Bienvenue sur notre analyse approfondie de l’une des figures les plus emblématiques de l’athlétisme mondial : Sergueï Bubka, le maître incontesté du saut à la perche 🥇. Cet article explore en détail sa carrière sportive légendaire, ses exploits inégalés, et sa reconversion réussie dans les sphères sportives et politiques.
Sergueï Bubka : L’Icône du Saut à la Perche et sa Domination Inégalée 🚀
Sergueï Bubka (en ukrainien : Сергій Назарович Бубка), né le 4 décembre 1963 à Louhansk, alors en URSS et aujourd’hui en Ukraine, est bien plus qu’un athlète ; il est un phénomène qui a redéfini les limites du possible dans sa discipline. Spécialiste du saut à la perche, il a concouru sous les couleurs de l’URSS jusqu’en 1991, puis pour l’Ukraine jusqu’à la fin de sa carrière en 2000. Il a également fait partie de l’Équipe unifiée aux Jeux olympiques de Barcelone. Son palmarès est jalonné de succès et de records qui ont marqué l’histoire du sport.
Les Racines d’un Champion : Premiers Pas et Formation 🌳
Né en 1963 à Louhansk, pendant la période soviétique, Sergueï Bubka est issu d’une famille dont le père était militaire de carrière et la mère assistante médicale. Ses débuts dans le sport ne se sont pas faits immédiatement avec la perche ; il a d’abord exploré le football, puis la gymnastique, des disciplines qui ont sans doute contribué à développer les qualités athlétiques fondamentales qui le serviraient plus tard. C’est en 1975, à l’âge de douze ans, qu’il découvre l’athlétisme au sein de son club local.
La transition vers le saut à la perche s’est avérée rapide et fructueuse. Dès l’année suivante, il franchissait déjà 3,50 mètres, une progression notable pour un jeune athlète. Deux ans plus tard, il atteignait 4,40 mètres. Ce potentiel n’a pas échappé à l’œil averti de Vitaly Petrov, un entraîneur réputé, qui a repéré le jeune Bubka. En 1978, Sergueï quitte sa ville natale pour rejoindre le centre d’entraînement olympique du Spartak de Donetsk. Ce centre offrait des installations sportives bien plus adaptées et un environnement propice au développement des meilleurs espoirs ukrainiens du saut à la perche. C’est là qu’il a côtoyé son frère aîné, Vassily Bubka, également perchiste, ce qui a pu créer une dynamique d’émulation bénéfique.
Le programme d’entraînement intensif mis en place par Vitaly Petrov a été crucial dans la progression fulgurante de Sergueï Bubka. Ce programme mettait l’accent sur un travail rigoureux de musculation et de vitesse, des qualités essentielles pour le saut à la perche. Sa vitesse était telle qu’il a été chronométré à 10 secondes 3 centièmes sur 100 mètres, une performance exceptionnelle pour un perchiste, démontrant une puissance et une vélocité hors normes. Cette formation complète et spécifique dès son jeune âge a posé les bases de sa future domination mondiale.
L’Ascension Fulgurante : Premiers Records et le Saut Mythique des 6 Mètres 🌟
La carrière compétitive de Sergueï Bubka a véritablement décollé au début des années 1980. En 1980, à l’âge de seize ans, il dispute sa première compétition officielle à Sotchi, où il franchit une barre à 5,10 mètres. Ses débuts sur la scène internationale suivent dès l’année suivante, lorsqu’il participe aux Championnats d’Europe juniors d’Utrecht, terminant septième avec un saut à 5,00 mètres. Sa progression continue, atteignant 5,40 mètres en 1981 et 5,55 mètres en 1982, bien qu’il ne soit pas retenu pour les Championnats d’Europe d’Athènes cette année-là.
C’est en 1983 que sa carrière prend un tournant décisif. Après avoir terminé deuxième aux Championnats d’URSS, Sergueï Bubka, à seulement dix-neuf ans, est sélectionné pour les Championnats du monde d’athlétisme à Helsinki, en Finlande. Bénéficiant de l’absence d’Aleksandr Parnov, il se retrouve face aux vingt-six autres athlètes engagés dans des conditions météorologiques difficiles, avec de fortes averses qui ont empêché le déroulement des qualifications. Les vingt-sept athlètes se sont donc affrontés directement en finale le 14 août 1983, dans un concours marathon de près de sept heures au stade olympique. À la surprise générale, Sergueï Bubka s’impose avec un saut à 5,70 mètres, devenant ainsi le premier champion du monde du saut à la perche. Il devance des favoris comme son compatriote Konstantin Volkov et le Bulgare Atanas Tarev, qui n’ont réussi que 5,60 mètres.
L’année 1984 marque le début de son incroyable série de records du monde. En l’espace de seulement trois semaines en début de saison, il améliore à trois reprises le record du monde en salle :
- 5,81 m le 15 janvier à Vilnius.
- 5,82 m le 1er février à Milan.
- 5,83 m le 10 février à Inglewood.
Malgré le boycott des pays de l’Est qui le prive des Jeux olympiques de Los Angeles, Bubka continue d’écrire l’histoire en plein air. Le 26 mai à Bratislava, il améliore de deux centimètres le record du monde, le portant à 5,85 m, détrônant ainsi le Français Thierry Vigneron. Une semaine plus tard à Saint-Denis, il pousse cette performance à 5,88 m à son troisième essai. Puis, le 13 juillet, il franchit 5,90 m lors du meeting de Crystal Palace à Londres. Le 31 août 1984, lors du Golden Gala de Rome, il est temporairement dépossédé de son record par Thierry Vigneron (5,91 m), mais Bubka réplique immédiatement en franchissant 5,94 m au saut suivant, après avoir échoué à 5,91 m. Cette séquence démontre déjà sa capacité à réagir sous la pression et son insatiable désir de record.
L’année 1985 est couronnée par un exploit historique. En début de saison, il remporte les Jeux mondiaux en salle à Paris-Bercy avec 5,75 mètres, devançant Thierry Vigneron, puis s’impose aux Championnats d’Europe en salle d’Athènes avec 5,70 mètres. Mais le moment le plus marquant de l’année, et de sa carrière, survient le 13 juillet 1985. Sergueï Bubka accepte au dernier moment de participer au meeting BNP de Paris, convaincu par l’organisateur Raymond Lorre qui lui propose une prime de 10 000 dollars en cas de nouveau record du monde. Après une entrée dans le concours à 5,70 mètres, le Soviétique parvient à franchir la barre des 6,00 mètres à sa troisième tentative, sous les yeux émerveillés des 8 000 spectateurs du stade Jean-Bouin. Il devient ainsi le premier homme à franchir cette barrière symbolique, considérée pendant longtemps comme inaccessible. Ce saut marque un tournant dans l’histoire de la discipline et cimente sa réputation de pionnier. Par la suite, il remporte la finale du Grand Prix de Rome avec 5,85 mètres et s’impose à la quatrième Coupe du monde des nations à Canberra avec 5,85 mètres. Grâce à ces performances exceptionnelles, il reçoit le Grand prix de l’Académie des sports, succédant à Edwin Moses.
L’Ère de la Domination : Records, Titres et Consécration Olympique (1986-1991) 🥇
Les années suivantes confirment la domination sans partage de Sergueï Bubka sur le saut à la perche. Son engagement constant à repousser les limites, souvent centimètre par centimètre, est une marque de fabrique de cette période.
En début de saison 1986, Bubka continue d’améliorer le record du monde en salle à quatre reprises, montrant une régularité et une constance impressionnantes :
- 5,87 m à Osaka.
- 5,92 m à Moscou.
- 5,94 m à Inglewood.
- 5,95 m lors du prestigieux meeting des Millrose Games à New York.
Le 8 juillet de la même année, il franchit un cap supplémentaire en plein air, ajoutant un centimètre à son propre record du monde avec 6,01 m lors des Goodwill Games à Moscou, où il remporte le concours devant Philippe Collet. Fin août, à Stuttgart, il s’adjuge le titre de champion d’Europe avec 5,85 mètres, devançant son propre frère, Vassily Bubka, soulignant l’empreinte familiale dans cette discipline.
L’année 1987 débute également par un nouveau record du monde en salle de 5,96 m le 15 janvier à Osaka. Il s’adjuge ensuite le titre des premiers Championnats du monde en salle à Indianapolis, surpassant l’Américain Earl Bell. Le 17 mars, il établit son seizième record mondial en carrière avec un saut de 5,97 m au meeting en salle de Turin, alors qu’il n’a que vingt-trois ans. En plein air, il réalise une nouvelle meilleure performance mondiale le 23 juin à Prague avec 6,03 m. Fort de ces succès, Sergueï Bubka participe aux Championnats du monde de Rome et conserve son titre remporté quatre ans plus tôt, grâce à un bond à 5,85 mètres réalisé dès sa première tentative après une entrée en concours à 5,70 mètres. Il devance Thierry Vigneron et son compatriote Rodion Gataullin. Sa domination est telle qu’il achève la saison 1987 avec un bilan impressionnant de onze sauts à plus de 5,80 mètres, une preuve de sa régularité au plus haut niveau.
L’année 1988 est marquée par de nouvelles avancées record et une consécration olympique. Il porte son record à 6,05 m le 9 juin à Bratislava, puis à 6,06 m un mois plus tard le 10 juillet à Nice. Ces performances alimentent l’attente autour de sa capacité à dépasser les 6,10 mètres aux Jeux olympiques de Séoul la même année. Cependant, à Séoul, il remporte la médaille d’or avec une barre « seulement » à 5,90 mètres, établissant néanmoins un nouveau record olympique. Il domine le podium, avec ses compatriotes Rodion Gataullin et Grigory Yegorov complétant les médailles. Bien que ce ne soit pas le record spectaculaire attendu par certains, c’est la seule médaille d’or olympique de sa carrière, un accomplissement majeur. Il clôture cette saison avec onze victoires et une seule défaite (face à Gataullin), ainsi que neuf sauts au-delà des 5,90 mètres. Il est important de noter qu’entre 1984 et 1988, Bubka a amélioré le record du monde de vingt et un centimètres, une progression bien plus significative que celle réalisée par les perchistes au cours des douze années précédentes, soulignant l’impact révolutionnaire de sa technique et de son approche.
Les années 1989 et 1990 présentent des défis. En 1989, il ne dispute aucune compétition internationale majeure mais établit néanmoins un nouveau record du monde en salle le 11 février à Osaka avec 6,03 m. Il s’incline à deux reprises face à Rodion Gataullin, qui devient d’ailleurs cette même année le premier athlète à franchir six mètres lors d’une compétition en salle. En 1990, Sergueï Bubka franchit 6,05 mètres lors du meeting en salle de Donetsk, mais est victime d’une blessure à la cheville qui l’affecte. Il ne peut défendre son titre lors des Championnats d’Europe de Split et doit se contenter de la sixième place finale avec un saut à 5,70 mètres. Pour la première fois depuis 1983, il ne figure pas en tête des bilans mondiaux de fin d’année, le titre de meilleur « performeur » mondial revenant à Rodion Gataullin (5,92 m). Ces épisodes montrent que même les plus grands champions connaissent des périodes de vulnérabilité.
L’année 1991 constitue l’une des meilleures saisons de Sergueï Bubka, une véritable démonstration de sa résilience et de son ambition. Il s’adjuge deux nouveaux titres mondiaux et établit huit nouveaux records planétaires, se répartissant également entre quatre en plein air et quatre en salle. Le 9 février à Volgograd, il réalise une performance unique en sautant deux fois à plus de 6,00 mètres lors du même concours, avec une barre à 6,00 mètres puis une autre à 6,08 m. Il remporte les Championnats du monde en salle de Séville avec un nouveau saut à 6,00 mètres, devançant son compatriote Viktor Ryzhenkov et le Français Ferenc Salbert. Le 15 mars à Saint-Sébastien, il devient le premier athlète à franchir 6,10 mètres. Il conclut sa saison en salle en signant deux records du monde supplémentaires : 6,11 m le 19 mars à Donetsk, puis 6,12 m le 23 mars à Grenoble.
Malgré une blessure au tendon, il parvient à augmenter à quatre reprises le record du monde en plein air :
- 6,07 m le 6 mai à Shizuoka.
- 6,08 m le 9 juin à Moscou.
- 6,09 m le 8 juillet à Formia.
- Enfin 6,10 m le 5 août à Malmö.
Favori incontesté des 3èmes Championnats du monde disputés fin août à Tokyo, Bubka s’impose en franchissant la marque de 5,95 mètres, un record de la compétition. Il devance le Hongrois István Bagyula et l’autre Soviétique Maksim Tarasov. Le bilan de sa saison est éloquent : vingt-cinq victoires en vingt-sept concours et dix sauts au-delà des six mètres. Cette année 1991 illustre parfaitement sa capacité à performer sous pression et à constamment redéfinir les standards de sa discipline.
Les Déceptions Olympiques et les Derniers Records Mondiaux (1992-1996) 📉
Malgré une domination écrasante sur le circuit mondial, les Jeux olympiques resteront un défi complexe pour Sergueï Bubka, contrastant avec son succès inégalé en championnats du monde.
L’année 1992 commence avec une nouvelle meilleure performance mondiale en salle de 6,13 m à Berlin, le 22 février. Il entame ensuite sa saison en plein air en réalisant son trentième record du monde avec 6,11 m à Dijon, le 13 juin. Vainqueur de trois meetings du Grand Prix avec la marque de 5,90 mètres, il connaît cependant l’une des plus grandes déceptions de sa carrière lors de la finale des Jeux olympiques de Barcelone. Il échoue à deux reprises à 5,70 mètres pour son entrée dans le concours, puis une autre fois à 5,75 mètres, terminant onzième et dernier du classement. Le concours est remporté par son compatriote Maksim Tarasov. Cet échec olympique, inattendu pour un athlète de sa stature, met en lumière la pression unique des Jeux. Cependant, il se reprend rapidement après la compétition, améliorant deux nouvelles fois le record du monde : 6,12 m le 30 août à Padoue puis 6,13 m le 19 septembre à Tokyo lors de son dernier concours de l’année.
En début de saison 1993, l’Ukrainien établit deux nouveaux records mondiaux en salle :
- 6,14 m le 13 février à Liévin.
- Puis 6,15 m le 21 février à Donetsk, ce qui restera le meilleur saut enregistré de toute sa carrière. À Liévin, le 13 février, il saute pour la deuxième et dernière fois de sa carrière à deux reprises à plus de 6,00 mètres lors du même concours, avec une barre à 6,05 mètres puis une autre à 6,14 mètres. Début août à Stuttgart, Bubka remporte son quatrième titre consécutif de champion du monde avec une barre à 6,00 mètres franchie dès son premier essai, un record des championnats. Il devance le Kazakh Grigoriy Yegorov et les Russes Maksim Tarasov et Igor Trandenkov. Le 10 septembre à Londres, il établit la meilleure performance mondiale de l’année 1993 avec 6,05 mètres et remporte la Finale du Grand Prix devant Yegorov.
Le 31 juillet 1994, lors du meeting en altitude de Sestrières, Sergueï Bubka établit son 17ème record du monde en plein air, le 35ème et dernier de sa carrière, avec 6,14 m. Cette performance est remarquable, étant un centimètre de moins que sa meilleure performance absolue réalisée en salle l’année précédente. Âgé de 30 ans, il ne subit que trois défaites en 1994, mais doit néanmoins déclarer forfait pour les Championnats d’Europe d’Helsinki. Son record en plein air de 6,14 mètres tiendra pendant une durée impressionnante de 26 ans, n’étant amélioré que le 17 septembre 2020 par Armand Duplantis avec 6,15 mètres au stade olympique de Rome.
Malgré l’émergence d’une nouvelle génération de concurrents de taille, comme le Français Jean Galfione ou le Sud-Africain Okkert Brits, qui avaient à leur tour franchi les 6 mètres, Sergueï Bubka parvient à maintenir son rang. En début de saison 1995, il remporte à Barcelone son quatrième titre de champion du monde en salle avec un saut à 5,90 mètres, devant le Kazakh Igor Potapovich. Fin juillet, il remporte le meeting de Sestrières avec une nouvelle barre à 6,00 mètres et échoue ensuite par trois fois à 6,15 mètres dans sa tentative d’un nouveau record du monde. Le 11 août aux Championnats du monde de Göteborg, l’Ukrainien décroche son cinquième titre mondial consécutif, douze ans après son premier titre. Avec 5,92 mètres, il devance Maksim Tarasov et Jean Galfione. Il s’incline ensuite à deux reprises face à Okkert Brits, au meeting ISTAF de Berlin, puis lors de la Finale du Grand Prix de Monaco.
L’année 1996 voit Sergueï Bubka franchir 6,02 mètres à son premier essai lors du meeting d’Atlanta puis 6,00 mètres au meeting de Paris. Fin juillet, il participe aux Jeux olympiques d’Atlanta, mais une inflammation au tendon d’Achille l’empêche de tenter le moindre saut lors des épreuves de qualifications. Subissant son deuxième revers olympique consécutif, il est contraint de mettre un terme à sa saison pour subir une intervention chirurgicale dans une clinique d’Helsinki.
Les Dernières Années : Un Sixième Titre Mondial et la Retraite (1997-2000) 👋
Après l’opération, Sergueï Bubka fait son retour sur les sautoirs en juin 1997, mais ses trois premières compétitions sont difficiles, avec un meilleur saut mesuré à 5,61 mètres. Néanmoins, il réalise une performance remarquable le 10 août en finale des Championnats du monde d’Athènes. Contre toute attente, il parvient à franchir une barre à 6,01 mètres dès son premier essai, devançant finalement Maksim Tarasov et Dean Starkey. Il remporte à cette occasion son sixième succès consécutif dans cette compétition, quatorze ans après son premier titre obtenu à Helsinki. C’est un exploit sans précédent dans l’histoire de l’athlétisme. Vainqueur par la suite des meetings de Bruxelles et de Berlin avec 5,95 mètres, il s’impose lors de la finale du Grand Prix de Fukuoka avec 6,05 mètres, ce qui est la meilleure performance mondiale de l’année 1997.
Culminant à 5,91 mètres à Liévin en début d’année 1998, Sergueï Bubka ne parviendra plus à franchir une hauteur au-delà des six mètres. Blessé en fin de saison 1998, il ne dispute aucune compétition en 1999. Il met officiellement un terme à sa carrière à l’issue des Jeux olympiques de 2000 à Sydney. Lors de cette ultime compétition, il ne parvient pas à passer le cap des qualifications, essuyant trois échecs à 5,70 mètres. Ainsi se termine une carrière sportive d’une longévité et d’une splendeur inégalées dans le saut à la perche.
La Reconversion Après l’Athlétisme : Dirigeant, Homme Politique et Homme d’Affaires 🏛️
Sergueï Bubka, prévoyant sa fin de carrière sportive, a su anticiper et préparer sa reconversion, parvenant sans difficulté à s’établir comme une figure influente dans le monde du sport en tant que dirigeant.
Membre d’Institutions Sportives Internationales 🏅
Sa stature légendaire lui a ouvert les portes des plus hautes instances sportives mondiales :
- Il devient membre du Comité International Olympique (CIO) dès 1999.
- Il est élu à la présidence de la commission des athlètes du CIO en 2002, poste qu’il conserve jusqu’aux Jeux olympiques de 2008, où il est remplacé par Frankie Fredericks.
- Il a également fait partie de la Commission d’évaluation lors de la désignation de la ville hôte des Jeux olympiques de 2008.
- En 2010, il prend la tête de la Commission de l’entourage du CIO.
- Le 28 mai 2013, il annonce sa candidature à l’élection du président du CIO, qui doit se tenir le 10 septembre 2013 à Buenos Aires, pour succéder à Jacques Rogge. Cependant, il sera battu par Thomas Bach.
- En parallèle, il s’investit au sein de l’Association Internationale des Fédérations d’Athlétisme (IAAF). Il est membre du conseil exécutif de l’IAAF depuis 2001.
- Il est élu premier vice-président de l’IAAF en 2007 et est réélu en 2011. Lors du congrès de Pékin le 19 août 2015, il est battu par Sebastian Coe (115 voix contre 92) pour la présidence de l’IAAF, mais il est réélu vice-président lors du même vote.
Un Engagement National : Dirigeant Sportif et Politique en Ukraine 🇺🇦
Bubka s’implique également activement dans les institutions sportives de son pays :
- Le 23 juin 2005, il est élu à la tête du Comité national olympique ukrainien, en remplacement de l’ancien Premier ministre Viktor Ianoukovytch.
- Il est réélu pour un mandat de quatre ans le 7 octobre 2010.
Sa carrière politique est également notable :
- En 2002, Sergueï Bubka est élu au sein du Parlement ukrainien (Verkhovna Rada) en douzième position sur la liste « Pour l’Ukraine unie ! », soutenue par le Président de la République Leonid Koutchma.
- Il y siège jusqu’en 2006.
- Il rejoint ensuite le Parti des régions, où il est notamment chargé des questions de politique de la jeunesse, de culture physique, de sport et de tourisme.
- D’avril 2010 à 2014, il est conseiller indépendant du président Viktor Ianoukovytch.
Un Bref Passage par le Monde des Affaires 💰
Après 2004, Sergueï Bubka s’aventure dans le monde des affaires, devenant l’un des principaux propriétaires et l’ancien président-directeur général de la Rodovid Bank, l’une des plus grandes banques d’affaires d’Ukraine. Cependant, cette incursion est de courte durée, car la banque est nationalisée en 2009 en raison de la crise financière.
Engagements Personnels et Humanitaires 🕊️
Au-delà de ses rôles officiels, Sergueï Bubka s’investit dans des causes personnelles :
- Il est membre du club des Champions de la Paix, un collectif d’athlètes de haut niveau créé par Peace and Sport, une organisation internationale basée à Monaco qui œuvre pour la construction d’une paix durable grâce au sport.
- Dans le cadre de la Journée Internationale du Sport au Service du Développement et de la Paix, chaque année le 6 avril, Sergueï Bubka organise une journée de débats au sein de l’Université de Kiev, démontrant son engagement pour le rôle social du sport.
La Technique et la Stratégie d’un Maître 🧠
La clé du succès sans précédent de Sergueï Bubka résidait dans une combinaison unique de qualités physiques exceptionnelles, d’une technique parfaitement maîtrisée et d’une stratégie astucieuse.
- Qualités Physiques Inouïes : Grâce à ses antécédents en gymnastique et au programme d’entraînement intensif de Vitaly Petrov, Bubka a développé des qualités gymniques, une vitesse et une force hors du commun. Sa vitesse sur 100 mètres (10s3) est un indicateur de sa puissance et de sa capacité à générer de l’énergie pour la course d’élan, cruciale dans le saut à la perche.
- Maîtrise Technique : La source souligne que sa technique de course et de saut était « parfaitement maîtrisée ». Cela lui a permis d’utiliser des perches plus longues et plus dures que la normale. L’utilisation de perches plus rigides et plus longues demande une force et une technique irréprochables pour plier la perche et exploiter au maximum l’énergie accumulée. Cette approche lui a donné un « meilleur catapultage », propulsant son corps à des hauteurs inaccessibles pour ses concurrents. C’est cette synergie entre une force surhumaine et une exécution technique impeccable qui lui a permis de surpasser les limites existantes.
- La Stratégie du « Centimètre par Centimètre » : Au-delà de ses performances physiques, Bubka est également célèbre pour sa stratégie calculée de progression des records. Il a su exploiter au mieux son potentiel sportif en ne faisant progresser ses records du monde que centimètre par centimètre, lors de chaque exhibition sportive. Cette approche lui a permis de profiter des primes allouées à chaque nouveau record du monde, transformant chaque amélioration marginale en un gain financier significatif. C’est pourquoi il a battu un nombre colossal de records : 35 fois le record du monde de la discipline. Dans le détail, il a amélioré 17 fois le record en extérieur (outdoor) et 18 fois lors de rencontres en salle (indoor). Cette stratégie, bien que parfois critiquée pour ne pas viser d’emblée la hauteur maximale possible, a maximisé sa longévité financière et sa visibilité médiatique, lui permettant de rester au sommet pendant près de deux décennies.
Héritage et Distinctions 🏆
Sergueï Bubka n’est pas seulement l’athlète le plus décoré de sa discipline ; il est également une figure respectée et honorée à travers le monde pour ses réalisations et son engagement.
- Reconnaissances Sportives :
- Il a été récompensé comme le meilleur sportif de l’Union soviétique en 1984, 1985 et 1986.
- En 1991, il se voit décerner le prestigieux prix Prince des Asturies des sports, l’une des plus importantes distinctions dans le monde hispanophone.
- Le journal L’Équipe l’a élu deux fois sportif mondial de l’année, à douze ans d’intervalle (1985 et 1997), un témoignage de sa longévité au plus haut niveau.
- En 2012, il est intronisé au Temple de la renommée de l’IAAF, reconnaissant sa place éminente dans l’histoire de l’athlétisme mondial.
- Une statue de Sergueï Bubka a été érigée à Donetsk, sa ville d’adoption sportive, immortalisant son héritage.
- Héros National :
- Il est nommé Héros d’Ukraine par le président Leonid Koutchma le 4 février 2001, la plus haute distinction honorifique de son pays.
Bubka a marqué son sport non seulement par le nombre de ses records, mais aussi par la manière dont il a repoussé les limites physiques et techniques du saut à la perche, rendant les 6 mètres accessibles et les dépassant systématiquement. Ses 46 sauts au-delà des 6 mètres lors de quarante-quatre concours sont une preuve irréfutable de sa constance à des hauteurs vertigineuses.
Statistiques Clés : Les Chiffres d’une Légende 📈
Les performances de Sergueï Bubka sont souvent résumées par des chiffres qui défient l’imagination.
Records Personnels :
- En extérieur : 6,14m (Sestrières, 31 juillet 1994). Ce record a tenu pendant 26 ans.
- En salle : 6,15m (Donetsk, 21 février 1993). C’est sa meilleure performance absolue.
Progression du Record du Monde :
Bubka a battu 35 fois le record du monde de la discipline durant sa carrière, un exploit unique dans l’histoire de l’athlétisme.
- 17 fois le record en extérieur (outdoor).
- 18 fois le record en salle (indoor).
Voici la progression détaillée de ses records du monde en plein air :
| Hauteur | Date | Lieu |
|---|---|---|
| 5,85 m | 26 mai 1984 | Bratislava |
| 5,88 m | 2 juin 1984 | Paris |
| 5,90 m | 13 juillet 1984 | Londres |
| 5,94 m | 31 août 1984 | Rome |
| 6,00 m | 13 juillet 1985 | Paris |
| 6,01 m | 8 juin 1986 | Moscou |
| 6,03 m | 23 juin 1987 | Prague |
| 6,05 m | 9 juin 1988 | Bratislava |
| 6,06 m | 10 juillet 1988 | Nice |
| 6,07 m | 6 mai 1991 | Shizuoka |
| 6,08 m | 9 juin 1991 | Moscou |
| 6,09 m | 8 juillet 1991 | Formia |
| 6,10 m | 5 août 1991 | Malmö |
| 6,11 m | 13 juin 1992 | Dijon |
| 6,12 m | 30 août 1992 | Padoue |
| 6,13 m | 19 septembre 1992 | Tokyo |
| 6,14 m | 31 juillet 1994 | Sestrières |
Ce tableau met en évidence la progression constante, souvent par petits paliers, qui a caractérisé sa carrière de recordman.
Titres Majeurs 🏆 :
- Championnats du monde d’athlétisme : Six victoires consécutives (de 1983 à 1997), un record inégalé. Il est devenu le premier champion du monde ukrainien en 1993.
- Championnats du monde en salle : Quatre victoires.
- Jeux olympiques : Médaille d’or aux Jeux olympiques de 1988 à Séoul.
- Championnats d’Europe : Titré en 1986.
En résumé, Sergueï Bubka est une figure monumentale de l’athlétisme. Son parcours, depuis ses débuts à Louhansk jusqu’à sa domination mondiale et sa reconversion réussie, témoigne d’une ambition inébranlable, d’une discipline de fer et d’un talent exceptionnel. Il a non seulement repoussé les limites du saut à la perche mais a également laissé une empreinte durable en tant que dirigeant sportif et défenseur de la paix par le sport. Son nom restera à jamais synonyme d’excellence et d’innovation dans l’histoire de l’athlétisme.
