faveur de la véracité de l’événement. Il a déclaré : « L’ère moderne des ovnis a réellement commencé avec un incident qui s’est produit en 1947, quand un appareil accidenté contenant les corps de plusieurs extraterrestres a été découvert près de Roswell au Nouveau Mexique. Non, je ne fais pas d’erreur, l’affaire de Roswell s’est bien produite. J’ai vu des dossiers secrets qui montrent que le gouvernement savait tout à ce sujet, mais qu’il avait décidé de cacher l’information au public ». En 2008, il maintenait toujours fermement sa position.

Plus récemment, en 2012, Chase Brandon, ancien agent au bureau des relations publiques de la CIA, a prétendu avoir découvert au milieu des années 1990 un dossier secret sur l’affaire Roswell dans les archives de la CIA, avec des photographies qui attesteraient de la présence d’un OVNI sur cette zone.

La Thèse du Projet Mogul : Ballons Espions 🕵️‍♂️

L’explication officielle et le point de vue des sceptiques ufologues est que l’incident de Roswell n’est rien d’autre que l’écrasement d’un ballon-sonde ultrasecret appartenant au Projet Mogul. Ce projet, mené par les États-Unis de 1947 à 1949 dans le Nouveau-Mexique, était un programme ultraconfidentiel de la Guerre Froide. Son objectif était d’espionner l’URSS et de détecter les essais nucléaires soviétiques, qui n’avaient pas encore eu lieu (le premier essai nucléaire soviétique a eu lieu en août 1949). Pour ce faire, le projet consistait à envoyer à haute altitude des grappes ou des trains de 20 à 30 ballons météo attachés à une ligne centrale, portant des instruments et deux à trois cibles radar. Ces ballons transportaient des microphones et des émetteurs radioélectriques destinés à détecter les tests nucléaires et les missiles antibalistiques de l’Union soviétique.

Les débris décrits par Mac Brazel correspondaient à des « bandes de caoutchouc, feuilles d’étain, un papier plutôt dur et des barres », et Marcel lui-même a mentionné « des bouts de caoutchouc et d’aluminium ». Un télex du FBI datant du 8 juillet 1947 citait un major de la Huitième Air Force décrivant l’objet comme hexagonal, suspendu à un ballon de 6 mètres de diamètre par un câble, et ressemblant à un ballon météo à haute altitude équipé d’un réflecteur radar. Ces descriptions sont cohérentes avec les composants des ballons et réflecteurs du Projet Mogul.

En 2005, la chaîne ABC a diffusé une émission spéciale sur les OVNIs présentée par Peter Jennings, qui a qualifié le cas de Roswell de « mythe (…) sans le moindre soupçon de preuve », acceptant l’explication de l’Air Force selon laquelle l’incident n’était que la conséquence de la chute d’un ballon-sonde du projet Mogul.

L’Examen des Témoignages et des Preuves 🧐

L’une des pierres angulaires de l’affaire de Roswell est le grand nombre de témoignages qui ont émergé au fil des décennies. Cependant, l’analyse de ces témoignages révèle des problèmes de fiabilité et de cohérence, soulevant des doutes sur leur validité en tant que preuves.

Fiabilité des Témoignages Humains

Selon Kal Korff, de nombreux « témoins » interviewés par les auteurs de livres à sensation n’étaient pas en réalité de vrais témoins directs des débris ou des extraterrestres. La plupart répétaient les récits d’autres personnes, rendant leurs dépositions inadmissibles devant une cour de justice américaine. Sur les 90 témoins prétendument interrogés pour The Roswell Incident, seuls 25 sont mentionnés dans le livre, et seulement 7 d’entre eux auraient réellement vu les débris, dont 5 les auraient touchés.

Karl T. Pflock, dans son livre Roswell: Inconvenient Facts and the Will to Believe (2001), a souligné qu’un grand nombre de témoins ont souhaité rester anonymes. Parmi les plus de 300 personnes, seulement 41 pouvaient être considérées comme d’« authentiques témoins avec une expérience directe ou indirecte des événements à, ou autour de, Roswell ou sur la base militaire aérienne de Fort Worth », et seulement 23 pouvaient « être raisonnablement considérés comme ayant vu des preuves physiques, des débris récupérés au ranch Foster ». Parmi ces derniers, seuls 7 ont déclaré que les débris devaient provenir d’une autre planète.

En ce qui concerne les témoignages sur la vision d’extraterrestres, des critiques ont identifié plusieurs problèmes:

  • Fiabilité du témoignage indirect (ex: Pappy Henderson, Général Exon).
  • Problèmes de crédibilité avec des témoins faisant des déclarations objectivement fausses ou multiples et contradictoires (ex: Gerald Anderson, Glenn Dennis, Frank Kaufmann, Jim Ragsdale).
  • Confessions sur le lit de mort ou témoignages de personnes âgées et facilement désorientées (ex: Maj. Edwin Easley, Lewis Rickett). Pflock a noté en 2001 que seulement quatre personnes ayant été directement en contact avec des corps d’extraterrestres ont été interviewées et identifiées par les auteurs sur Roswell, et leur crédibilité a pu être remise en question. De plus, certains auteurs ont été accusés d’adhérer à des témoignages qui ne correspondaient pas à leurs scénarios, adoptant une approche de type « faire toutes les suppositions et voir celles qui marchent le mieux ».

Le problème principal de tous ces témoignages est qu’ils sont apparus au moins trente-et-un ans après les événements, et dans la plupart des cas, plus de quarante ans après les faits. Non seulement les souvenirs aussi anciens sont d’une fiabilité douteuse, mais ils sont également influencés par d’autres récits, créant de faux souvenirs induits.

L’Évolution des Récits : Marcel et Brazel Jr.

La crédibilité de certains témoins clés, comme Jesse Marcel et Bill Brazel Jr., a été remise en question en raison de l’évolution de leurs récits au fil du temps.

Timothy Printy a souligné que Jesse Marcel avait initialement clairement identifié les pièces avec lesquelles il apparaissait sur les photos prises à Fort Worth comme étant les morceaux qu’il avait récupérés. Ces débris, selon les sceptiques et même certains pro-OVNI, étaient ceux d’un ballon. Marcel lui-même a déclaré dans The Roswell Incident : « Ces pièces peuvent ressembler à de l’aluminium et du balsa, [emphase dans le texte original], mais la ressemblance s’arrête là. » Il a ajouté : « ils ont pris une photo de moi au sol en train de porter des débris métalliques parmi les moins intéressants… Le matériel sur cette photo provenait bien de ce que nous avions trouvé. Ce n’était pas une mise en scène ». Cependant, après qu’il lui a été précisé que le matériel avec lequel il avait posé était des pièces d’un ballon, il a modifié son histoire pour dire que ce matériel n’était pas celui qu’il avait découvert.

Des sceptiques comme Robert G. Todd ont soutenu que Marcel a embelli et exagéré son histoire, notamment en affirmant avoir été pilote et avoir reçu cinq médailles de l’Air Force pour avoir abattu des avions ennemis, des affirmations qui se sont révélées fausses. Son récit constamment modifié sur Roswell est considéré comme un autre exemple de cette tendance.

De la même manière, Bill Brazel Jr., le fils du rancher qui a découvert les débris, a été accusé par Printy d’avoir embelli son récit original. Initialement, il n’avait fait aucune mention des « trous dans le sol » qui ont été évoqués par d’autres personnes par la suite. Mais à mesure que les histoires de trous profonds d’où auraient été récupérés les extraterrestres et leur vaisseau se sont répandues, les récits de Brazel ont changé. À la fin des années 1980, il affirmait : « Cette chose avait laissé une trace assez importante ici. Il a fallu un an ou deux pour que l’herbe revienne ». Ces variations jettent de sérieux doutes sur la fiabilité de leurs déclarations.

Le Film de l’Autopsie Extraterrestre : Un Canular Médiatique 🎥

L’affaire de Roswell a connu un regain d’attention médiatique spectaculaire en 1995 avec la diffusion d’un film prétendant montrer l’autopsie d’un extraterrestre.

En 1993, un producteur londonien, Ray Santilli, a prétendu posséder un film montrant le corps d’un extraterrestre qui n’aurait pas survécu au crash de Roswell. Le 26 mars 1995, une dépêche de l’AFP a évoqué ce film, affirmant qu’il avait été tourné près de 50 ans auparavant et montrant la dissection d’un extraterrestre après un accident de soucoupe volante. Cela a propulsé l’affaire de Roswell à nouveau en une des médias mondiaux.

En France, après avoir commercialisé une cassette VHS intitulée L’extra-terrestre de Roswell, TF1 a diffusé de larges extraits du film le 23 octobre 1995, dans l’émission L’Odyssée de l’étrange animée par Jacques Pradel. Le film a été vendu à 27 pays, pour une somme totale estimée à 30 millions de francs. Aux États-Unis, un documentaire de la Fox, Alien Autopsy: Fact or Fiction?, a été diffusé le 28 août 1995. Le journaliste Paul McCarthy, enquêtant pour le magazine Omni, a recherché l’énigmatique infirmière témoin de l’autopsie, mais a confirmé qu’elle n’avait jamais existé, ce qui a corroboré le second rapport de l’U.S. Air Force.

Le dénouement est arrivé en 2005, lorsque Ray Santilli a avoué que le film était un faux, l’extraterrestre ayant été fabriqué par John Humphreys, un spécialiste hollywoodien des effets spéciaux. Le 7 avril 2007, la Warner Bros. a même sorti un reportage décrivant « l’histoire d’une fausse autopsie », confirmant que les effets spéciaux avaient été réalisés par Humphreys, qui avait créé douze ans plus tôt des créatures en latex remplies d’organes de mouton.

Les Rapports Officiels du Gouvernement Américain 📜

Face à la persistance du mythe de Roswell et à la pression publique croissante, le gouvernement américain a publié deux rapports majeurs au milieu des années 1990, cherchant à apporter des explications officielles et définitives à l’incident.

Le Premier Rapport (1995) : Le Projet Mogul Confirmé

Le premier rapport, intitulé The Roswell Report, a été rédigé par Richard Weaver et James McAndrew de l’US Air Force et publié par le US Government Printing Office en 1995. Ce rapport a conclu que les débris retrouvés en 1947 provenaient bien d’un programme gouvernemental secret appelé Projet Mogul. Ce projet consistait au lâcher de grappes de ballons atmosphériques destinés à espionner les expériences nucléaires soviétiques. Ces ballons transportaient des microphones et des émetteurs radioélectriques pour détecter les tests nucléaires et les missiles antibalistiques de l’Union soviétique. Ce rapport a constitué la base de la réponse des sceptiques aux auteurs traitant de la récupération d’extraterrestres, bien que des chercheurs sceptiques comme Philip J. Klass et Robert Todd aient déjà publié des articles semant le doute sur les témoignages d’extraterrestres des années avant la publication de ces conclusions officielles.

Le Second Rapport (1997) : Cas Classé et Explication des « Corps »

Deux ans plus tard, en 1997, le second rapport, intitulé The Roswell Report: Case Closed, a été publié par James McAndrew de l’US Air Force. Ce document a été présenté comme l’explication finale et définitive de l’incident par les militaires.

Pour expliquer les rumeurs de « cadavres d’extraterrestres », le rapport a fait état du parachutage de mannequins anthropomorphiques lors de programmes militaires menés dans les années 1950, tels que l’opération High Dive. La récupération de ces mannequins aurait été observée par des témoins oculaires. Le rapport a conclu que les témoignages concernant la récupération de cadavres extraterrestres provenaient vraisemblablement de rapports détournés d’accidents militaires impliquant des blessés et des morts.

L’Air Force a avancé la théorie d’un phénomène de « compression temporelle » chez les témoins, où des événements ayant eu lieu après 1953 auraient été associés à ceux de 1947. Le second rapport a également souligné que les témoignages de cadavres d’extraterrestres n’avaient fait surface qu’à la fin des années 1970, plus de trente ans après les faits. James McAndrew, l’enquêteur principal de l’Air Force, a mis en évidence de sérieuses lacunes dans les témoignages, constatant que certaines personnes prétendument impliquées dans la récupération de « cadavres d’extraterrestres » ne l’étaient pas, tandis que d’autres, présentes à la base de Roswell, ont confirmé qu’il n’y avait eu ni OVNI ni extraterrestre. Le lancement de sondes martiennes de forme circulaire depuis le Roswell Army Air Field dans les années 1966-67 et 1972 a également été suggéré comme une cause possible de « faux témoignages » selon ce second rapport.

Documents Militaires de 1948

Suite à une requête de l’ufologue William LaParl dans le cadre du FOIA (Freedom of Information Act), près de 300 pages de documents ont été rendues publiques. Parmi celles-ci figuraient les minutes d’une réunion du comité scientifique de l’Air Force des 17 et 18 mars 1948. Lors de cette réunion, Howard Mc Coy, chef du renseignement de l’Air Materiel Command à la base aérienne de Wright-Patterson, a déclaré : « Nous avons un nouveau projet (le projet Sign) qui […] fait suite à ce que l’on avait appelé « l’hystérie collective » de l’été dernier, lorsque nous avons eu tous ces objets volants non identifiés ou disques. […]. Si vous saviez ce que nous serions prêts à donner pour que l’une de ces choses s’écrase quelque part, que nous puissions voir de quoi elles sont faites ». Il est important de noter que c’est à Wright-Patterson que la carcasse de tout engin ennemi (russe ou alien) aurait été transportée, ce qui implique que Howard Mc Coy aurait été au courant si un engin alien s’était écrasé à Roswell.

De plus, le 8 novembre 1948, le colonel Mc Coy a adressé un communiqué au major C.P. Cabell, directeur du renseignement de l’Air Force, dans lequel il a mentionné à trois reprises l’absence de preuve physique d’un crash de soucoupe volante. Le 23 septembre 1947, le lieutenant général Nathan Twining a envoyé un courrier au brigadier général George Schulgen, officier des services de renseignement au Pentagone, faisant référence à la collaboration entre le Génie et les services de renseignements à Wright Field et Patterson pour découvrir la nature des mystérieux objets volants. Selon Kent Jeffrey, « si le génie possédait une épave de soucoupe, non seulement les services de renseignement l’auraient su, mais ils en auraient été impliqués de bout en bout dans l’analyse de l’épave et dans l’évaluation de la menace que celle-ci pouvait représenter pour la sécurité nationale ».

Le Rapport du G.A.O. (1995) : Doutes sur le Projet Mogul et la Destruction des Archives 🗑️

En 1995, le sénateur du Nouveau-Mexique, Steven Schiff, a demandé des explications à l’Air Force concernant Roswell, qui l’a renvoyé aux Archives Nationales. L’incident de Roswell ne figurant ni dans le Blue Book ni dans le rapport Condon, et soupçonnant une dissimulation, Schiff a demandé au Congrès des États-Unis de charger le General Accounting Office (GAO), une organisation de surveillance, de mener une enquête interne.

Dans son rapport de juillet 1995, l’enquête de la commission du Congrès américain, le GAO, a soulevé des questions importantes. Contrairement aux rapports de l’Air Force, le rapport du GAO a écarté l’explication de l’incident par les seuls ballons Mogul. Il a également insisté sur le fait que le débat sur ce qui s’était réellement produit à Roswell continuait.

Un point crucial soulevé par le GAO fut la découverte que tous les documents administratifs de la seule base de bombardiers atomiques des États-Unis entre mars 1945 et décembre 1949 avaient été détruits, ainsi que tous les messages radio envoyés par la base d’octobre 1946 à février 1949. Le GAO a souligné que les archives détruites couvraient une période bien plus étendue que celle de Roswell, et que cette destruction ne pouvait donc être invoquée comme une raison liée spécifiquement à l’incident de Roswell. Interrogé à ce propos, Steve Schiff lui-même a admis que ces archives n’avaient pas disparu à cause de Roswell. Cette destruction d’archives a alimenté les théories du complot, même si la raison n’était pas directement liée à l’incident.

Analyses et Perspectives Diverses 🧠

Au-delà des faits et des rapports officiels, l’affaire de Roswell a été l’objet de nombreuses analyses et interprétations, non seulement au sein de la communauté ufologique, mais aussi parmi les sociologues et les experts militaires. Ces analyses permettent de comprendre comment une simple découverte de débris a pu se transformer en un mythe planétaire.

Le Point de Vue des Sociologues : Construction d’un Mythe 📚

L’affaire de Roswell ne se limite pas à un débat sur les ovnis ; elle est également devenue un sujet d’étude pour les chercheurs en sciences sociales. Pour certains de ces auteurs, l’affaire se réduit à la construction d’un mythe moderne, au sens littéraire du terme. Un ouvrage rédigé par deux anthropologues en collaboration avec Charles Moore, un ancien ingénieur ayant travaillé sur le Projet Mogul, a même été publié par le Smithsonian Institute, considérant que l’affaire de Roswell est à l’origine des débris trouvés par Brazel.

Ces travaux soulèvent la question de savoir ce qui constitue une analyse sociologique : doit-elle réduire l’histoire à une simple légende ou mythe, impliquant l’absence de réalité des faits, ou doit-elle plutôt décrire la controverse et montrer comment les différents acteurs construisent et déconstruisent les faits? La thèse développée par Saler et Ziegler a été évoquée par l’anthropologue Paul Jorion. En France, le sociologue Pierre Lagrange, dans son livre La rumeur de Roswell (un clin d’œil à La Rumeur d’Orléans d’Edgar Morin), exprime son scepticisme face à la thèse du crash d’une soucoupe volante tout en contestant les analyses réductrices souvent proposées par les sociologues sur ce type d’événements. Il conteste les analyses réductrices des rumeurs et des « légendes contemporaines » et montre que les ufologues se sont comportés de manière rationnelle, quelles que soient leurs opinions.

Charles Ziegler soutient que l’incident de Roswell possède toutes les caractéristiques d’un conte populaire. Il identifie six procédés narratifs distincts, commençant avec « l’incident de Roswell » en 1980, suivi de la transmission par des conteurs qui façonnent l’histoire. Ces histoires évoluent, et parfois, les témoins initiaux sont rejetés par ceux qui deviennent les « gardiens » de l’affaire. D’autres fois, les récits sont racontés différemment, relançant le processus. Si certaines croyances de la culture ufologique, comme celle d’un gouvernement qui conspire et cache des informations sur les visites extraterrestres, demeurent intactes, d’autres croyances se modifient, reflétant les changements au sein du mouvement. Le fait que le témoignage de Sheridan Cavitt, qui pensait que les débris n’étaient que des morceaux d’un ballon météo, ait été complètement occulté, est présenté comme une preuve de la construction des mythes par le rejet des informations dérangeantes.

Comparaison avec les Crashes d’Avions

Pour apporter une perspective différente sur les débris de Roswell, Curtis Peebles, spécialiste de l’histoire de l’aviation militaire, a analysé les sites d’accident d’avion et les a comparés aux informations disponibles sur Roswell.

Selon Peebles, l’impact d’un avion sur le sol crée généralement un cratère, et si l’appareil explose, le sol est brûlé, empêchant toute vie végétale significative de repousser, même cinquante ans plus tard. L’U.S. Air Force, dans ces cas, ramasse parfois les débris ou les enterre dans un trou creusé au bulldozer. Même pour des équipements secrets, comme le cas du bombardier B-36 qui a largué par erreur une bombe atomique non armée en 1957, il reste toujours des fragments sur une zone importante autour du point d’impact.

Or, à Roswell, les observations rapportées ne correspondent pas à ces caractéristiques. Il n’y a eu aucun cratère, aucune végétation brûlée, et aucun appareil technologique. Seulement des baguettes en balsa et des débris d’aluminium, qui correspondent précisément à une cible de ballon Mogul. Cette comparaison tend à renforcer la thèse officielle du ballon-sonde.

Le Schisme au Sein de la Communauté Ufologique 💔

L’affaire de Roswell a non seulement divisé l’opinion publique, mais a également provoqué un schisme important au sein de la communauté ufologique elle-même. Avec la publication de The Truth About the UFO Crash at Roswell en 1994, une rupture significative est apparue concernant le réel enchaînement des événements et la localisation exacte des sites des crashs extraterrestres.

Le Center for UFO Studies (CUFOS) et le Mutual UFO Network (MUFON), deux sociétés reconnues en ufologie, étaient tellement en désaccord sur les différents scénarios présentés par Randle/Schmitt et Friedman/Berliner que plusieurs conférences ont été organisées pour tenter de résoudre ces conflits. Un des problèmes majeurs était de savoir où se trouvait Barnett précisément quand il aurait vu le vaisseau extraterrestre. En 1992, une conférence a essayé d’obtenir un consensus sur les différents scénarios présentés dans Crash at Corona et UFO Crash at Roswell, mais la publication de The Truth About the UFO Crash at Roswell en 1994 a « résolu » la question Barnett en l’ignorant simplement, fixant une nouvelle localisation géographique pour la récupération du vaisseau extraterrestre et mentionnant un nouveau groupe d’archéologues sans lien avec ceux cités dans l’histoire de Barnett. Ce désaccord fondamental sur la localisation des sites de crash est toujours d’actualité chez les ufologues.

Le débat ne s’est pas limité au lieu du crash. Dès la relance de l’enquête par le CUFOS, certains ufologues ont exprimé leur scepticisme quant à la réalité des faits. C’est le cas de Robert Todd, connu pour avoir divulgué de nombreux documents de l’armée, du FBI et de la CIA sur les OVNIs dans les années 1970 et 1980. Barry Greenwood, éditeur du bulletin Just Cause consacré à l’analyse des documents publics de l’administration américaine, partageait également ce scepticisme. Un autre ufologue, Karl Pflock, a d’abord développé une thèse intermédiaire mélangeant ballons-sondes et un authentique OVNI, avant de conclure que le crash était dû uniquement à un train de ballons lié au Projet Mogul.

Après la publication des rapports de l’Air Force au milieu des années 1990, de nombreux livres, comme The Roswell UFO Crash: What They Don’t Want You To Know de Kal K. Korff (1997), se sont basés sur ces rapports pour conclure qu’« il n’y a pas de preuve crédible que les restes d’un vaisseau spatial extraterrestre étaient impliqués ». L’article détaillé de Ken Jeffrey, pilote de ligne et à l’origine de la « Déclaration de Roswell », publié dans le MUFON UFO Journal, a également provoqué une avalanche de protestations parmi les lecteurs partisans de la théorie du complot.

Critiques sur les Méthodes de Recherche et les Motivations 💰

Des critiques acerbes ont été formulées à l’encontre des méthodes de recherche utilisées par certains partisans de la thèse extraterrestre, ainsi que sur les motivations derrière la promotion du mythe de Roswell.

Les critiques soulignent que des événements appartenant à divers prétendus crashs d’OVNI sur une longue période sont parfois rassemblés en un seul événement. De plus, trop d’auteurs, sans esprit critique, adoptent n’importe quel témoignage suggérant l’existence d’extraterrestres, même lorsque les rapports se contredisent. Karl Pflock, un ancien ardent défenseur de la thèse extraterrestre à Roswell, a déclaré : « Roswell est un exemple classique de triomphe de la quantité sur la qualité. Les partisans du crash d’une soucoupe volante… rassemblent tout ce qui semble soutenir leur thèse et l’empilent dans le tiroir « preuves » en disant « vous voyez, tout ce que nous avons là. Nous devons avoir raison ! Peu importe les contradictions. Peu importe l’absence de faits rapporté par des personnes neutres. Peu importe les absurdités ».

Kal Korff a émis l’idée que certaines parties avaient de bonnes raisons de promouvoir la thèse extraterrestre de Roswell, tandis que les chercheurs ne faisaient pas correctement leur travail. Il a affirmé : « Le domaine de l’ufologie est constitué de personnes qui sont prêtes à tirer avantage de la crédulité des autres, particulièrement parmi les gens qui peuvent rapporter de l’argent. Le mythe de l’ovni à Roswell a rapporté beaucoup d’argent aux groupes ufologues, aux publicitaires, à Hollywood, à la ville de Roswell, aux médias (…) à côté de ça, le nombre de chercheurs qui utilisent les outils de la science et sa méthodologie est extrêmement petit ».

Gildenberg a calculé qu’en additionnant tous les témoignages, on arrivait à onze sites différents du crash, et que toutes les informations mises bout à bout ne ressemblent que de très loin au témoignage originel de 1947. Certains témoignages pourraient même avoir été mélangés avec ceux de crashs militaires survenus par la suite dans la région entre 1948 et 1950.

Désinformations et Fausses Pistes

L’affaire de Roswell a également été potentiellement influencée par des campagnes de désinformation délibérées. Richard Doty, un ancien agent du bureau des investigations spéciales de l’armée de l’air américaine, a affirmé avoir intentionnellement donné de fausses informations à de nombreux ufologues dans les années 1980, alors qu’il était affecté à la base aérienne de Kirtland au Nouveau-Mexique. Il a prétendu leur avoir transmis de faux indices concernant des extraterrestres capturés et des soucoupes volantes à l’intérieur de bases militaires secrètes, ce qui aurait ravivé la légende de Roswell.

Un documentaire de 2013, Mirage Men, retrace son histoire et celle des ufologues avec qui il a interagi. Bien que ses affirmations soient débattues dans les cercles d’ufologie, le professeur de journalisme Keith Kloor a cité le journaliste scientifique et sceptique Brian Dunning, qui estime que le récit de Doty est en grande partie crédible et cohérent avec l’histoire. Selon Dunning, à la fin des années 1970 et au début des années 1980, l’avion furtif F-117 Nighthawk était encore secret mais très opérationnel, et les espions soviétiques cherchaient désespérément des informations à son sujet. Étant donné que des ufologues s’étaient installés autour de chaque installation de l’armée de l’air depuis les années 1950, documentant, filmant et révélant leurs découvertes, l’armée de l’air aurait intelligemment supposé que les Soviétiques avaient probablement infiltré la communauté ufologique. Ainsi, l’armée aurait demandé à Doty, et probablement à d’autres, de fournir des histoires de soucoupes volantes capturées et d’ambassadeurs extraterrestres collaborant avec le gouvernement américain, servant de couverture ou de distraction.

Développements et Déclarations Récentes (XXIe Siècle) 🌐

L’affaire de Roswell continue d’être un sujet d’intérêt, avec de nouveaux développements et déclarations qui maintiennent le débat en vie, même au XXIe siècle.

Changement de Point de Vue Scientifique chez Certains Ufologues

Une des conséquences immédiates des rapports de l’Air Force sur l’incident de Roswell a été la décision de plusieurs personnalités éminentes de la communauté ufologique de ne plus associer l’affaire à un vaisseau extraterrestre. Si les rapports de l’Air Force sont la cause principale de ce changement, une autre raison peut être trouvée dans la diffusion de documents secrets de 1948 qui montraient que de hauts responsables de l’Air Force à l’époque ignoraient la vraie nature des OVNIs médiatisés et soupçonnaient l’existence d’engins d’espionnage soviétiques.

En janvier 1997, Karl T. Pflock, qui avait été un défenseur important de l’hypothèse extraterrestre, a déclaré : « À partir de mes recherches et celles d’autres personnes, je n’ai aucune preuve absolue qu’une soucoupe volante se soit écrasée dans la région de Roswell ou dans les plaines de San Agustin en 1947. Les débris trouvés par Mac Brazel (…) sont des morceaux de quelque chose de très terrestre, certainement quelque chose en rapport avec le Projet Mogul (…) Les archives classifiées des correspondances et conversations entre les responsables de l’Air Force qui devaient enquêter sur cette affaire jusque dans les années 1950 montrent de manière limpide qu’ils n’avaient ni épave, ni cadavres d’équipage, bien qu’ils aient cherché de telles preuves ».

De la même manière, Kent Jeffrey, qui avait organisé des pétitions pour que le Président Bill Clinton déclassifier les informations sur l’incident, a conclu qu’il était peu probable que des extraterrestres aient été impliqués. William L. Moore, coauteur du premier ouvrage sur l’incident de Roswell, a déclaré en 1997 : « Après une étude attentive et approfondie des développements récents de l’incident (…) je ne crois plus à l’explication extraterrestre pour cet événement ».

Révélations sur des Recherches et Témoins Douteux

À la fin des années 1990 et au début des années 2000, des révélations ont jeté une ombre sur la crédibilité de certaines recherches et de certains témoins clés dans l’affaire de Roswell. Un conflit est apparu entre deux auteurs, Kevin Randle et Donald Schmitt, tous deux considérés comme des figures majeures des enquêtes civiles sur l’affaire. Le rapport de l’Air Force a d’abord indiqué que certaines recherches prétendues n’avaient pas été effectuées. Ensuite, il a été révélé que Schmitt avait falsifié ses diplômes, prétendant avoir une maîtrise et être en train d’obtenir un doctorat en criminologie, ainsi qu’être un illustrateur médical, alors qu’il était coursier. Randle a publiquement pris ses distances avec Schmitt, l’accusant d’être un mythomane.

Plusieurs témoins se sont avérés être des affabulateurs ou ont été soupçonnés d’avoir diffusé des canulars. Frank Kaufmann, une source dans le livre de Randle et Schmitt de 1994, aurait créé de toutes pièces certains documents et exagéré son rôle à Roswell ; Randle a officiellement rejeté ces témoignages en 2002. Glenn Dennis, qui avait affirmé que des autopsies avaient eu lieu à la base de Roswell et qu’il avait été menacé, a été qualifié de l’un des témoins « les moins crédibles » par Randle en 1998, bien que son témoignage ait été mis en avant dans son livre coécrit avec Schmitt.

Analyses Photographiques du Télégramme de Ramey

L’une des preuves matérielles les plus débattues ces dernières années est une photo de 1947 montrant le général Ramey présentant des débris de ballon tout en tenant ce qui semble être un télégramme. Plusieurs ufologues, dont David Rudiak, ont analysé des agrandissements de cette photo, prétendant y lire des phrases telles que « les victimes de la catastrophe » (the victims of the wreck), ce qui, selon eux, prouverait l’existence d’êtres vivants impliqués dans le crash. Cependant, d’autres analyses photographiques, comme celle menée par le Dr James Houran, ont indiqué que les caractères sont illisibles et que les phrases mises en valeur par les ufologues sont davantage imaginées que déchiffrées.

Nouvelles Déclarations et Enquêtes

En 2002, la chaîne Sci-fi channel a financé des fouilles sur le site de Brazel dans l’espoir de découvrir des débris que les militaires n’auraient pas trouvés. En octobre 2007, alors candidat aux élections présidentielles, Bill Richardson s’est exprimé sur sa demande de publication des dossiers gouvernementaux sur l’incident de Roswell, affirmant qu’il avait tenté d’obtenir des informations lorsqu’il était au Congrès, mais que le ministère américain de la défense et le laboratoire de Los Alamos lui avaient répondu que l’information était confidentielle. Il a déclaré : « Cela m’a intrigué, le gouvernement ne dit pas la vérité autant qu’il le devrait et sur de nombreux sujets », promettant de faire publier les dossiers s’il était élu.

Le 24 juillet 2008, Edgar Mitchell est revenu sur le crash de Roswell lors d’une interview avec Kerrang Radio, affirmant qu’il avait bien eu lieu et que les autorités américaines avaient utilisé la technologie extraterrestre tout en dissimulant la réalité du phénomène pendant 60 ans. Le jour même, l’interview a été reprise sur Fox News Channel avec le titre : « Un ex-astronaute déclare : les extraterrestres sont une réalité et la NASA est au courant ». Cette information a rapidement circulé jusqu’en Australie, pour revenir en Angleterre, en première page de The Telegraph : « Un astronaute annonce : La NASA cache des extraterrestres ». Le lendemain, d’autres grands médias ont également couvert l’événement.

Un Autre Crash d’OVNI en 1945

En 2021, les ufologues Jacques Vallée et Paola Leopizzi Harris ont publié Trinity: The Best-Kept Secret (en français « le secret le mieux gardé »), une enquête sur un autre crash d’OVNI qui serait longtemps resté silencieux. Cet événement se serait produit également au Nouveau-Mexique, en 1945, un mois après l’explosion de la première bombe atomique près de White Sands, et l’armée y aurait également recueilli des débris. Cette révélation suggère que Roswell n’était peut-être pas un événement isolé.

Conclusion : Une Légende Persistante 🌌

L’affaire de Roswell est bien plus qu’un simple accident ; c’est un point de convergence de mythes, de réalités et de controverses qui ont profondément marqué la culture populaire et les débats sur la vie extraterrestre. Depuis la découverte initiale de Mac Brazel en 1947 et la rapide volte-face de l’armée concernant le « disque volant » et le « ballon-sonde », l’incident est devenu une toile sur laquelle se projettent les peurs et les espoirs d’une civilisation confrontée à l’inconnu.

D’un côté, la thèse extraterrestre, ravivée par des témoignages comme celui de Jesse Marcel et soutenue par des figures comme l’astronaute Edgar Mitchell, dépeint un scénario de crash d’OVNI et de dissimulation gouvernementale, alimentant l’idée que des preuves d’une vie intelligente au-delà de notre planète sont sciemment cachées au public. Les récits de corps d’extraterrestres et de technologies révolutionnaires ont transformé Roswell en un symbole mondial de la conspiration.

De l’autre côté, l’explication officielle du Projet Mogul, détaillée dans les rapports de l’Air Force de 1995 et 1997, offre une explication rationnelle, bien que parfois complexe, des débris et des témoignages. Ces rapports, ainsi que les analyses sociologiques, tendent à déconstruire le mythe, pointant du doigt la fiabilité douteuse des souvenirs à long terme, les embellissements des récits et l’influence des croyances collectives sur la perception des faits. La révélation du film de l’autopsie extraterrestre comme un canular a également porté un coup à la crédibilité de certaines « preuves ».

Le fait que des ufologues influents aient changé leur position, la désinformation intentionnelle révélée, et le schisme au sein même de la communauté ufologique, montrent la complexité et l’ambiguïté persistantes de l’affaire. Malgré les explications officielles et les analyses critiques, la destruction des archives militaires et les déclarations persistantes de certains témoins ont maintenu une part de mystère.

Roswell reste donc un puissant mythe moderne, un laboratoire pour l’étude des rumeurs, des croyances et de la culture du secret. Qu’il s’agisse d’un ballon météo sophistiqué ou d’un vaisseau d’un autre monde, son héritage perdure, non pas tant par la « vérité » de ce qui s’est réellement passé en 1947, mais par la façon dont l’événement continue de défier nos perceptions de la réalité et de l’inconnu. L’histoire de Roswell est la preuve de la puissance durable d’un mystère qui refuse d’être entièrement résolu.

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