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8 Octobre 1967 : Arrestation du Ché Guevara

Posted on octobre 8, 2025octobre 11, 2025 By Lordkelvin765@gmail.com Aucun commentaire sur 8 Octobre 1967 : Arrestation du Ché Guevara

Des sources supplémentaires pour approfondir la réflexion :

Che: Ernesto Guevara, une légende du siècle :

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Ernesto « Che » Guevara : Révolutionnaire, Théoricien et Icône Globale 🌍

Ernesto Guevara (né le 14 juin 1928, ou le 14 mai 1928 selon d’autres sources, à Rosario, Argentine, et mort exécuté le 9 octobre 1967 à La Higuera, Bolivie), plus communément appelé « Che Guevara » ou « le Che », fut un révolutionnaire marxiste-léniniste et internationaliste argentin, ainsi qu’un homme politique majeur de l’Amérique latine.

Il est principalement connu pour avoir été un dirigeant de la révolution cubaine. Après la victoire, il occupa plusieurs postes influents au sein du gouvernement cubain avant de disparaître de la vie politique en 1965. Sa volonté était d’exporter ses convictions marxistes communistes et ses théories révolutionnaires, tentative qui échoua au Congo, puis en Bolivie où il fut capturé et exécuté sommairement par l’armée bolivienne.

Après sa mort, Che Guevara devint une icône mondiale pour les mouvements révolutionnaires, bien qu’il demeure l’objet d’intenses controverses historiques. Son célèbre portrait réalisé par Alberto Korda est considéré comme l’une des photographies les plus célèbres au monde.


Identité et Origines (1928–1953) 🇦🇷

Jeunesse et Formation Médicale

Ernesto Guevara de la Serna est né le 14 juin 1928 à Rosario, Argentine, et était l’aîné de cinq enfants. Sa famille paternelle avait des ascendances basques, espagnoles et irlandaises, et sa mère descendait de José de la Serna e Hinojosa, le dernier vice-roi espagnol du Pérou. Bien que de lignée aristocratique, ses parents vivaient comme une famille de classe moyenne avec des tendances de gauche non autoritaristes, s’opposant notamment à Juan Perón et Adolf Hitler. Sa tante maternelle était communiste.

Dès l’âge de trois ans, il apprit à jouer aux échecs avec son père et participait à des tournois dès l’âge de douze ans. Sa mère lui enseigna le français, langue qu’il parlait couramment. Même jeune, Ernesto Guevara se distinguait par ses opinions radicales. Ses matières préférées à l’école comprenaient la philosophie, les mathématiques, l’ingénierie, les sciences politiques, la sociologie, l’histoire et l’archéologie.

Depuis son enfance, Guevara souffrait de violentes crises d’asthme. Malgré l’opposition de son père, il devint un athlète accompli, jouant au rugby à XV, ce qui lui valut le surnom de « fuser » (contraction de furibundo et de Serna) en raison de son style de jeu agressif. Durant les périodes de repos imposées par l’asthme, il se consacra à l’étude de la poésie et de la littérature, lisant Pablo Neruda, Jack London, Jules Verne, ainsi que des essais sur la sexualité de Sigmund Freud et des traités de philosophie sociale de Bertrand Russell.

En 1948, il entreprit des études de médecine à Buenos Aires.

L’Étymologie du Surnom « Che »

Le surnom « Che » que lui donnèrent ses compagnons cubains vient de la coutume argentine d’employer l’interjection ¡Che!. Cette interjection, souvent utilisée pour ponctuer les fins de phrases (ce qu’Ernesto Guevara faisait), pourrait se traduire par « eh mec ! » ou « mon pote ».

Pendant son séjour au Guatemala, le surnom « Che » lui fut également donné pour signifier « l’Argentin ». L’accent argentin très particulier et leurs origines européennes récentes les différenciaient immédiatement des autres Latino-Américains, et le mot « che » était souvent employé de manière parfois inamicale pour désigner tout Argentin en Amérique centrale et au Mexique.

Les Voyages Formateurs

En 1951, son ami Alberto Granado, un biochimiste, lui suggéra de prendre une année sabbatique. Ils entreprirent alors leur premier grand voyage à travers l’Amérique du Sud sur une vieille moto Norton 500 cm3, surnommée « La vigoureuse » (La poderosa). Le but initial était de travailler quelques semaines comme volontaires dans la léproserie de San Pablo, au Pérou.

Durant ce périple de neuf mois, Guevara traversa le Chili (où ils durent abandonner la moto et visitèrent la mine de Chuquicamata, découvrant les conditions de vie des mineurs), traversa la Cordillère des Andes, rencontra le docteur Hugo Pesce (fondateur du parti socialiste péruvien, qui influença beaucoup les idéaux de Guevara), et descendit l’Amazone jusqu’en Colombie, avant de se séparer au Venezuela. Il relata cette épopée dans Diarios de motocicleta: Notas de viaje por América Latina.

C’est à travers l’observation directe de la pauvreté et de l’impuissance des masses, combinée à ses lectures marxistes, qu’il conclut que seule la révolution par les armes pourrait abolir les inégalités socio-économiques en Amérique latine. Cette prise de conscience le mena à concevoir l’Amérique latine non pas comme un ensemble de nations distinctes, mais comme une entité culturelle et économique nécessitant une « stratégie continentale de libération ».

De retour en Argentine le 31 juillet 1952, il termina ses études de médecine, obtenant son diplôme le 12 juin 1953. Bien que l’historien Pierre Rigoulot ait remis en question l’obtention de ce diplôme, celle-ci est confirmée par d’autres biographes, dont Jon Lee Anderson.


La Découverte de l’Inégalité et l’Engagement Révolutionnaire 🗺️

L’Expérience Guatémaltèque et le Coup d’État

En juillet 1953, Guevara entreprit son deuxième grand périple à travers l’Amérique latine, voyageant notamment en Bolivie (où il se détacha de la révolution sociale populiste du MNR qu’il estimait entachée d’inégalités raciales), au Pérou, en Équateur, et finalement au Guatemala.

Il arriva au Guatemala fin décembre 1953, attiré par les réformes sociales profondes entreprises par le président de gauche Jacobo Arbenz Guzmán. Le gouvernement Arbenz menait notamment une réforme agraire visant à éliminer le système de latifundium dominé par la United Fruit Company (UFCO), ce qui impliquait l’expropriation de 40 % des terres de l’UFCO. Dans une lettre à sa tante, Guevara exprima sa motivation : « Au Guatemala, je me perfectionnerai et accomplirai tout ce qui est nécessaire pour devenir un vrai révolutionnaire. ».

C’est là qu’il rencontra Hilda Gadea Acosta, une économiste péruvienne socialiste qu’il épousa plus tard. Gadea lui présenta de nombreux responsables du gouvernement Arbenz et lui permit de renouer avec des exilés cubains, membres du mouvement du 26 juillet de Fidel Castro.

La situation changea radicalement avec l’arrivée d’armes de Tchécoslovaquie en mai 1954. Peu après, une tentative de coup d’État menée par Carlos Castillo Armas, appuyée par la CIA (qui accusait Arbenz d’être communiste), fut lancée. Malgré la volonté de Guevara de combattre pour Arbenz (rejoignant brièvement une milice communiste), le coup d’État réussit, forçant Arbenz à se réfugier à l’ambassade mexicaine.

Le renversement d’un régime démocratiquement élu par un coup d’État soutenu par la CIA renforça la conviction d’Ernesto Guevara que les États-Unis, en tant que puissance impérialiste, s’opposeraient implacablement à toute tentative de corriger les inégalités socioéconomiques. Il devint alors définitivement convaincu que le socialisme, atteint par le combat et défendu par une population armée, était le seul chemin.

Mariage et Vie au Mexique

Après avoir obtenu un sauf-conduit, Guevara quitta le Guatemala pour Mexico début septembre 1954. Il retrouva des exilés cubains et, en juin 1955, rencontra Raúl Castro, qui le présenta ensuite à son frère aîné, Fidel Castro. Après une conversation qui dura toute une nuit, Guevara fut convaincu que Fidel était le dirigeant révolutionnaire qu’il cherchait et rejoignit immédiatement le mouvement du 26 juillet.

Initialement désigné comme médecin du groupe, il participa à l’entraînement militaire et fut désigné comme la meilleure recrue. Entretemps, Hilda Gadea le rejoignit et, apprenant qu’elle était enceinte, il l’épousa le 18 août 1955. Leur fille, Hilda Beatríz, naquit en février 1956. Durant cette période, Guevara travailla comme médecin et commença l’apprentissage du russe.


Le Rôle Central dans la Révolution Cubaine (1956–1959) 🇨🇺

De Médecin à Combattant

En novembre 1956, Ernesto « Che » Guevara embarqua avec 81 autres hommes (il était l’un des quatre non-Cubains) à bord du yacht Granma pour se rendre à Cuba. Leur débarquement à Belic fut un désastre, les guérilleros étant immédiatement attaqués par l’armée de Batista. Seule une vingtaine d’hommes survécurent, rejoignant la Sierra Maestra.

C’est lors de cet affrontement que le Che prit la décision symbolique d’abandonner son sac d’équipement médical pour ramasser une caisse de munitions, passant ainsi du statut de médecin à celui de combattant.

La Guérilla dans la Sierra Maestra et l’Ascension au Grade de Commandant

Les survivants se regroupèrent dans les montagnes de la Sierra Maestra pour lancer une guérilla contre le régime de Fulgencio Batista. Guevara y joua un double rôle de médecin et de combattant, malgré de fréquentes crises d’asthme. Il souligna l’importance de gagner l’acceptation des paysans locaux (guajiros), notamment en fournissant des soins dans les villages isolés et en alphabétisant les nouvelles recrues.

Dans la guérilla, Guevara se montra intraitable face aux actes d’indiscipline, de trahison et aux crimes. Il est notamment connu pour avoir exécuté sommairement Eutimio Guerra, un traître qui avait révélé la localisation du groupe. Entre 1957 et 1958, certaines estimations avancent que Guevara aurait ordonné l’exécution de quinze personnes accusées de trahison ou d’espionnage. Néanmoins, il se montrait tolérant pour les erreurs de ses propres troupes et interdisait formellement la torture ou l’exécution des prisonniers ennemis, qu’il soignait lui-même.

En juillet 1957, après l’attaque d’El Uvero, Guevara se vit confier la charge des blessés et réussit, non seulement à les soigner et les protéger pendant cinquante jours, mais aussi à recruter de nouveaux hommes et à établir un système d’approvisionnement. Lorsque Che rejoignit le reste des troupes, il était à la tête d’un groupe autonome de 26 hommes.

Reconnaissant ses capacités, Fidel Castro le promut au grade de capitaine, puis cinq jours plus tard, le désigna Commandant (un grade que seul Castro détenait auparavant) de la Quatrième Colonne. Dès lors, il fut appelé « Comandante Che Guevara ».

Il se distingua en intégrant activement des guajiros et des Afro-Cubains dans ses troupes, une population marginalisée à cette époque de racisme et de ségrégation raciale. Il baptisa ses nouvelles recrues « descamisados » (sans chemises), reprenant une expression utilisée par Eva Perón pour les travailleurs argentins.

La Quatrième Colonne, sous son commandement, réussit à prendre le contrôle de la zone d’El Hombrito, où elle établit une base permanente avec un hôpital de campagne, une boulangerie et une armurerie. Ils créèrent également la radio clandestine Radio Rebelde en février 1958.

À cette époque, des tensions politiques apparurent au sein du mouvement du 26 juillet, entre le Che (considéré comme un marxiste extrémiste) et la partie urbaine du mouvement (majoritairement démocrate et anti-communiste). Guevara, se disant soviétophile convaincu, écrivait : « J’appartiens, de par ma formation idéologique, à ceux qui croient que la solution des problèmes de ce monde est derrière ce que l’on appelle le rideau de fer ». Il s’affirmait également admirateur de Staline.

La Bataille Décisive de Santa Clara

Suite à l’offensive de Batista en 1958, les forces de la guérilla furent réorganisées et, en août 1958, Fidel Castro décida d’étendre la guerre. Che Guevara fut chargé de marcher vers le nord avec Camilo Cienfuegos afin de diviser Cuba en deux et d’attaquer la ville stratégique de Santa Clara.

Le Che et Cienfuegos mirent six semaines à traverser 600 km de zones marécageuses pour atteindre la province de Villa Clara, au centre de l’île. Guevara installa un campement dans l’Escambray, où il créa une nouvelle école militaire, un hôpital de campagne et un journal, El Miliciano.

Après une série de victoires contre les troupes gouvernementales, le chemin vers Santa Clara, la quatrième ville de Cuba et l’ultime bastion du gouvernement avant La Havane, était ouvert. Batista y envoya 2 000 soldats et un train blindé.

L’attaque commença le 28 décembre 1958 et dura trois jours. Guevara établit que la cible prioritaire était le train blindé, qui fut immobilisé et neutralisé le 29 au soir. Ce fait d’armes, réalisé par un peloton d’hommes armés uniquement de fusils et de bouteilles incendiaires, est considéré comme une victoire militaire décisive qui entraîna directement la chute de Batista.

Le 1er janvier 1959, Fulgencio Batista fuit la République dominicaine, et Fidel Castro demanda une grève générale insurrectionnelle. Suivant les ordres de Castro, les colonnes du Che et de Camilo Cienfuegos se dirigèrent vers La Havane pour occuper les casernes de Columbia et la forteresse de La Cabaña les 2 et 3 janvier.


Fonctions Gouvernementales et Théorie (1959–1965) 🛠️

Le Procureur de la Forteresse de La Cabaña

Le 2 janvier 1959, Che Guevara fut nommé par Fidel Castro commandant et « procureur suprême » de la prison de La Cabaña. Ce rôle, selon l’historien Pierre Rigoulot, fut peut-être secondaire pour ne pas donner une image trop radicale ou communiste au gouvernement, et ainsi éviter une intervention américaine.

Durant les cinq mois passés à ce poste, il supervisa des jugements souvent brefs (ne durant qu’une journée) et signa les exécutions de 156 à 550 personnes selon les sources. Les accusés étaient principalement des officiels, des policiers, ou des membres du « bureau de la répression des activités communistes » du régime de Batista, souvent accusés de tortures et d’assassinats.

Les procédures judiciaires étaient critiquées : il y avait des membres de familles de victimes du régime précédent parmi les jurés, et Guevara était aussi président de la cour d’appel. L’aumônier de la prison affirma que des dizaines d’innocents avaient été exécutés. Néanmoins, Jon Lee Anderson, biographe du Che, a déclaré après cinq ans d’enquête n’avoir trouvé aucune preuve que Guevara ait condamné des innocents. Les procès étaient justifiés par les chefs révolutionnaires pour éviter la justice sommaire de la rue, qui aurait été beaucoup plus violente. Guevara lui-même exigeait que l’on privilégie la défense du nouveau pouvoir « populaire » sur le droit. Il reçut le surnom du « Boucher » ou « Petit Boucher » durant ses fonctions à La Cabaña.

Le 7 février 1959, Guevara fut proclamé « citoyen cubain de naissance » en reconnaissance de son rôle dans la révolution.

L’Influence Économique et le Virage Soviétique

Après avoir divorcé d’Hilda Gadea, il épousa Aleida March, une Cubaine du mouvement du 26 juillet, en juin 1959.

Le Che occupa ensuite des postes stratégiques : il devint l’un des dirigeants de l’Institut national de la réforme agraire, puis fut nommé président de la Banque nationale de Cuba en novembre 1959. Ironiquement, Guevara condamnait l’argent et rêvait de son abolition, choisissant de ne signer les billets de banque qu’avec son surnom « Che ». Sa nomination à la banque, malgré son manque de formation économique, fut interprétée par le gouvernement américain comme une provocation.

En mars 1960, il joua un rôle clé lors de l’explosion du navire La Coubre. C’est lors du service commémoratif pour les victimes que fut prise la célèbre photographie Guerrillero Heroico par Alberto Korda.

Il devint Ministre de l’Industrie en février 1961, s’efforçant de transformer l’économie agraire capitaliste cubaine en une économie socialiste industrielle de type soviétique. Il échoua cependant à industrialiser rapidement le pays. L’économie devint de plus en plus alignée sur le bloc de l’Est, notamment après l’embargo imposé par les États-Unis en 1962.

Guevara était également connu pour son austérité personnelle et son mépris des richesses. Il refusait les augmentations de salaire et les privilèges liés à son rang, afin de rester un exemple de l’« homme nouveau ».

L’Idéal de l’« Homme Nouveau »

Pendant son mandat ministériel, Guevara développa intensivement sa pensée politique. Son essai Le Socialisme et l’homme à Cuba (1965) introduit l’idée d’un « homme nouveau » (hombre nuevo). Selon lui, la transformation économique devait être accompagnée d’une révolution personnelle et éthique.

Dans la société communiste idéale qu’il envisageait, l’individu devait chercher une récompense morale (solidarité et bien commun) plutôt que matérielle, cette dernière étant l’apanage du capitalisme. Le travail volontaire régulier était un moyen pour les dirigeants de garder le contact avec la population et pour les citoyens de développer la solidarité.

Cependant, il fut aussi l’instigateur du système cubain de camps de travail forcé (appelés « camps de travail correctif ») en 1960-1961, notamment à Guanahacabibes, pour « rééduquer » les responsables d’entreprises publiques coupables d’entorses à l’« éthique révolutionnaire ». Ces internements administratifs et extrajudiciaires reposaient sur le pouvoir discrétionnaire des cadres.

Diplomatie Internationale et Critique des Blocs

Guevara représenta Cuba dans de nombreuses délégations auprès du bloc de l’Est et du mouvement des non-alignés. Il joua un rôle crucial dans la crise des missiles de Cuba (octobre 1962), négociant à Moscou l’implantation de missiles balistiques nucléaires sur l’île. Après la fin de la crise, il exprima sa fureur contre le recul soviétique, allant jusqu’à déclarer à moitié en plaisantant que si les missiles avaient été sous contrôle cubain, il les aurait utilisés.

En décembre 1964, il se rendit à New York comme chef de la délégation cubaine à l’ONU. Dans son discours, il dénonça la politique étrangère américaine, la politique d’apartheid en Afrique du Sud et l’incapacité de l’ONU à agir. Il y prononça également une phrase célèbre : « Oui, nous avons fusillé, nous fusillons et nous continuerons de fusiller tant qu’il le faudra ».

Sa critique la plus virulente survint en février 1965 à Alger, dans son dernier discours public. Il y dénonça l’exploitation du Tiers-Monde par les deux blocs de la guerre froide (Ouest et Est). Il accusa les pays socialistes, y compris l’URSS, d’une « complicité tacite » avec les pays de l’Ouest exploiteurs en basant leurs relations commerciales sur les prix du marché. Ce discours, très critique envers le modèle soviétique et pro-chinois, fut considéré comme son testament politique.

Peu après son retour à Cuba en 1965, il disparut de la vie publique. Parmi les raisons avancées figurent l’échec de l’industrialisation, la pression soviétique liée à son alignement pro-chinois, et la crainte de Castro de la popularité croissante de Guevara.


L’Exportation de la Révolution et la Chute (1965–1967) 🇧🇴

En octobre 1965, Fidel Castro révéla une lettre d’adieu non datée de Guevara où il réaffirmait sa solidarité avec la révolution cubaine mais annonçait son intention de partir combattre à l’étranger, démissionnant de tous ses postes et renonçant à la citoyenneté cubaine.

L’Échec de la Mission au Congo

Guevara et Castro s’accordèrent pour que le Che dirige la première action militaire cubaine en Afrique subsaharienne. Il pensait que l’Afrique était le « maillon faible de l’impérialisme ».

Le 24 avril 1965, Che Guevara, son second Victor Dreke, et 12 Cubains arrivèrent au Congo-Kinshasa (actuelle RDC) pour soutenir le mouvement marxiste Simba pro-Patrice Lumumba [8id: 83].

La mission, qui dura sept mois, fut un échec. Guevara fut confronté à l’incompétence, l’intransigeance et les rivalités internes des rebelles congolais, qui, au lieu de s’assurer le soutien des populations locales, pillaient et croyaient davantage à la sorcellerie qu’à l’instruction militaire. Des mercenaires et des exilés cubains anticastristes, travaillant pour l’armée régulière congolaise, réussirent à intercepter les communications du Che et à couper ses lignes d’approvisionnement.

Souffrant de la dysenterie et de l’asthme, Guevara quitta le Congo avec les survivants cubains, bien qu’il ait envisagé de rester seul pour combattre jusqu’au bout. Il commença la préface de son journal du Congo par : « Ceci est l’histoire d’un échec ».

La Guérilla en Bolivie et les Difficultés

Après six mois de clandestinité à Dar es Salam et Prague (où il déclara que le socialisme tchèque était « ennuyeux, gris et sans vie »), Guevara revint brièvement à Cuba, puis partit organiser une nouvelle révolution en Amérique latine.

Il arriva en Bolivie le 3 novembre 1966 sous une fausse identité (Adolfo Mena González, fonctionnaire de l’OEA). Le groupe de guérilleros, composé de 47 hommes (dont seize Cubains très proches de Guevara), prit le nom d’Ejército de Liberación Nacional (ELN).

La guérilla bolivienne fut immédiatement confrontée à de graves difficultés :

  1. Le terrain choisi était éloigné de ses demandes initiales.
  2. Il ne parvint jamais à rallier l’adhésion de la paysannerie locale.
  3. Le Parti communiste de Bolivie (orienté vers Moscou) refusa de l’aider malgré ses promesses, en partie à cause de l’inflexibilité du Che qui refusait de leur laisser le contrôle de la guérilla.
  4. Le groupe souffrait d’un manque de communication radio constant avec La Havane.
  5. L’agent de liaison principale à La Paz, Haydee Tamara Bunke Bider (Tania), est soupçonnée par certains d’avoir, inconsciemment ou non, aidé les autorités boliviennes à retrouver la trace de Guevara.

En mars 1967, des déserteurs de l’ELN alertèrent le gouvernement bolivien, qui demanda l’aide des États-Unis. La CIA fut mobilisée et les Special Forces américaines furent envoyées pour entraîner et soutenir les militaires boliviens. L’armée bolivienne retira également des hôpitaux les médicaments contre l’asthme.

Le Che divisa ses forces en avril 1967 pour tenter d’exfiltrer Régis Debray et Ciro Bustos. Les deux colonnes ne purent jamais se retrouver. Isolé, le groupe du Che était physiquement épuisé, souffrant du manque d’eau potable et de crises d’asthme terribles. Malgré cela, Guevara exigeait l’impossible de ses hommes, comme il le leur rappela : « Imbécile, il n’y a rien d’impossible dans cette vie, tout est possible, les impossibilités c’est l’homme qui les fait et c’est l’homme qui doit les dépasser ».

Capture et Exécution Sommaire

Le 8 octobre 1967, les forces spéciales boliviennes, informées par un informateur, encerclèrent le campement de la guérilla dans le ravin de Quebrada del Yuro.

Après trois heures de combat, le Che fut capturé après avoir été blessé aux jambes et vu la culasse de son fusil détruite par une balle. Selon des soldats boliviens, il aurait crié : « Ne tirez pas, je suis Che Guevara et j’ai plus de valeur pour vous vivant que mort » . Il fut conduit avec un autre prisonnier, Simón Cuba Sarabia, à une école abandonnée du village de La Higuera.

Le 9 octobre au matin, le colonel Joaquín Zenteno Anaya et l’agent de la CIA Félix Rodríguez arrivèrent à La Higuera. À 13 heures, le président bolivien René Barrientos Ortuño donna l’ordre d’exécuter les guérilleros. L’objectif était d’éviter un procès public qui aurait attiré l’attention internationale ou un emprisonnement suivi d’une éventuelle libération (comme ce fut le cas pour Castro).

L’exécution fut confiée au sergent Mario Terán. Ce dernier relata plus tard l’échange : le Che, assis sur un banc, lui aurait dit : « Restez calme – me dit-il – et visez bien ! Vous allez tuer un homme ! ». Terán tira deux rafales, le blessant aux jambes, au bras, à l’épaule et dans le cœur. Le corps et ceux des autres guérilleros morts furent ensuite transportés à Vallegrande et exposés dans la buanderie d’un hôpital pour les médias.

Les nonnes de l’hôpital et les femmes de la ville notèrent sa ressemblance avec les représentations de Jésus. Ses mains furent amputées par ordre du colonel Roberto Quintanilla Pereira afin de garantir une identification précise. Les dépouilles furent ensuite inhumées dans un endroit tenu secret.


Postérité, Controverse et Culte de la Personnalité ✨

L’Icône du Tiers-Monde et le Symbole Populaire

Le 15 octobre 1967, Fidel Castro reconnut la mort de Guevara et décréta trois jours de deuil national. Sa mort fut perçue comme un coup sévère porté à la révolution en Amérique du Sud et dans le Tiers Monde.

Immédiatement, la légende du Che commença à s’étendre. Sa figure devint un symbole puissant de rébellion et de révolution lors des manifestations étudiantes globales de Mai 68. Le philosophe Jean-Paul Sartre le décrivit comme « l’être humain le plus complet de notre époque ».

Le portrait Guerrillero Heroico (réalisé par Alberto Korda) fut largement reproduit sur des posters, des tee-shirts et d’autres supports, aboutissant au paradoxe que le symbole de l’anticapitalisme devint « l’une des marques les plus commercialisables et les plus commercialisées du monde ». Le culte du Che, parfois relativisé comme un simple « romantisme révolutionnaire adolescent », s’est développé globalement, et les photographies de son corps aux yeux ouverts ont donné naissance à des légendes telles que San Ernesto de La Higuera et El Cristo de Vallegrande.

À Cuba, sa mémoire est très forte. Un culte de la personnalité y est développé, avec un immense portrait sur le Ministère de l’Intérieur à La Havane. Les enfants cubains déclament : « Nous serons comme le Che ». Ses restes, retrouvés et identifiés en 1997 (bien que cette identification ait été contestée par certains journalistes), reposent désormais dans un mausolée à Santa Clara, devenu un site de signification quasi religieuse.

Son héritage inspire toujours des dirigeants politiques en Amérique latine, tels que le président bolivien Evo Morales et le président vénézuélien Hugo Chávez. Le futur président sud-africain Nelson Mandela, qui étudia sa stratégie dans les années 1960, a déclaré que « La vie du Che est une inspiration pour tous les êtres humains qui aiment la liberté ».

La Pensée Révolutionnaire : Foquisme et Humanisme

Guevara considérait la lutte armée comme l’unique voie pour améliorer les conditions de vie des pauvres d’Amérique latine, exploités par les États-Unis et par les classes dirigeantes locales.

Il élabora le concept de foquisme (foquismo), détaillé dans son ouvrage La guerre de guérilla (1960). Cette théorie préconise d’allumer et de fédérer plusieurs foyers de rébellion rurale (focos) pour créer par l’insurrection les conditions politiques d’une révolution, même sans l’existence préalable d’un parti révolutionnaire de masse. Il espérait que ce manuel inspirerait la création « au moins un Vietnam dans chaque continent ». Ironiquement, son livre fut également utilisé par la CIA pour former les militaires anticommunistes à l’École militaire des Amériques.

Bien que profondément marxiste-léniniste, il s’écarta de la pensée soviétique en se rapprochant des idées maoïstes, notamment sur l’importance de la paysannerie dans la révolution. Il critiqua vivement l’exploitation du Tiers-Monde par le bloc communiste.

Le Che concevait le révolutionnaire comme étant avant tout guidé par de grands sentiments d’amour pour les peuples et les causes sacrées, tout en devant allier « à un tempérament passionné une froide intelligence » pour prendre des décisions douloureuses. Cependant, cette vision humaniste cédait parfois la place à la realpolitik, où la fin justifiait les moyens, considérant que « les révolutions sont moches mais nécessaires, et une partie du processus révolutionnaire est l’injustice au service de la future justice ».

L’Héritage Contrasté : Admiration et Accusations

Che Guevara reste une figure controversée, polarisant les jugements entre ceux qui le voient comme un héros romantique et ceux qui le qualifient de « bourreau fanatique ».

Les Critiques et Accusations

Ses détracteurs, parmi lesquels de nombreux Cubains en exil, le considèrent comme un tueur et un terroriste, soulignant sa responsabilité dans les centaines d’exécutions survenues à La Cabaña. L’ancien révolutionnaire Huber Matos a affirmé que le Che aimait tuer des gens. D’autres critiques portent sur son rôle dans la mise en place des premiers camps de travaux forcés (comme les UMAP ou Guanahacabibes) visant à « rééduquer » les homosexuels, les hippies ou les « non fiables ».

Certains historiens et analystes, comme Pierre Rigoulot, estiment que le mythe du Che occulte ses échecs répétés dans les domaines économique et politique, ainsi que sa rigidité et son incapacité à dialoguer. Son penchant pour l’autoritarisme, le stalinisme et la bureaucratie est également souligné par des groupes anarchistes, y compris son petit-fils, Canek Sánchez Guevara.

La Défense et l’Humanisme

Ses partisans mettent en avant son comportement exemplaire et son refus des privilèges, ainsi que sa volonté constante de se dépasser physiquement malgré son asthme.

Concernant les exécutions, des chercheurs comme Jean Ortiz affirment qu’elles visaient des criminels et que cette épuration était une réponse à la demande de justice populaire après la chute de Batista, dans un contexte de guerre. Jon Lee Anderson, son biographe, a affirmé n’avoir trouvé aucune preuve crédible d’exécution d’« un innocent » par Guevara ; les personnes condamnées l’étaient pour des crimes punis de mort en temps de guerre : trahison, désertion, viol, torture ou meurtre.

Son humanisme était également manifeste envers les prisonniers et blessés ennemis qu’il soignait. Le biographe Michael Löwy décrit un épisode où Guevara renonce à tirer sur des soldats ennemis parce qu’il « a eu pitié » en les voyant frissonner de froid sous une couverture.

Finalement, comme l’a résumé l’auteur Christopher Hitchens, le statut d’icône historique du Che pourrait être dû précisément au fait qu’il ait échoué et que son histoire soit celle de la défaite et de l’isolement, ce qui la rend séduisante et permet au mythe de survivre.

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